Et si les choses basculaient soudainement ? [Sugizo/Taliésin]

Moera sentit l'espèce de froid qui retomba à l'évocation d'un certain mage et elle comprit sans peine qu'il s'agissait de ce fameux Taliésin.

Elle brûlait d'en savoir plus. Elle n'avait rien dit à sa mère mais elle guettait la moindre nouvelle au sujet de la guerre. Elle avait réussi à convaincre son frère aîné qui était soldat à lui apprendre à se battre.

- Sire...demanda-t-elle. Si la guerre éclate, que devront faire les civils ? Se battre ou s'enfuir ?

Sugizo répondit :

- Le plus important est qu'il y ait le moins de morts possibles parmi le peuple. L'armée se battre d'abord pour vous protéger. J'ai déjà fait évacuer ceux qui le souhaitaient.
- Et peu de gens sont partis n'est-ce pas ?
- En effet.
- Et si...la guerre est perdue ? Ce mage va nous dominer et nous devrons lui obéir ?

Le regard du roi s'assombrit :

- C'est ce qu'il prévoit de faire en effet. Mais moi vivant, ça n'arrivera jamais.
- Nous ne nous laisserons pas faire sire...avec ou sans vous, nous ne ploierons pas sous la dictature une seconde fois.

Sugizo leva les yeux vers elle et elle baissa les siens sans rougir. Elle avait peut-être été un peu loin mais ce qui était sûr, c'est qu'elle s'imaginait déjà faire partie de la résistance si la situation tournait mal ainsi que ses cinq frères et soeurs.

Les questions de la jeune femme firent relever la tête à Shun.
Alors finalement, la guerre n'était plus une chimère.
Si des gens comme Moera venaient à perdre la vie, ce serait une catastrophe.
Ils devaient trouver une solution...
Uruha sourit devant la détermination de Moera et dit :

- Je reconnais bien là le caractère de cette chère Myriam. Mais j'espère de tout cœur que vous n'aurez pas à combattre.

Une danseuse devait rester une danseuse.
Shinrei jeta un coup d'œil à son aîné, et soupira.
Si les choses pouvaient s'arranger avec de simples paroles...
Shun se leva alors, s'inclinant poliment.

- Je me retire un instant si vous le voulez bien...

Le jeune professeur regarda son frère s'éloigner, puis souffla :

- Shun ne supportera pas longtemps cette situation. Je crains qu'il ne finisse par foncer tête baissé...

- Je ne peux que le comprendre, dit Sugizo. Je sais que ça fait de perdre son royaume. Mais j'empêcherai Shun de faire n'importe quoi.

Il se demandait ce qu'il était aller trafiquer mais mieux valait le laisser tranquille pour le moment.

- Moera, vous êtes courageuse et je suis fier d'avoir des gens comme vous dans mon peuple. Mais une jeune femme n'a pas à se retrouver les armes à la main. Il vaut mieux pour vous que vous viviez heureuse comme maintenant et que vous protégiez votre vie.

Moera ne répliqua rien. Elle ignorait complètement ce qui s'était passé à Arkorath et ne savait pas pourquoi celui-ci avait semblé si préoccupé. Mais elle pensait qu'on ne lui répondrait pas si elle posait la question. Ce n'était pas une conversation où elle avait sa place.

- Majesté, demanda-t-elle à Uruha. Je pense que je vais me retirer mais avant, j'aurais beaucoup aimé voir vos enfants.

Sugizo sourit :

- Bonne idée, allez-y ensemble non ? De toute façon, la soirée est finie je pense car il est déjà tard.

Uruha sourit doucement à Moera et lui serra la main.

- Ce sera avec grand plaisir. Venez.

Et disant cela, elle entraîna la demoiselle jusqu'à la chambre des jumeaux.
Ils dormaient paisiblement offrant ainsi un spectacle reposant.

- Aimeriez-vous avoir des enfants Moera ?

Moera eut un sourire doux en voyant les deux petits anges qui dormaient ensemble dans leur berceau. Elle avait tellement entendu parler d'eux qu'elle n'aurait pas pu passer au palais sans essayer de les voir.

- Ils sont magnifiques...

Aimeriez-vous avoir des enfants Moera ?

