Retour aux sources ( Sugizo-Uruha-Elwyr)-Taliésin) Terminé.

Sugizo s'apprêtait à passer pas mal de temps hors de Samoel ; il y avait le mariage de Shun et Moera à Arkorath puis le séjour à la Tsuki...mais avant même tout ça, il allait devoir se rendre à Aphysias.

L'ancien roi était mort et c'était à présent son fils aîné qui prenait sa place. Comme à chaque fois, les souverains et chefs d'état des pays voisins étaient invités aux fêtes du couronnement. Ce genre de choses étaient toujours utiles pour la diplomatie et les relations entre pays aussi, Sugizo se faisait un point d'honneur de s'y rendre.

Aphysias était un petit royaume sympathique qui avait toujours été en bons termes avec Samoel. Mais quelque chose chiffonnait Sugizo : Elwyr. Il ne lui avait pas encore parlé de ce voyage et savait qu'Elwyr lui en voudrait s'il ne le faisait pas. Le jeune homme connaissait désormais ses origines et Sugizo se demandait comment il réagirait à la nouvelle. Et de l'autre côté, il ignorait si le nouveau roi savait quelque chose à propos de son frère aîné.

Il avait convoqué Elwyr pour lui en parler et le reçut dans son bureau. Quand le jeune homme fut assis devant lui, il lui montra le faire-part officiel qui annonçait l'évènement.

- Regarde...tu sais désormais que ce nouveau roi est ton frère. Je dois me rendre à son couronnement. Je ne pouvais pas ne pas t'en parler, tu as le droit de savoir ce qu'ils deviennent tous même si tu ne les as jamais connus.

Elwyr avait trouvé la plupart des réponses qu'ils cherchaient en venant à Samoel.
Taliésin lui avait lentement révélé son passé, et lui même c'était intéressé de près à cette histoire.
Tuléar était une ville tellement agréable qu'il s'y sentait chez lui !
Aujourd'hui, il avait prévu d'aller rendre visite au mage pour prendre quelques cours supplémentaires de magie, mais un garde l'informa que le roi désirait s'entretenir avec lui.
C'est donc d'un pas léger que le jeune homme se dirigea vers le bureau de Sugizo.
Après un rapide bonjour, Elwyr s'installa sur la chaise qui lui était destinée, et ouvrit de grands yeux ronds devant le papier que lui tendit le souverain.

- C'est... Un faire-part d'Aphysias ?

Quelque peu perturbé par cette nouvelle, le garçon attrapa le papier d'une main légèrement tremblante, et souffla :

- Alors... Mon petit frère va devenir roi.

Une pointe de mélancolie lui enserra le cœur, et il releva les yeux vers Sugizo.

- Je... Je vous remercie de m'avoir prévenu. J'ai vraiment envie de voir à quoi il ressemble. Ma mère aussi. Mais... Est-ce que j'en ai vraiment le droit ? Je ne suis pas invité moi, en vrai.

Sugizo tira une lourde chaise et s'assit près du jeune homme :

- Le problème n'est pas de savoir si tu as le droit ou si tu es invité. Pour être tout à fait honnête, je t'emmènerai volontiers mais je ne peux rien te garantir de la réaction de ta famille. J'ignore ce que ton frère sait à ton sujet. Et tu sais...tes yeux verts...ce sont exactement ceux de ta mère et ton frère a les mêmes. Dès qu'ils te verront, ça pourrait bien leur mettre la puce à l'oreille.

Il ajouta après un silence :

- Tu es assez grand pour décider si tu as envie ou pas de les voir. Tu pourrais y aller en toute discrètion et les observer de loin. Mais si tu décides de leur révéler ton existence, tu dois t'attendre à ce qu'ils ne te sautent pas forcément au cou. Surtout ton frère. Parce que tu es son aîné et théoriquement, c'est toi qui aurais dû te trouver à sa place.

Ah... Si son frère venait à penser qu'il était revenu pour prendre le trône... Oui, les retrouvailles se feraient certainement dans une toute autre ambiance.
Quelque peu troublé, le garçon resta un moment silencieux, puis annonça :

- Je veux venir. Mais je ne me présenterais pas à eux... Je... Je veux juste voir mon frère se faire couronner. Et voir ma mère aussi.

Il rendit le faire-part au souverain, puis inspira lentement.
Il espérait juste que personne ne le remarquerait...

