La main tendue [Yoshiki-Bou-Toshi Terminé]

Kaoru était totalement mort ! La perte de sang lui avait bouffé le peu d'énergie qu'il avait, il n'était même pas sûr d'être capable de se lever.
Mais il sourit quand même. Bou était enfin réveillé.

Et le mieux de tout, il se jeta dans ses bras, preuve qu'il ne le haissait pas. Il le reçut et faillit être projeté à terre par son poids pourtant si fiable. Il lui caressa les cheveux en disant d'une voix épuisée:

- Je crois qu'à ta place, j'aurais mis mon poings dans la gueule à cet abruti de Kaoru. Tu devrais essayer, fatigué comme je suis tu me mettrais Ko...Et puis ça changerait rien, je t'aimerais toujours comme je n'ai jamais cessé de le faire.

Kao était là!
Il était vraiment là!
Et il ne le repoussait pas...
Il savait, il avait senti... c'était lui qui lui avait pris la main et qui l'avait guidé vers la lumière.
Et c'était ses bras, à lui, autour de son corps, c'était sa voix, sa chaleur...
Kao l'aimait... il le savait, il le sentait.
Là, dans son cœur, l'amour de Kaoru rayonnait comme un petit soleil, rien que pour lui...

Les larmes continuaient à dévaler son visage si fatigué des larmes d'épuisement, de joie, de souffrance contenue de... de tellement de choses.
Il pleurait, son petit corps tremblant dans les bras de son amant mais dieu qu'il était bien là!

Yoshiki, lui, souriait tendrement devant la scène, se sentant de trop mais, il devait rester...

-Kao... me laisse pas...

Kaoru releva doucement le menton de Bou et l'embrassa chastement :

- Je ne te laisserai plus jamais. J't'expliquerai plus tard les détails de cette histoire mais...là j'suis trop crevé...

En fait, il se sentait au bord de l'évanouissement. Il leva un regard silencieusement implorant à Yoshiki :

- Tu veux bien...m'aider à me mettre sur le lit s'te plaît ? On dirait que j'ai des jambes en papier...

Bou acquiesça doucement.
Étrangement, il était fatigué, certes, mais pas réellement fiable.
Il se sentait mort de faim et prêt pour un bon gros dodo mais... il allait... bien...

Kaoru en revanche, c'était pas ça et cela lui fit terriblement peur!

Yoshiki sourit doucement et se rapprocha, aidant le plus âgé à se glisser convenablement dans le lit.

-Bou. dit-il au petit blond. Kao a beaucoup, beaucoup souffert pendant tout ce temps où il était loin de toi. Et il est encore très malade... il va lui falloir du temps pour guérir tu comprends?
-Mais il va guérir hein?
-Bien sûr poussin. Seulement, il a dû faire de très très gros efforts pour te soigner alors... il faut qu'il se repose...

Bou acquiesça et embrassa doucement Kaoru.

-Je vais m'occuper de toi. murmura-t-il en posant sa petite main sur sa joue. Yoshiki, je peux rester avec lui hein?
-Bien sûr.

Kaoru soupira doucement en se sentant enfin couché convenablement. Il sourit à Bou et posa sa tête contre la sienne. Ce cauchemar était enfin fini.

- Yoshiki...est-ce que tu peux dire à Hiro que tout va bien maintenant ? Il doit être mort d'angoisse.

Il attrapa le vampire par le poignet :

- Merci...encore une fois, tu nous as sauvé la vie. Nous te devons tout Yoshiki depuis le début...

Bou s'était définitivement mis en mode "maman" et était bien décidé à prendre soin de Kaoru.
Ce qu'il s'était réellement passé?
Il s'en fichait.
Totalement.
Il s'aimaient alors à quoi bon ressasser le passer?

Son ventre gargouilla bruyamment mais il n'y prêta pas attention.
Kaoru avant tout!