- Bien sûr que j'aimerais. Mais je crains que cela ne m'arrive jamais. Pour avoir un enfant, il faut un homme. Et je crois que ce n'est pas demain que j'accepterais d'en avoir un...

Ah ?
A en juger par le ton, Moera devait avoir subi une déception amoureuse assez douloureuse.
Elle lui sourit doucement, et souffla :

- Il ne faut jamais dire jamais. Pensez-vous qu'aucun homme n'est en mesure de vous rendre heureuse ?

- J'y ai cru à un moment, dit Moera d'une voix sombre. Je devais même l'épouser. Mais le jour même du mariage, alors je l'attendais dans la basilique, il m'a appelée en disant qu'il voulait tout annuler.

Elle eut un sourire amer :

- Il n'était "pas sûr de vouloir passer sa vie avec moi". Alors que c'est lui qui m'a parlé de mariage en premier et qui m'a fait sa demande comme tout femme en rêve...

Son visage se contracta soudain sur une remontée de rage et de chagrin mais elle réussit à reprendre une figure contenue.

- La principale caractéristique des hommes, c'est la lâcheté. Je sais ce que vous allez dire mais vous avez épousé peut-être le seul qui n'ait pas ce défaut-là. Tous les autres... ne valent rien. Quand je sens que je suis plus forte et plus courageuse qu'un homme, je ne ressens pour lui que mépris. Depuis ça, j'ai juré de ne plus jamais me laisser séduire. Finalement, je suis très bien toute seule...

Les paroles de Moera étaient dures, et on pouvait sentir toute sa rancœur.
Il y a un temps où elle aurait suivi ses idées, allant même jusqu'à lui donner raison.
Mais ce temps était bien loin à présent, et à travers les gens qu'elles avaient pu rencontrer, elle savait qu'au fond, ils avaient tous une part de bon en eux.
Moera avait été blessé à un endroit où il est dur de se guérir seul.
La nymphe posa une main apaisante sur la joue de la demoiselle et souffla :

- Croyez-moi Moera. Il existe en ce monde des hommes plus courageux et plus braves que nous deux réunies. Belle et agréable comme vous êtes, vous ne resterez pas seule longtemps.

Moera sourit. Sa mère lui avait dit ça cent fois alors elle ne pouvait pas dire qu'elle était convaincue. Mais la reine était si gentille qu'elle estima préférable de ne pas pousser plus loin ce triste sujet.

- Merci majesté... puissiez-vous avoir raison.

Moera était un peu du genre amazone avec un sacré caractère. Elle ne pleurait jamais. Il lui fallait un homme encore plus solide qu'elle et elle avait compris douloureusement que son ex était loin de faire le poids.

Pensant qu'Uruha avait peut-être envie de reposer maintenant, elle caressa d'un doigt les petites joues rebondies des deux petits qui dormaient puis elle dit :

- Je vais aller chez ma mère à présent. Je suis là pour une semaine environ. Merci pour votre gentillesse.

( Il est parti où Shun ? Il nous prépare une bêtise à sa façon ?)

( Il se défoule sur la plage ! xD Sinon, comme dirait Shinrei, il va faire une bêtise. Moera pourrait peut-être le voir si elle retourne en ville ? )

Au fond, Uruha espérait de tout cœur que Moera trouverait quelqu'un pour elle.
Elle le méritait. Et une femme comme elle avait besoin de quelqu'un pour prendre soin d'elle... un temps soit peu.

- Une semaine ? J'espère que vous nous ferez l'honneur de revenir danser au palais.

Elle embrassa doucement la joue de ses enfants, puis souffla :

- Je vous raccompagne.

(Il se défoule ? Tiens j'aimerais voir ça ! Je vais les faire se croiser.)

J'espère que vous nous ferez l'honneur de revenir danser au palais.

- Avec plaisir ! Et je serais curieuse de vous voir danser vous aussi. Il paraît que les nymphes sont stupéfiantes pour ça.

Uruha la raccompagna jusqu'à la sortie du palais. Après un dernier salut, Moera se mit en chemin.

On était en pleine nuit mais elle n'avait pas peur, les rues de Tuléar étant relativement sûres. Myriam vivait à un quart d'heure du palais et elle aimait bien passer par le chemin de sable qui bordait la plage pour se rendre chez elle.
Tout juste éclairée par les lampadaires qui bordaient la route un peu plus haut que le chemin de sable, Moera se rendit compte qu'elle n'était pas seule sur les lieux.

