Première confrontation... xD [Sugizo]

( La pauvre T_T)

Toshi comprit ce qui se passait et l'ampleur du drame. Uruha tirait tout son réconfort de la nature, elle était une part d'elle-même. Si elle ne pouvait plus communiquer avec les éléments, c'était terrible.

Comme il souffrait pour elle lui aussi...Pourquoi fallait-il que le sort s'acharne autant sur cette pauvre enfant ? Une colère, assez rare chez lui, l'envahit à l'encontre de la naiade. Il maudit mille fois la mémoire de ce monstre qui avait tellement gâché la vie de son enfant puis ramassa Uruha en pleurs et le berça presque comme un bébé en lui embrassant les cheveux.

- Si Sugizo n'avait pas déjà tué la naiade, je crois que je l'aurais fait moi-même..., dit-il avec une voix dans laquelle grondait la révolte et l'indignation. Maudite soit-elle...Mon enfant, je ne te laisserai pas tomber. Je trouverai quelque chose, un remède au sortilège qu'elle t'a jeté. Tu finiras par retrouver la paix et tes pouvoirs.

(Je suis une grande malade qui torture ses personnages. 8D)

Complètement anéantie, Uruha ne cessa de pleurer que lorsque sa tête commença à lui tourner.
Il n'avait pas encore retrouvé toutes ses forces, et cette crise de larme avait fini par l'achever.
D'autant plus que sa blessure était toujours sensible...
L'étudiant s'écarta doucement de son professeur et ancra ses iris dans le lac.
Il se sentait horriblement vide...

- Monsieur... Je suis fatigué... Est-ce que c'est normal d'être autant épuisé à vingt ans ?

Et disant cela, il se coucha à plein ventre sur l'herbe, plaquant ses mains contre ses oreilles.
Il revenir en arrière...
Au tout début... Quand il jouait encore avec les nymphes...
Aliria...

Sugizo, qui de sa fenêtre avait vu qu'il se passait de tristes choses, descendit aussitôt et les rejoignit dans le parc.

- Toshi, que s'est-il passé ? dit-il en regardant, inquiet, Uruha pâle et en larmes.

- Cette...gronda Toshi entre ses dents mais il ne disait jamais de gros mots. Cette ordure de naiade... elle a privé Uruha de ses pouvoirs. Il ne peut plus du tout communiquer avec la nature. Il ne peut même plus toucher l'eau du lac sous peine de se brûler, ni faire appel au vent. Sugizo...j'espère qu'elle a bien souffert avant de mourir !

- Je l'ai poignardée, répondit simplement Sugizo qu s'agenouilla près d'Uruha et lui caressa le front. Ramenons-le à l'intérieur, il ne va pas bien du tout.

Toshi acquiesça et porta Uruha jusqu'à son appartement. Il avait presque envie de pleurer de tant d'injustice et angoissait terriblement pour celui qu'il aimait vraiment son propre enfant.

Il déposa Uruha sur son lit :

- Uruha dis quelque chose, je t'en prie..., supplia-t-il avec une voix qui tremblait. Ca va aller...

Uruha se laissa transporter jusqu'à sa chambre sans broncher.
D'habitude, il aurait grondé Toshi et lui aurait dit de se ménager...
Seulement là, il captait à peine ce qu'il se passait autour de lui.
Sa tête lui tournait affreusement, et plus qu'un vide, c'était un gouffre qui venait de se creuser subitement au fond de lui.
Son professeur le déposa sur son lit, et il n'entendit qu'à peine sa voix inquiète.
Toshi se faisait du soucis... Ce n'était pas bien...
Pourtant malgré l'envie de rassurer son aîné, aucun son ne sortit de sa bouche.
Comme si le choc de cette nouvelle révélation l'avait rendu muet.
L'étudiant se contenta donc de secouer doucement la tête de droite à gauche et de remonter la couverture sur lui.
Rien n'irait plus comme avant...
Et pourquoi ne se laisserait-il pas mourir tout simplement ?
Mourir pour ne plus souffrir et faire souffrir...
Ah... Voilà qu'il en venait même à cette extrémité.

Toshi savait jusqu'où le désespoir pouvait pousser, surtout à vingt ans où l'on ressent les choses avec une acuité supérieure à l'âge mûr. Uruha ne disait plus rien, semblait à peine conscient et lui ne savait plus quoi faire.

Une main posée sur son épaule le fit légèrement sursauter :

- Toshi...

Il s'aperçut qu'il pleurait. Il s'essuya vivement les yeux avec sa manche et leva la tête vers Sugizo :

- Désolé. C'est juste que je ne comprends pas un tel acharnement du sort. Et j'ai peur, vraiment peur qu'elle ne s'en remette pas. A son âge, on a vite fait de prendre des résolutions malheureuses.

Sugizo lui adressa un regard compatissant :

- Fais attention à ton bébé, essaie de te calmer.

Toshi sourit faiblement :

- Elle est bien accrochée, ne t'inquiète pas. Bon sang, il faut vraiment que j'arrête d'angoisser parce que ça ne fait que commencer... Quelles inquiétudes n'aurais-je pas pour elle quand elle sera née ? Et d'ici là, j'ai un enfant spirituel à soutenir...

- Je voudrais tellement pouvoir servir à quelque chose.
- Tu me remplaces, c'est déjà pas mal. Autrement, je ne pourrai pas m'occuper d'Uruha.
- Oui..soupira Sugizo. D'ailleurs, je vais devoir y aller. Je crois qu'il faut qu'on avertisse Yoshiki de ce qui se passe.
- Je vais le faire, je ne pourrai pas assumer ça tout seul et il en sait plus long que moi sur les naiades.