Caressant tendrement ses cheveux, il se laissa aller contre lui, s'attirant un nouveau sourire attendrit de Yoshiki.

-Ne t'en fais pas pour Hiro, on s'en occupe. lui répondit-il avec un clin d'œil. Je vais aller chercher quelque chose à manger pour ton chéri qui est mort de faim. rajouta-t-il en souriant.

Mais au moment où il faisait demi-tour, Kaoru lui attrapa le poignet et il se pencha pour els embrasser tous els deux sur le front.

-Je ne laisserais jamais rien arriver à ma famille. lui répondit-il dans un murmure. Reposes-toi maintenant, tu en as besoin et les prochains jours vont être difficiles...

Kaoru laissa partir Yoshiki puis se tourna vers Bou en le regardant tendrement :

- Je vais être un peu pénible dans les prochains jours...J'ai fait des trucs pas nets pendant que j'étais pas là et je me suis drogué. Va me falloir un peu de temps pour me débarasser de certains effets...

Il lui caressa doucement la joue :

- Comment tu te sens toi ?

***

Pendant ce temps, Toshi, en voyant sortir son amant, s'approcha de lui lentement, avec angoisse :

- Je te sens pas désespéré. Est-ce que Bou est sauvé ?

Bou se sentait bêtement bien dans les bras de Kaoru qui restait tout doux avec lui.
Drogué?
Il savait à peu près ce que c'était bien qu'il ne l'ai jamais vu à l'œuvre...
Il espérait de tout cœur que ça n'allait aps être trop dur...

-Ça va. répondit-il doucement. Puisque tu es là...

Il déposa ses lèvres au coin des siennes puis se redressa pour le border comme un petit enfant.

-Yoshiki a dit que tu devais te reposer alors tu dors maintenant! fit-il d'un ton qui se voulait autoritaire. Moi, je reste avec toi...

De son côté, Yoshiki était sorti et il sourit à Toshi.

-Oui, il est sauvé. Ils le sont tous les deux. lui répondit-il avant de l'embrasser. Tony, tu veux bien préparer de quoi manger pour Bou? Il meurt de faim.

Le petit serviteur acquiesça et s'exécuta en quatrième vitesse tandis que le directeur rejoignait Hiro, assis sur sa chaise et qui tripotait nerveusement ses mains.

-Papa et maman vont bien? demanda-t-il d'une petite voix.
-Ils sont très fatigué et ton papa est toujours malade mais oui, il vont bien Hiro, tu n'as pas à t'en faire.
-Ze peux les voir?

Yoshiki sourit et lui ébouriffa les cheveux.

-Tu les laisses dormir un peu et ensuite, je te promets que tu pourras leur faire tous les câlins que tu veux!
-Mais, c'ets la zournée! On dort pas la zournée!

Le directeur eut un petit éclat de rire et embrassa le petit garçon sur la joue.

-Quand on est très très fatigué, si, ça arrive. Tu te souviens quand tu es arrivé ici et que tu étais malade? Tu dormais tout le temps.

Hiro acquiesça puis sourit.

-Amiyu sera content aussi!
-Oui.

Tony revenait avec un plateau gorgé de gourmandises, les préférés de Bou, et Yoshiki le lui pris des mains en le remerciant.

-Je reviens vite. fit-il à la petite assemblée en retournant dans la chambre.

Toshi tomba sur le canapé et serra Hiro avec bonheur :

- Ils sont sauvés !! Tes parents sont réconciliés !!! Tu es content Hiro ?
- Vi tonton...

Et pourtant, le pauvre petit faisait encore une drôle de tête :

- Qu'est-ce que tu as ?
- J'ai pas encore vu maman. Et j'ai peur qu'elle me jette encore...

Toshi lui caressa les cheveux :

- Ca n'arrivera pas, je te le promets. Bou est sûrement redevenu comme avant. Je suis sûr qu'il va vite vous réclamer toi et Amiyu.