- Les gens ne me reconnaitront pas de toute façon... Cela fait bien trop longtemps que je suis parti.

- Comme tu veux, dit Sugizo en posant une main sur sa tête. C'est plus sage de procéder ainsi. Nous partons après-demain.

Taliésin devait venir aussi et il le mit au courant qu'Elwyr viendrait également. Il espèrait que sa présence passerait inaperçue à Aphysias.

Après ça, il alla dans la chambre d'Uruha et la retrouva aux prises avec toutes les tenues qu'elle devait prévoir pour la réception du couronnement, pour le mariage à Arkorath et le séjour à la Tsuki. Ca en faisait des chiffons à préparer !

- Hé ben dis donc ! s'écria-t-il en essayant de ne pas marcher sur tout ce qu'il y avait sur le sol. Des fois je me dis que c'est dur d'être une femme, vous devez vous donner plus de mal que nous pour vous habiller ! XD Tu t'en sors ?

Elwyr acquiesça muettement et prit congé du roi.
Cette histoire risquait de le faire cogiter un moment.
Peut-être devrait-il aller en parler à Taliésin ?

Un peu plus loin, Uruha avait vidé la totalité de son armoire sur le sol de sa chambre, ainsi que sur son lit.
Alors qu'elle se demandait quelle couleur serait le plus approprié, Sugizo pénétra dans ses appartements.

- Han ! Ne m'en parle pas ! C'est une horreur ! Est-ce que je dois me faire remarquer ou pas ? C'est ça la vrai question ! Ce n'est pas vraiment mon couronnement, alors pas besoin d'être tape à l’œil... Mais puisque je représente Samoel, je dois faire bonne impression...

Elle arrêta là sa réflexion, et jeta une robe sur son mari.

- Je vous envie, vous, les hommes. Parfois, j'aimerais me retransformer en garçon, juste pour me rappeler que j'ai le choix d'être ce que je veux à la base !

Mais la reine de Samoel était une femme aux yeux du peuple, et Sugizo avait épousé cette même personne.
Ce genre de caprices, elle les avait mis de côté depuis longtemps.

Avec le temps, Sugizo avait pratiquement oublié qu'Uruha était hermaphrodite ! Se le voir rappeler de cette façon le fit se sentir un peu gêné :

- Est-ce que tu te sens un peu...coincée de devoir être tout le temps en femme ?

C'était peut-être un peu tard maintenant pour que le peuple découvre ça non ? Il avait été assez maladroit sur sa façon de gérer ce point-là.

Alors qu'elle attrapait un pantalon en toile, la question de son mari lui fit faire un arrêt.
Hum... C'était délicat comme question.

- Je ne dirais pas coincée... C'est juste que... J'ai vécu la plupart de mon enfance dans un corps d'adolescent. Alors, dès fois, je me demande si je ne me suis pas éloignée de ce que j'étais... Et pourtant, plus jeune, je n'aspirais qu'à une chose : devenir une fille. C'est vraiment étrange...

Elle haussa un sourcil devant ses propres réflexions, puis enjamba ses vêtements pour aller près de son mari.

- Mais je suis heureuse d'être la femme que tu as choisi.

Sugizo passa une main dans les cheveux de sa femme, ne pouvant pas s'empêcher de se sentir un peu coupable. Après tout, la mauvaise expérience avec Némésis et toutes les craintes qu'elle avait soulevées n'étaient pas loin.

- Si jamais ça te manquait trop, il y a des gens ici devant qui tu peux te montrer en garçon sans crainte, suggéra-t-il.

En tout cas, pour ce voyage, elle devait bien s'habiller en femme et comme elle avait l'air d'avoir besoin d'un coup de main, Sugizo se pencha sur le tas de vêtements.

- Pas besoin d'être trop tape-à-l'oeil et puis je sais que ce n'est pas ton genre. Tiens tu peux mettre ça...ou ça....ou ça...

Bon en fait, il leur fallut un bon moment mais ils s'amusèrent bien. Sugizo avait cette rare qualité chez les hommes de ne pas être agacé par "les affaires de femmes" et d'être capable d'en parler ! XD

Uruha termina quand même avec trois valises et Sugizo conclut le rangement par un "De toute façon, tu seras toujours belle quoi que tu puisses avoir sur le dos ! "

Trois valises, oui, et pas une de moins.
L'après-midi se termina donc ainsi, entre vêtements et discussions en tout genre.
Une fois cette affaire classé, ils dînèrent en compagnie du mage, et partirent se coucher.
Il fallait être en forme, et Uruha avait hâte de découvrir le royaume d'Aphysias.
Taliésin lui en avait quelque fois parlé, et ses descriptions lui avaient toujours donné très envie d'y aller.