Qui pouvait bien se tenir tout seul sur la plage à une heure pareille ? Un type bourré ?

Elle plissa les yeux et finit par reconnaître la haute silhouette de Shun. Que pouvait-il bien faire là ? Mais ce n'étaient pas ses affaires, elle n'avait pas à aller le voir.

( xDDD )

- Me voir danser ? Ce sera avec plaisir, à condition que je retrouve la forme d'ici là.

Elles se quittèrent sur ces bonnes paroles, et Uruha alla rejoindre son mari en pleine discussion avec Shinrei.
De son côté, Shun était sorti prendre l'air.
Il en avait ressenti le besoin.
Il sentait Arkorath lui échapper des mains, et se refusait à s'avouer vaincu.
Arkorath était son royaume après tout ! Nul autre homme que lui n'avait le droit de le gouverner !
Les nerfs à fleur de peau, le souverain appela sa lance et entama un combat acharné contre un ennemi invisible.
Invisible pour les autres... Parce-que lui voyait bien son visage.
Taliésin... Mage de malheur...
Il avait besoin de se fatiguer autant physiquement que moralement pour pouvoir songer à se reposer...
Et pourtant, plus il frappait, et plus il était en colère contre lui-même.
Pourquoi n'avoir pas réussi à repousser l'emprise mentale de ce sorcier.
Il balança alors son arme dans un cri de rage incontrôlé, et se laissa tomber à genoux, ses prunelles partant fixer l'horizon.
Il se sentait impuissant, et il ne le supportait pas.

( Je pars au boulot ! ^^ )

(Bisous ! )

Moera aurait dû partir mais lorsque Shun fit apparaître sa lance, elle finit par s'asseoir sur le sable, fascinée malgré elle par ce qu'elle voyait.

Il faisait semblant de se battre. Elle ne voyait pas très bien mais ses mouvements débordaient de colère mais aussi de quelque chose de douloureux qui était poignant à regarder. Elle imaginait très bien son visage tendu sous une pensée pénible.

Le cri qu'il poussa la fit sursauter et la toucha profondément. Elle ne savait pas du tout ce qui lui était arrivé pour qu'il soit dans cet état mais, apparemment, il était loin d'être aussi joyeux et gouailleur qu'il s'était montré pendant le dîner.

Il ne bougeait pas. A quoi pensait-il ?

Elle eut soudain peur qu'il la découvre. C'était très indiscret ce qu'elle venait de faire et il serait sûrement fâché qu'elle l'ait surpris dans ce genre de situation. Elle, en tout cas, n'aurait pas apprécié.

Elle se releva donc discrètement et espèra qu'il ne se retournerait pas avant qu'elle ait pu disparaître.

Alors qu'il se calmait peu à peu, et que sa respiration reprenait un rythme normal, il perçut un mouvement dans son dos.
Son regard se tourna directement vers l'autre bout de la plage, et quel ne fut pas sa surprise de reconnaître la gracieuse silhouette de Moera en train de se relever.
Elle l'avait vu s'énerver ?
Grand dieu ! Allait-il passer pour une brute maintenant ?
Quelque peu gêné, il ne put s'empêcher de courir vers elle, ramassant sa lance au passage.

- Moera ! Ne partez pas !

De nouveau essoufflé, il s'arrêta devant elle, reprenant rapidement son souffle.

- Pardonnez-moi... J'espère ne pas vous avoir effrayé en... en agissant de la sorte.

Il l'observa un instant, puis demanda :

- Vous rentriez chez vous ?

Oh non, il l'avait repérée !

Mais apparemment, il n'avait pas l'air fâché. Il s'excusait même !

Moera ne savait plus où se mettre, elle était aussi gênée que lui.

Pardonnez-moi... J'espère ne pas vous avoir effrayé en... en agissant de la sorte.

- C'est moi qui m'excuse. J'espère que vous ne pensez pas que je vous ai suivi. Je passais par ici pour aller chez ma mère et puis...je vous ai vu vous battre et je n'ai pas pu m'empêcher de rester là en me demandant ce qui vous arrivait.