***
Dans la chambre, Kaoru commençait à somnoler sous les attentions de son amant. Il sourit en voyant revenir Yoshiki.

- Tiens Bou mange, ça fait bien longtemps que tu n'as rien avalé.

Lui n'avait toujours pas faim. Un effet de la nausée probablement.

Yoshiki posa le plateau sur la table de nuit mais Bou ne semblait pas décidé à lâcher son Kao.

-Il ne va pas s'envoler. souffla gentiment Yoshiki. Mange... Tu dois reprendre des forces sinon, tu ne pourras pas t'occuper de lui.

Bou hésita un instant puis relâcha doucement Kaoru avant de se jeter sur la nourriture, s'empiffrant comme jamais.
Yoshiki, amusé, s'assit sur le bord du lit et posa une main douce sur le front du plus âgé.

-Tu commences à avoir de la fièvre... murmura-t-il. Il vaudrait peut-être mieux que tu retournes dans ton lit...
-Non! s'exclama Bou, la bouche pleine avant d'avaler rapidement. Il reste! Je m'en occuperais!
-Bou.. .ça ne va pas être beau à voir tu sais...
-M'en fiche! Kao a toujours été là pour moi... Il a besoin de moi Yoshiki...

Le directeur soupira mais n'insista pas plus.

Kaoru regarda Bou et fut touché de sa sollicitude après tout ce qu'il avait fait :

- J'espère juste que...le manque ne va pas me rendre aggressif. Si je deviens vraiment trop chiant, je veux que tu t'éloignes et que tu appelles Yoshiki. Je t'ai fait assez de mal comme ça Bou...

Il soupira :

- Je voudrais voir mon fils... Yoshiki...tu pourrais l'amener s'il te plaît ? J'ai pas pu le serrer dans mes bras hier.

Bou avait les yeux qui brillaient de détermination et il sourit doucement à Kaoru.
Tu seras jamais chiant... pas pour moi...

Mais sa demande fit passer un voile dans son regard.
Amiyu...

Le blondinet se plaqua une main affolée sur la bouche et lança un regard perdu à Yoshiki.

-Je... j'ai... balbutia-t-il. Amiyu et... Hiro je...

Incapable de continuer plus,il fondit en larmes.
Le directeur soupira et vint le prendre dans ses bras.

-Ne t'en fais pas Bou, ils ne t'en veulent pas...
-Mais je... j'ai dit que... Oh Yoshiki! C'est horrible!

Comment, comment avait-il pu penser à ça?
A faire disparaître Amiyu, à ne souhaiter ne jamais l'avoir eu à...
Et Hiro... il avait carrément été violent avec lui!
Il ne se le pardonnerait jamais...

Kaoru caressa doucement les cheveux de Bou, toujours dans les bras de Yoshiki :

- Ne t'inquiète pas. Amiyu ne se souvient de rien. Quant à Hiro, je l'ai vu tout à l'heure, il est très inquiet pour toi. Il oubliera facilement ce que tu lui as dit dès que tu le prendras dans tes bras. C'est de ma faute si tu as réagi comme ça, j'ai été si maladroit dans mes paroles que je t'ai poussé à des choses que je ne voulais absolument pas que tu fasses.
On va les faire venir tous les deux pour tirer enfin une croix sur cette affreuse aventure.

Bou était désespéré et se sentait terriblement mal.
Il... il ne méritait vraiment pas le titre de "maman", non, vraiment pas...
Comment une mère pouvait-elle faire passer ses propres sentiments avant l'amour de ses enfants? comment?!

Mais à ce moment, il avait eu si mal que... qu'il était presque, devenu fou... Incomplet et seul, comment pouvoir donner à des enfants ce qu'on lui avait pris sans aucun scrupule?

Yoshiki le berçait tendrement et Kaoru s'y mis pour le calmer.
Kaoru...
Non, ce n'est pas ta faute, c'est moi, j'ai eu des pensées... horribles...