Le lendemain, comme prévu, le petit cortège se mit en route.
Elwyr s'était vêtu d'une longue cape, une capuche cachant légèrement son visage.

- Tu n'es pas très bavard aujourd'hui.
- Je crois que je suis un anxieux à vrai dire... Avoua le garçon sans quitter le sol des yeux.

La reine tourna son regard vers Sugizo, et demanda :

- Tu crois qu'il y a réellement un risque pour que ça se passe mal ?

Tu crois qu'il y a réellement un risque pour que ça se passe mal ?

- Je n'en sais trop rien, répondit Sugizo. J'ai parlé du problème par mesure de précaution. Mais après tout, ce sont des gens intelligents alors si jamais cela venait à se savoir, j'ai bon espoir pour qu'ils n'en fassent pas tout un scandale.

Comme à chaque déplacement officiel à l'étranger, le couple était accompagné d'une petite escouade ministérielle et tout le monde se déplaçait en avion. Myriam était restée à Samoel avec les jumeaux, leurs parents les récupèreraient avant de se rendre à la Tsuki.

Aphysias était un pays chaud mais, à la différence de Samoel, humide aussi et donc beaucoup plus verdoyant. Le vert était d'ailleurs la couleur du pays. Sugizo eut droit à un accueil de chef d'état à la sortie de l'avion par le premier ministre.

Il ne connaissait la famille régnante que de loin n'ayant jamais eu le temps depuis qu'il était roi de les rencontrer en personne.

Tandis qu'il partait en avant avec Uruha et le premier ministre, il jeta un coup d'oeil vers Elwyr qui était resté un peu en arrière avec le reste de la compagnie. Il devait regarder le pays très attentivement...

Elwyr écoutait les discussions d'une oreille distraite.
Il n'attendait qu'une chose : Aphysias.
D'ailleurs, l'atterrissage ne tarda pas, et ses jambes manquèrent le lâcher quand il posa un premier sur le sol.
Taliésin posa une main rassurante sur la tête du jeune homme et lui souffla :

- Prends ton temps. Et si ça ne va pas, n'insiste pas.

Elwyr acquiesça silencieusement, et suivit le petit cortège jusqu'à l'intérieur de la ville.
La reine, quand à elle, s'exclama :

- C'est vraiment magnifique !

Taliésin s'avança près d'elle, et expliqua :

_ Nous sommes à Iliria. Cette ville a été entièrement refaite il y a maintenant quarante ans. La guerre l'avait complètement anéantie.

Il pointa son doigt vers un haut bâtiment et dit :

- Voici le palais. Ses toits son en saphir.
- En saphir ?! S'étonna la nymphe.
- Oui, le premier roi d'Aphysias avait une passion pour cette pierre précieuse. Il était persuadé que les saphirs étaient des bouts d'étoiles tombés sur la terre.
- Alors on doit pouvoir voir le ciel à travers ?
- Oui, c'est magnifique, même de nuit.

Elwyr releva également les yeux, et s'arrêta net.
Il avait quitté cette ville alors qu'il n'était qu'un bébé, et pourtant... Pourtant il le sentait au plus profond de lui... Oui, cette impression de déjà vu lui brouillait presque les sens.

(Un toit en saphir, ça fait conte de fées ! *_* )

Ca pouvait paraître un peu mégalo ce toit en saphir mais quelle merveille à voir ! Il reflétait le soleil et sa lueur bleue se repérait de loin.

Comme la ville avait été refaite récemment, elle offrait un contraste entre le style ancien des quartiers qui avaient été épargnés et les nouveaux. Heureusement, les architectes avaient eu la présence d'esprit de faire en sorte que l'ensemble soit harmonieux. Et Aphysias avait échappé à la tentation des tours qui défiguraient bon nombre de villes ailleurs !

Toutes les rues étaient décorées de drapeaux mais elles étaient encore assez calmes.