Elle s'interrompit. Rha elle avait envie de lui demander pourquoi il avait été dans cet état-là ! >< Pfff et puis tant pis..

- Enfin...ça doit être personnel. Je vais rentrer chez moi.

Bon, elle n'avait pas été effrayé... C'était déjà une bonne chose.
Et puis, la demoiselle lui annonça qu'elle rentrait chez elle.

- Est-ce que... Est-ce que vous pourriez rester un peu ?

Houlà ! Dit comme ça, ça paraissait un peu louche.
Il fit disparaître sa lance en claquant des doigts, et passa une main sur sa tempe.
Reformulons-tous ça...

- Enfin... J'ai... Comme vous avez pu le voir, je suis loin d'être... Enfin, tout ça pour dire... Cela vous embêterait-il de danser un peu pour moi ? Enfin, pour me calmer...

C'était la première fois qu'il bafouillait devant une femme... <<

Est-ce que... Est-ce que vous pourriez rester un peu ?

Oulà terrain glissant...Ce n'était quand même pas une tentative de drague ?!

Mais non ma pauvre fille, qu'est-ce que tu veux qu'un roi ait à faire d'une danseuse ?

Mais la suite la stupéfia totalement : il voulait qu'elle danse pour le calmer ? C'était bien la première fois qu'on lui demandait une chose pareille !

Sur le coup, elle ne sut que dire ni que répondre. Il avait l'air bien plus embarassé qu'animé de mauvaises intentions mais quand même, elle ne se sentait pas de danser comme ça dans une si étrange situation.

Elle répondit d'une voix douce sans lui faire voir sa perplexité :

- Est-ce que je n'aurais pas l'air un peu stupide de danser comme ça sans musique ? Mais vous me semblez vraiment tourmenté. Serait-ce indiscret de vous demander ce qui ne va pas ? Ca vous ferait peut-être du bien d'en parler ?

Ah oui... Pas de musique...
Le souverain releva un moment ses yeux vers le ciel, puis attrapa la main de Moera pour l'emmener s'asseoir plus près de l'eau.

- D'habitude, regarder l'océan suffit à m'apaiser...

Un sourire amer orna alors ses lèvres, et il tourna son regard vers la jeune femme.

- Mon royaume est aux mains d'un autre homme... Votre roi m'a délivré de la prison dans laquelle il m'avait enfermé... Mes propres cachots... J'ai beau tourner et retourner le problème dans ma tête, je n'arrive pas à savoir comment je vais pouvoir récupérer mon trône. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà reparti pour Arkorath... Mais mes chances de gagner contre ce mage sont quasi nulles et je ne peux pas mourir en laissant à mon frère mes responsabilités...

Un soupir passa ses lèvres et il se laissa tomber sur le sable.

- Que devrais-je faire Moera ? Que feriez-vous si vous étiez à ma place ?

Moera se tendit de tout son corps lorsque Shun l'attrapa par la main.
Elle fut à deux doigts de la lui retirer en lui disant qu'ils n'avaient pas gardé les cochons ensemble mais Shun semblait si triste qu'elle décida de laisser couler.

Ca ne l'empêcha de lui échapper doucement une fois qu'ils furent au bord de l'eau. Elle se tenait à côté de lui mais pas trop près. Ca l'intéressait de savoir ce qui se passait dans sa tête.
Alors Arkorath était déjà tombé entre les mains de Taliésin...Ca n'était pas bon du tout. Elle comprenait pourquoi il était tellement sur les nerfs.

Que devrais-je faire Moera ? Que feriez-vous si vous étiez à ma place ?

Elle n'hésita pas à répondre d'une voix douce mais assurée :

- N'y allez surtout pas. Ce serait stupide et vous vous feriez tuer inutilement. Si j'étais vous, j'attendrais ici. C'est à Tuléar que la guerre commencera. Laissez Taliésin venir à vous, le temps n'en viendra que trop tôt. Vous ne serez pas seul à le combattre. Si Taliésin est tué, vous récupèrerez votre royaume. Si c'est vous qui êtes tué, vous serez au moins mort en combattant de votre mieux.