-Kaoru a raison. souffla doucement le directeur. Les tords sont partagés tu sais, et Hiro t'aime toujours très très fort... Tu lui manques et tu manques à Amiyu aussi. Ils se demandent tous les deux où est leur maman et quand est-ce qu'ils pourront être dans ses bras...

Mes deux petits anges...

-Vraiment? s'étonna-t-il faiblement.
-Oui, vraiment... Reste ici et sèche tes larmes, je vais les chercher et tu as intérêt à leur faire un gros câlin!

Bou reniffla puis acquiesça en se bouinant dans les bras de Kao.

-Je suis désolé... murmura-t-il.

Yoshiki, lui, retourna dans l'autre pièce et attrapa Hiro pour le prendre dans ses bras.

-Ton papa est très impatient de te revoir tu sais. dit-il avec un gentil sourire. Et ta maman aussi.
-Maman veut bien de moi?
-Oh oui chaton! Et si tu savais comme Bou s'en veut de t'avoir fait du mal! Aller, vas dans la chambre et fais lui un gros câlin, tu sais, il est très triste, je suis sûr que si tu lui dis que tu l'aimes, tout ira mieux.

Hiro acquiesça et s'empressa de courir, une fois à terre, vers la chambre où il déboula en trombe tandis que Yoshiki prenait doucement Amiyu dans ses bras et, le sourire aux lèvres, retournait tranquillement vers la chambre.

-Je pense que tu peux venir Toshi. lui dit-il avec un sourire. Allons voir toute la petite famille enfin réunie.

Toshi sourit et suivit son amant dans la chambre des deux parents enfin réconciliés pour voir Hiro se jeter dans les bras de Bou.

Quant à Kaoru, il reçut Amiyu et le posa sur sa poitrine. Le bébé le fixa un instant et Kaoru eut un pincement au coeur :

- Tu m'as peut-être oublié...Plus de deux semaines sans me voir et tu es si jeune...

Mais Amiyu finit par poser maladroitement sa main sur son visage en souriant. Il se tenait à quatre pattes, preuve qu'il n'allait pas tarder à se mettre debout. Il se mit à répéter "Pa ! Pa! " Le visage épuisé de Kaoru s'éclaira d'un immense sourire et il embrassa la joue rebondie du bébé.

Toshi, voyant la sueur au front de Kaoru, s'éclipsa un instant et revint avec un cachet dissolvant dans un verre d'eau :

- Tiens bois ça, c'est pour ta fièvre. Ensuite, il faudrait vraiment que tu manges quelque chose. Ca remonte à quand ton dernier repas ?
- Hier matin...et encore j'ai pas mangé grand chose.

En entendant ça, Hiro saisit un toast sur le plateau de Bou :

- Faut que tu manges Papa sinon tu vas trop maigrir ! Allez fais aaaaah !!

Kaoru se mit à rire et se laissa nourrir par Hiro. C'était marrant de se faire chouchouter par un gosse de trois ans ! XD

Toshi glissa à l'oreille de Yoshiki :

- On devrait laisser la petite famille un peu tranquille non ?

La scène qui suivit semblait provenir d'un film ou d'une pub pour il ne savait trop quoi.
Une famille heureuse, tout simplement...

Bou ne put empêcher de nouvelles larmes de couler de ses yeux lorsqu'Hiro se jeta dans ses bras et il le serra de toutes ses petites forces en l'embrassant encore et encore.
Mon fils... pardon pardon...

Amiyu, lui, semblait ravi de retrouver son papa et Bou sourit en lui caressant doucement les cheveux.
Le bébé tourna la tête vers lui... et fit une jolie bulle de salive ce qui fit rire sa maman.
Amiyu tendit soudain ses petits bras vers Bou qui ne se fit pas prier pour le prendre contre lui avec une tendresse infinie tandis qu'Hiro donnait la becquée à son papa.