Après un trajet en voiture, ils arrivèrent devant le palais. Ce ne fut pas le jeune roi qui les accueillit mais la reine-mère Héléna. Et Sugizo fut tout de suite frappé de sa ressemblance avec Elwyr. Le pauvre...il se demandait ce qu'il ressentait et quel effet allait lui faire la vue de sa mère.

(Oui, dans ma tête c'est clair, mais je ne suis pas sûr d'arriver à avoir le même rendu par écrit. XD Enfin, c'est pas le plus important. Soi disant passant : Comment ça fait trop du bien de re rp avec toi ! ^^/)

Elwyr dévorait chaque détails.
Il avait l'impression d'être un parfait étranger dans une ville qui l'avait pourtant vu naître.
Pas très agréable en somme.
Une fois devant le palais, une femme âgée d'une cinquantaine d'années les accueillie.
Son visage était fin et ses yeux verts avaient une vivacité impressionnante.
Le jeune garçon resta figé sur place, ses yeux ne quittant pas cette femme qui respirait une douceur incroyable.

- Bienvenue à Iliria. J'espère que vous avez fait bonne route.

(Rho pareil ! ^w^ Je ne sais pas trop ce que tu as prévu mais je me permets de rajouter un membre à la famille si ça te dérange pas. )

Héléna était encore belle malgré son âge et Sugizo la salua selon l'usage avant de faire les présentations :

- Voici mon épouse Uruha. Et Taliésin qui...
- Oui je le connais...de réputation, répondit Héléna après avoir salué Uruha.

Aphysias aussi avait été sur le pied de guerre à l'époque où Taliésin projetait de s'emparer du monde.

- Mais j'ai entendu dire que vous vous étiez amendé, poursuivit la reine en regardant Taliésin sans qu'on puisse trop dire si elle se méfiait encore ou pas.

Sugizo s'était un peu attendu à ce genre de choses et assura la reine qu'il n'y avait plus rien à craindre.

Héléna jeta un oeil bienveillant au reste du cortège.

- Bienvenus à vous tous, j'espère que vous ferez bon séjour dans notre ville.

Elle fit un geste vers une jeune fille d'environ treize ans qui s'approcha :

- Ma fille la princesse Sylvia.

Sugizo parvint à cacher sa surprise mais difficilement. Oulà il n'était pas au courant qu'il y avait une soeur !

Sylvia était une enfant plutôt jolie mais quelque chose chez elle indiquait qu'elle n'était pas en très bonne santé. Elle était frêle et pâle. Malade ? Peut-être qu'elle se faisait très discrète à cause de ça.

( Sylvia pourrait être un personnage intéressant et attachant à exploiter pour moi
en fonction de comment ça tournera.)

(Oh ! Eh bien ça me va ! ^^)

Taliésin se contenta de garder le silence.
Il allait encore falloir pas mal de temps avant qu'il ne soit totalement blanchi.
Et puis, elle leur présenta une charmante jeune fille.
Sylvia...
Uruha ouvrit également de grands yeux stupéfaits.

- Nous ignorions que vous aviez une fille. Elle est vraiment charmante.

Elwyr, qui n'osait toujours pas bouger, sentit venir une multitude de questions.
Que devait-il faire ?
Il mourrait d'envie de crier son existence, mais la peur lui broyait l'estomac.
Cette mère, il aurait voulu se plonger dans ses bras.
Et cette sœur qui semblait si fragile... Que n'aurait-il pas donné pour jouer le rôle du grand frère protecteur.
Il en tremblait...
Et des larmes menaçaient de dévaler ses joues devenues pâles.

Sylvia avait salué Sugizo mais sans dire le moindre mot. Il pensa que c'était par timidité.

Après quoi, Héléna emmena la compagnie à l'intérieur du château. Sous le grand hall, le toit de saphir éclairait l'intérieur d'une lumière étonnante.

- Quel âge à votre fils ? demanda Sugizo pour faire la conversation.
- Seize ans, répondit la reine. Je sais que c'est bien jeune mais je serai là pour le conseiller jusqu'à ce qu'il soit assez mûr. Cela dit, il a un caractère très affirmé.

Sylvia resta en arrière, discrète et silencieuse et elle se rapprocha imperceptiblement d'Elwyr qu'elle observait attentivement. La hauteur de la salle et la beauté des lieux semblaient peser sur elle tellement elle était loin d'avoir l'assurance imposante de sa mère.