Se faire tuer inutilement... Oui, c'était bien ce qu'il voulait éviter.
Les paroles de Moera étaient empreintes de sagesse, et il se redressa pour pouvoir l'observer un instant.
Taliésin ne pouvait pas être un obstacle infranchissable... En faite, il ne devait absolument pas l'être.
En y réfléchissant bien, c'était l'avenir des êtres humains qui allait ce jouer sur un champ de bataille.
Les gens comme Moera n'auraient plus leur place dans ce nouveau monde...

- Vos mots sont ceux d'une femme déterminée... Je tâcherai de les garder en mémoire le plus longtemps possible.

Il reporta son attention sur l'océan, puis demanda :

- Avez-vous déjà voyagé par la mer ?

Il lui parlait comme si elle avait la sagesse infuse. Moera ne s'était jamais considéré comme un exemple à suivre et qu'un roi lui dise ça était pour le moins destabilisant ! ^^"

Avez-vous déjà voyagé par la mer ?

- Mon frère sert dans la marine. Je suis déjà allée avec lui et il m'a aussi appris à me battre en vue de cette guerre. J'aime bien la mer même si je passe le plus clair de mon temps à l'intérieur du pays. Quand je pourrai, je m'achèterai peut-être un petit bateau à voile ! ^^

Moera savait se battre ?
Quelque peu surpris, Shun ne répondit pas tout de suite.
Beaucoup de gens seraient forcés de prendre les armes pour pouvoir de défendre.
Combien de vie allaient encore être arrachées ?
Certainement trop...
Un soupir passa ses lèvres, et il murmura :

- J'espère sincèrement que vous n'aurez pas à prendre les armes Moera. Tout comme j'espère ne pas laisser ma vie dans cette bataille. J'aimerai encore avoir le plaisir de vous voir danser...

- Pour tout vous dire, je n'ai pas envie de mourir moi non plus.

J'aimerai encore avoir le plaisir de vous voir danser...

Moera lui jeta un regard en coin. Ca lui avait plus tant que cela sa petite danse ? Il devait en avoir vu bien d'autres !

Elle secoua doucement la tête en souriant puis elle dit :

- Je trouve incroyable qu'un roi comme vous se confie à une simple femme comme moi et en plus la complimente autant ! J'en rougirai si j'étais du genre à rougir ! XD

Elle était restée debout pendant tout l'entretien et elle lui fit face, légèrement penchée vers lui en souriant :

- Je dois rentrer à présent ou ma mère va penser que je me suis faite enlever ! Si je peux me permettre un conseil sire, souriez et profitez de la paix tant qu'elle est encore là. Ca n'empêchera rien mais vous pourrez au moins vivre encore de bons moments avant que tout commence.

- Je suis roi, oui, mais je n'en reste pas moins un homme. Et l'homme que je suis apprécie les jolies choses. Votre démonstration de tout à l'heure m'a fait oublier pour un temps que la guerre nous guettait.

La jeune femme se plaça alors devant lui, lui donnant un dernier conseil.
Un sourire illumina alors son visage, et il répondit :

- Je vais suivre ce conseil alors... Promettez-moi d'en faire autant Moera. Votre sourire est une des plus belles choses qu'il m'est été donné de voir en ce monde.

Wha ce sourire !

Premier choc.
Même sans aucun sentiment, il aurait fallu qu'elle soit aveugle pour ne pas reconnaître honnêtement que Shun était à tomber par terre. Et quand il souriait, c'était encore mieux.

Votre sourire est une des plus belles choses qu'il m'est été donné de voir en ce monde.
Deuxième choc.
Le genre de compliment bien romantique que toute femme rêvait d'entendre et toute cuirassée qu'elle était, elle devait bien avouer que ça lui faisait quelque chose d'entendre ça. Elle l'aurait eu au moins une fois dans sa vie.

Bon allez ça suffit maintenant...des compliments, des sourires, on craque, on se laisse séduire, on commence à rêver d'avenir et puis tout se brise. Ca va, je connais et j'ai déjà donné...

Pas question qu'elle se fasse encore avoir ! Il avait toute une réputation mais il n'inscrirait pas son nom à son tableau de chasse !

Elle s'inclina et répondit d'une voix posée :

- Merci sire. Et je suivrai mon propre conseil. Bonne nuit à vous.

Après quoi, elle fila sans demander son reste et remonta vers la route éclairée.