Yoshiki glissa une main dans celle de son amant, ravi au plus au point... bien que peut-être un peu amer, au fond.
Lui ne vivrait jamais de pareils instants avec ses enfants...

- On devrait laisser la petite famille un peu tranquille non ?

Il soupira et secoua la tête négativement.

Tu as vu Kaoru? lui répondit-il mentalement. Il a de plus en plus de fièvre, il commence à trembler... dans peu de temps, ça va être terrible, je veux que l'un de nous au moins soit là pour éloigner les enfants et aider Bou qui a refusé de le laisser... Toshi, un mec en manque, crois-moi, c'est pas beau à voir...

Toshi n'avait jamais touché à la drogue et n'avait jamais vu de mec en manque alors forcément, il avait un peu de mal à mesurer l'ampleur des dégâts.
La description de Yoshiki doucha quelque peu sa tranquillité.

Mince... je crois qu'il va falloir que je suspende mes cours alors, tu ne vas pas pouvoir assumer ça tout seul. Et je doute que Bou sache à quoi s'attendre, va falloir le briefer un peu.

Kaoru ne réussit à avaler que deux toasts mais il but énormément à cause d'une soif qui semblait ne pas vouloir s'apaiser Le Doliprane n'était pas vraiment la solution miracle apparemment puisqu'il sentit très vite sa faiblesse augmenter. Et cette envie terrible qui le taraudait...
Très vite, il se rendit compte que les babillements incessants de Hiro lui était insupportables. Mais il avait l'esprit assez clair pour savoir qu'il ne devait pas céder à l'énervement causé par le manque.

Il adressa un regard de détresse à Toshi et Yoshiki :

- Me sens pas très frais...

Toshi comprit qu'il avait besoin de calme. La pâleur de Kaoru était inquiétante. Il prit Hiro dans ses bras :

- Chaton, ton Papa est un peu malade et il a encore besoin de repos. Alors maintenant il faut le laisser, je vais t'aider à t'habiller et puis après tu iras jouer dans ta chambre. Je t'emmènerai jouer au ballon dans le parc plus tard.

Bizarrement, Hiro n'émit aucune protestation. Il se retourna, fit juste un signe de la main à Kaoru d'un air inquiet et suivit Toshi. Peut-être qu'il avait remarqué lui aussi le mauvais état de son père.

Yoshiki était inquiet.
Très inquiet même...
Il avait pu voir, à de nombreuse reprises au cours des siècles, les effets dévastateurs que les drogues pouvaient avoir sur le corps et l'esprit...
Et Kaoru, si fort soit-il, n'en restait pas moins un humain...
Il sentait la faiblesse et le désir grandissant du jeune homme se propager dans ses veines... Oh, cette nuit et les prochains jours risquaient d'être terriblement éprouvants...
Il ne pouvait s'ôter de la tête l'image d'un Kaoru tremblant, criant, souffrant le martyre, brûlant de fièvre et réclamant une dose, quelque chose... Le manque était terriblement douloureux, et ça, il ne le savait que trop bien pour l'avoir lui-même expérimenté, restes d'une époque trouble dont il ne se souvenait pas si bien que cela...
Mais la douleur est une chose que l'on n'oublie pas...

Il acquiesça à la réponse silencieuse de son mari et le vit prendre le petit Hiro qui ne broncha pas.
Vraiment, très intelligent ce gosse...

Bou, lui, s'était retourné, inquiet, vers son aimé, Amiyu toujours dans les bras qui jouait tranquillement avec ses longs cheveux blonds.
Il le sonda du regard puis soupira et tendis le bébé à Yoshiki avant de se lever pour aller humidifier un gant qu'il déposa sur le front de Kaoru en lui prenant la main.

-Je suis peut-être pas super fort. murmura-t-il. Mais je suis là... T'as pas à avoir peur, ça va aller...

Yoshiki sourit, s'absentant un instant pour aller déposer l'enfant dans son parc, rapatrié dans le salon de son appartement, puis retourna dans la chambre.