( Question : tu as un nom et un caractère pour le frérot ? Ce serait pas mal qu'il ne soit pas super sympa non ? Genre très attaché à son statut et peu compatissant.)

(Oui, j'ai un nom. Vadius. Et je compte bien le faire du genre exécrable. XD)

Seize ans...
C'était bien jeune pour monter sur le trône.
Alors qu'Elwyr réfléchissait à toute vitesse, une présence à ses côtés lui fit tourner la tête.
Ses yeux partirent alors se noyer dans ceux de sa sœur.
Elle lui ressemblait tellement...
Et puis, de peur d'être surpris, il détourna brusquement le regard... et s'étala face au sol.
Taliésin s'arrêta net, et s'accroupit devant le jeune homme.

- Rien de casser ?

Elwyr resta un moment allongé par terre, le souffle coupé par ce trop plein d'émotion.
Le regard de Sylvia avait quelque chose de troublant.
Comme si... Même sans le connaître, elle avait su qu'ils avaient le même sang.

- Allons... Relève-toi. Insista le mage en l'aidant.

Il lui remit correctement sa capuche, puis jeta un coup d’œil à la princesse.
Hum... Quelque chose lui disait que les choses n'allaient pas en rester là.

( Okay ! )

Sugizo avait entendu Elwyr tomber et se retourna. Sylvia était à côté de lui. Rha ça c'était déjà assez frustrant pour lui alors pour Elwyr, ça devait être infernal !

Sylvia s'accroupit lorsque Elwyr tomba et l'aida à se relever. Evidemment, elle avait vu son visage et parut encore plus intéressée. Mais un mot ne sortit de sa bouche.

Sugizo, qui n'avait pas perdu une miette de la scène, ne put résister davantage à l'envie de poser des questions :

- Veuillez m'excuser si je suis inconvenant mais...la princesse est bien silencieuse...

Héléna eut un sourire un peu forcé :

- Oui je comprends que vous soyez surpris. Voyez-vous...Sylvia est muette.
- Oh... c'est de naissance ?
- Non..il y a eu un grave problème quand elle était toute petite. Elle a toujours été instable et mentalement très fragile. Et un jour, il y a eu un traumatisme...elle n'a plus jamais reparlé depuis. Les gens la voient très peu parce qu'elle n'aime pas la foule. Elle sort rarement et elle est trop fragile pour assurer réellement la vie d'une princesse.

Un slilence un peu pesant s'installa et Sugizo sentit qu'il ne devait pas continuer la conversation.

- Je suis désolé.
- Vous n'avez pas à l'être, coupa la reine. Venez à présent, mon fils nous attend.

(je fais une petite course et je reviens très vite ! )

(Oki ! A toute !)

Sa sœur était... muette ?
Pour le coup, Elwyr en restant muet lui aussi, ses yeux ne quittant plus ceux de Sylvia.
Le mage lui donna une pichenette sur le front pour lui faire comprendre qu'il fallait suivre le reste de la troupe.
Quelque peu gêné, le garçon rajusta sa capuche et marcha d'un pas douloureux.
C'était vraiment oppressant cette situation.
Peut-être aurait-il du s'abstenir de venir... ?
Une fois dans la salle du trône, tous les yeux se braquèrent sur eux.
Ils étaient visiblement les derniers invités...
La pièce était magnifique. Le toit en forme de dôme était entièrement fait de saphir, et la lumière du soleil éclairait les convives avec une étrange douceur.
Les murs en pierre blanche étaient recouverts de diverses peintures.
C'était un spectacle des plus splendide.

- Bienvenue dans ma demeure. Nous vous attendions. Entonna une voix forte.

Au fond, devant un trône majestueux, le nouveau roi venait de se redresser et s'avançait à présent vers le petit cortège.

- Je suis heureux que vous ayez acceptés mon invitation.

Son regard se posa automatiquement sur le mage, et ce dernier garda la tête basse.
Oui, oui... Il n'était pas le bien venu. Ça, il l'avait compris.
Une chose pour lui qu'on ne soit pas au courant qu'il était responsable de la "pseudo" mort d'Elwyr.
Elwyr, qui manqua d'ailleurs échapper une exclamation de surprise.
Si la ressemblance avec Sylvia était frappante, c'était encore pire avec son frère.
Vadius, qui avait fini par détacher son regard du mage, reporta son attention sur le couple royal.