Sugizo s'approcha et caressa doucement les cheveux d'Uruha, toujours prostré. Puis il fit un signe de tête à Toshi et sortit de la pièce pour aller donner les cours. Toshi resta là, assis au chevet de la nymphe.

Uruha suivit la conversation de ses deux aînés d'une oreille distraite, et se mordit la lèvre pour ne pas refondre en larme.
Ils s'inquiétaient tout les deux pour lui... Même Sugizo, alors qu'il était lui-même prisonnier de cette horrible malédiction.
Ce dernier quitta la pièce pour aller assurer ses cours, et l'étudiant resta seul avec Toshi.
Là encore, il aurait voulu rassurer son professeur, mais les mots ne sortaient plus.
Ses orbes noisettes se plantèrent sur le triste visage de Toshi, et son coeur se serra un peu plus.
Il ne pouvait pas laisser les choses dans cet état.
L'hermaphrodite se leva donc sans prévenir, attrapa un cahier et un crayon, puis retourna s'installer en tailleur sur le matelas.
Après quelques secondes de réflexion, il laissa enfin la mine glisser sur le papier, puis montra le résultat à Toshi.

Léara doit sentir votre tristesse et votre inquiétude. Elle n'a pas besoin de ça alors qu'elle est si jeune. S'il vous plaît monsieur Toshi, retrouvez le sourire pour elle. Je ne peux pas feindre d'aller bien pour l'instant, mais je vous promets d'essayer. Ne serait-ce que pour vous... Je voudrais juste vous poser une question : Pensez-vous que monsieur Sugizo m'en veut pour ce qu'il s'est passé ?

Toshi fit une petite moue triste en voyant qu'Uruha ne pouvait plus parler au point de devoir écrire. Le choc psychologique avait dû être vraiment violent.

- Non, je ne crois pas, répondit-il. Il n'en montre aucun signe et il sait que tu n'es pas responsable de tout ça. Sugizo n'est pas quelqu'un qui se décourage facilement et il est déjà dans l'optique de chercher la solution à ce sort. C'est sûr que ça l'embête d'être coincé ici parce qu'il avait le projet de s'en aller plus tard et de voyager comme il l'a fait dans sa jeunesse. Mais tu n'as pas à crainde de ressentiment de sa part.
Dis-moi, il y a une chose qu'on n'a pas vérifiée : est-ce que tu as gardé le pouvoir de passer d'un sexe à l'autre ?

Bon... Sugizo ne lui en voulait pas, c'était déjà ça.
A la question de son aîné, Uruha bloqua ses iris sur le papier et inspira faiblement.
Il ne savait pas... Et il avait peur de savoir au fond.
Après quelques secondes d'hésitation, l'étudiant recommença à écrire, et tourna le cahier vers son professeur.

Ma mère m'a blessé au niveau du sternum, alors monsieur Sugizo m'a conseillé de ne pas me re transformer en fille le temps que la plaie cicatrise... Je pense qu'il a raison, et je crois que j'ai peur de découvrir que ça non plus je ne puisse plus le faire.

Cette malédiction allait changer tellement de chose...
Une douloureuse question le força à reprendre son crayon, et il écrit en haut d'une nouvelle page :

Pensez-vous que la malédiction puisse encore évoluer ?

Toshi soupira et répondit :

- Non, je ne crois pas. Qu'est-ce qu'elle pourrait encore te prendre d'autres ? Ca suffit comme ça.

Du moins j'espère !

Il la regarda :

- Tu veux que je te laisse seul ?

Le laisser seul ?
Le jeune homme hésita un bref instant, puis hocha la tête en signe d'approbation.
Il fallait qu'il parvienne à oublier tout ça...
Il devait essayer...
L'hermaphrodite s'avança doucement vers Toshi, et lui déposa un frêle baiser sur la joue en guise de remerciement.
Il lui causait tellement de soucis...

Toshi sourit quand Uruha l'embrassa.
Il savait qu'il pouvait le laisser seul et qu'il ne ferait pas de bêtise comme il l'avait cru tout d'abord.

Néanmoins, il le serra un moment dans ses bras puis le relâcha en demandant :

- Est-ce que tu m'appelleras de nouveau "papa" un jour ?

Ah...
Depuis combien de temps n'avait-il pas pris le temps de le serrer dans ses bras ?
Uruha savoura donc cette étreinte réconfortante, jusqu'à ce que Toshi ne parle à nouveau.
La question de son professeur le remua quelque peu.
Il n'avait pas osé le rappeler comme ça depuis... depuis trop longtemps en faite.
L'étudiant se rassit correctement, et fit mine de parler à haute voix.
Sur ses lèvres, on pouvait lire :

Oui papa.

Sur le visage de Toshi se dessina lentement un immense sourire.

Il posa ses lèvres sur le front d'Uruha puis il se décida enfin à le lâcher :

- Allez, je te laisse tranquille. Mais n'oublie pas que tu peux venir me voir n'importe quand. De toute façon, je garde un oeil sur toi.

Il se leva et quitta la chambre. Il allait vraiment falloir trouver une solution à cette situation impossible.

( Valà, je pense qu'on a fini, 10 pages c'est pas mal ! XD)

Uruha acquiesça avec le sourire, et dit aurevoir à son aîné d'un signe de la main.
Au moins, Toshi semblait moins inquiet.
Une fois son professeur parti, Uruha attrapa un bouquin et s'installa sur le rebord de sa fenêtre.
Un peu de lecture, quelques heures de sommeil, et il irait faire des recherches à la bibliothèque.
Monsieur Sugizo et lui ne pouvaient pas rester enchaîné ainsi.

[END]

(Je suis fière de nous. xD)