-Kao... Il va falloir être fort. lui dit-il simplement.

(j'ai une très longue journée demain donc je resterais pas très tard ce soir ^^)

( oki ! t'as pas d'inspi pour le sujet de l'anniversaire ?)

Kaoru fut soulagé de voir les enfants partir. Il n'avait plus besoin de faire semblant :

- Je voudrais tellement dormir..., dit-il faiblement tandis que Bou lui tamponnait le front. Mais je sais pas si je vais y arriver. J'en ai...tellement envie. Heureusement que j'ai aucune chance d'en trouver ici...je serais incapable de résister...

Un frisson fit trembler tout son corps et il gémit faiblement. C'était comme si une petite voix suppliait à l'intérieur de lui. Et ça ne faisait que commencer. Il espèrait que ça ne durerait pas longtemps. Il ne se droguait pas depuis des années ! Il n'allait quand même pas subir l'enfer des vrais toxicos ?

(j'y pensais plus ^^" je verrais ça demain par contre)
(au fait, elle était bonne ta glace? XD)

Yoshiki soupira en voyant l'état du jeune homme... et ce n'était que le début.
Néanmoins, d'après ce qu'il avait compris, Kaoru n'avait pas utilisé de drogues trop dures et pas vraiment durant dix ans alors... ce ne serait qu'un mauvais moment à passer, du moins il l'espérait...

-Essayes de dormir alors. lui dit simplement le directeur. Nous nous relayerons à ton chevet durant le temps de ton sevrage... Ça va pas être facile mais tu n'es pas tout seul. ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Bou acquiesça vigoureusement.

( Ouais et la boîte aussi d'ailleurs. Comme c'est bien d'être une fille quand on entre gratuit ! XD )

Kaoru fit un pâle sourire puis ferma les yeux en essayant de dormir. Il ne réussit en fait qu'à tomber dans une somnolence pleine de cauchemars à cause de la fièvre. Il revécu ses soirées de prostitution avec le vieux salaud qui l'avait exploité. Il s'agitait dans son lit, marmonnait des trucs. Et la fièvre se stabilisa à plus de quarante.

Pendant ce temps, les autres le veillaient et s'occupaient comme ils pouvaient. Toshi ne laissait plus Hiro voir Kaoru. Le petit était triste et réclamait souvent de savoir ce qu'il se passait. On lui montait un bobard comme quoi Kaoru avait attrapé un virus et pour lui changer les idées, Toshi jouait au ballon dans le parc avec lui.

Le lendemain après-midi alors que Kaoru avait vogué entre la conscience et l'inconscient, il eut un soudain sursaut de réveil, torturé plus que jamais par le besoin de la drogue.

- J'en peux plus ! Où est la came ???? Donnez-là moi !!

Bou était une vraie petite mère-poule pour son Kao.
Toute la nuit, il le veilla, ne se reposant que lorsqu'on l'y obligeait, épongeant tendrement le visage et le corps moites de sueur de son aimé, le bordant, tentant de le calmer dans ses crises de délire... en bref, il était là, imposant sa présence malgré tout...
Oh, bien sûr, il allait prendre des nouvelles des enfants, rassérénant Hiro chouchoutant son bébé... mais inlassablement, il revenait au près de Kaoru aussi vite que possible.

Yoshiki, lui, savait bien qu'il n'y avait rien d'autre à faire qu'attendre et il remerciait mentalement Toshi qui avait pris la maison en main, vraie petite femme d'intérieur et nounou des plus adorable.
Il aurait fait un père exceptionnel...
Lui se contentait d'être là, gérant Bou, calmant Kaoru comme il le pouvait et ne tenant éveillé que grâce à ses chères potions: il était épuisé.

Le lendemain après-midi, Kaoru revint de son délire qui ne faisait que commencer... et le pire arriva.

Yoshiki soupira mais, ferme, maintint Kaoru par les épaules et le força à rester coucher.
Ce n'était pas avec un ton larmoyant qu'il parviendrait à le maîtriser!

-On en te donnera rien du tout! fit-il fermement. Tu DOIS résister Kaoru tu m'entends? Aller, ais un peu plus de volonté que ça!

( Toshi aurait été ravi de se savoir comparé à une femme au foyer ! XD )

Malheureusement, Hiro, qui avait l'ouie fine, jouait dans le salon et sursauta en entendant Kaoru hurler :

- Toshi c'est quoi la came ?

Décontenancé, Toshi tapota la tête du gamin :

- Quelque chose d'extrêmement mauvais qui a rendu ton papa malade.

Tu comprendras dans dix ans. Théoriquement seulement j'espère !

Il le laissa jouer et se rendit dans la chambre de Kaoru pour voir un peu ce qui se passait.
Ce dernier semblait fou furieux, possédé par le manque de drogue. Il repoussa brutalement Yoshiki comme s'il ne le reconnaissait pas :

- J't'emmerde toi !! Je veux voir Tatsumi !!

C'est qui Tatsumi ? Son dealer ?

Kaoru bondit hors de son lit mais il était si faible qu'il s'affala au bout de quelques pas, juste aux pieds de Toshi qui l'attrapa fermement et voulut le remettre dans son lit :

- Kaoru, tu n'as plus toute ta tête ! Souviens-toi de ce qui t'arrive ! Tu as promis de te battre pour t'en sortir !!

Mais Kaoru poussa un grognement et repoussa Toshi violement...avec une flamme au bout de la main qui brûla le bras de Toshi. Ce dernier poussa un cri de douleur et le lâcha.

- Merde...dit-il en serrant les dents. S'il commence à péter les plombs avec ses pouvoirs, on est mal !

(tu m'étonnes! XD)
(et beh, il est violent le Kao!)

Merde merde merde et MERDHEUH!

Yoshiki en s'attendait pas à une telle violence de la part du jeune homme qui en fit même peur à Bou.
Il était terrifié même, semblant revivre le moment horrible où il lui avait balancé toutes ces horreurs à la figure...
Blottit contre le mur, sur le lit, des larmes dévalaient ses joues alors qu'il serrait un oreiller contre lui.
Cela fendit le cœur de Yoshiki mais il y avait plus urgent à régler!
Kaoru semblait avoir purement et simplement, pété un câble et lorsqu'il brûla Toshi, ses propres nerfs lâchèrent.

Brusquement, il empoigna Kaoru et le jeta presque sur le lit, n'ayant d'autre choix que de lui lier les mains aux montants en bois.

-Ça suffit maintenant! cria-t-il d'une voix ferme et autoritaire, son aura puissante revenant en force. Tu es mal, on le sait tous, mais ne t'attaques pas aux gens qui t'aiment et qui essayent simplement de te protéger! Tu fais peur à Bou et tes enfants doivent entendre les cris débiles que tu pousses alors tu prends sur toi ou je t'assomme, c'est compris?

Il faut que tu luttes Kaoru, si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour eux...

Toshi, qui avait une vilaine brûlure au deuxième degré sur le bras, s'approcha prudemment pour aller réconforter Bou :

- Il ne sait pas ce qu'il fait. Il n'est pas dans son état normal. Je t'avais dit que ce serait dur mais ne t'en fais pas, nous retrouverons bientôt le Kao habituel.

Pour l'instant, Kaoru semblait un peu maté par l'autorité impressionnante de Yoshiki car il se tordait sur son lit, littéralement torturé de l'intérieur. Puis au bout d'un moment, son visage passa de la démence au désespoir comme si le vrai Kaoru repointait le bout de son nez.

- C'est...horrible...On dirait que mon corps crie... Yoshiki...donne moi un somnifère ou assomme-moi, n'importe quoi mais il faut que ça cesse ! implora-t-il.