- Voici donc la reine qui fait tant parler d'elle.

Uruha s'inclina respectueusement, ne sachant pas si c'était un compliment ou autre chose.

- Je suis heureuse d'être ici. Votre cité est vraiment ravissante.
- Oui. Nous avons pu lui faire retrouver sa splendeur d'autrefois.

Les ministres s'étant un peu éparpillés, le roi remarqua la petite silhouette près de Taliésin.
Sa soeur semblait lui trouver un attrait particulièrement intéressant.

- Allons Sylvia, depuis quand quand dévisage t-on ainsi les invités ?

Il s'avança pour passer un bras autour des épaules de sa petite sœur, puis demanda :

- Ils sont rares les gens qui retiennent l'attention de ma sœur... Qui êtes-vous ?

Elwyr sentit son cœur s'emballer avec force.

- Je... Je suis...
- C'est mon disciple. Cet enfant est mon apprenti. Enchaîna Taliésin.

Vadius haussa un sourcil septique.

- Auriez-vous oublié de lui inculquer les bonnes manières ? Il est impoli de rester ainsi couvert dans mon palais.

Le roi se pencha alors sur sa sœur, et dit :

- De plus, je suis certain que la princesse meurt de savoir à quoi ressemble notre invité surprise.

Elwyr se glissa encore un peu plus derrière Taliésin.
Il voulait simplement disparaître pour le coup.

L'air de famille entre Vadius et Elwyr était évident mais pour le reste, c'était le jour et la nuit !
Vadius faisait plus que son âge, plus qu'Elwyr même. Il parlait haut et de façon très assurée.

Quelque chose dans sa manière de regarder les gens était un peu gênant. Ca sentait l'enfant gâté...

Néanmoins Sugizo fut parfaitement courtois sauf que les choses prirent une tournure délicate avec Elwyr. Si seulement ils ne se ressemblaient pas autant !

Il voyait difficilement comment faire pour qu'Elwyr reste avec sa capuche et essaya d'intervenir.

- Excusez-le cet enfant est très timide voyez-vous.

La solution vint de Sylvia qui sembla soudain se trouver mal et détourna l'attention d'Elwyr à elle.

Héléna se précipita et l'on voyait qu'en dehors de son inquiétude, elle était aussi gênée que sa fille se fasse remarquer.

- Elle a quelques vertiges parfois, ce n'est rien, dit-elle en soutenant Sylvia qui ne s'était pas évanouie.

Vadius s'occupa également de la princesse, et Elwyr en profita pour s'écarter de lui.
Si ça continuait, c'était lui qui allait s'évanouir.
Uruha se rapprocha de la petite famille et s'accroupit devant Sylvia.

- Je suis guérisseuse. Si vous le souhaitez, je peux peut-être essayer d'aider la princesse et...
- Nous avons des médecins qui s'occupent très bien d'elle. Il est inutile de vous fatiguer. Coupa un peu sèchement le roi.

La nymphe se releva automatiquement, et trouva bon de ne rien répondre.
Ce Vadius devait avoir quelque chose contre la magie...

- Bien. Allez donc vous restaurer. Un banquet a été préparé pour l'occasion. Vous pourrez y trouver des spécialités de notre royaume.

C'était plus pour couper court à la discussion que par politesse.
Elwyr, qui s'était réfugié près du roi, leva les yeux vers lui pour lui signifiait qu'il voulait sortir.
Il avait besoin de prendre l'air... et vite.

Sugizo comprit tout de suite les sentiments d'Elwyr et lui chuchota :

- Je sais, ça doit être dur...tu peux sortir, ça vaut mieux d'ailleurs, comme ça Vadius n'insistera pas pour voir ton visage. Demande à quelqu'un du château où les gens du cortège doivent être logés, tu auras un endroit où aller.

Il n'appréciait pas trop la façon avec laquelle Vadius avait répondu à Uruha.

Ce que personne ne savait c'était que aussi muette, fragile et malade fût-elle, Sylvia n'était pas idiote. Cette fois, elle avait fait semblant de se sentir mal pour que Vadius fiche la paix à cet étrange garçon qu'elle sentait si proche d'elle. Elle le regarda s'en aller mais sa mère ne semblait pas trop décider à la laisser tranquille.

Quand à Sugizo, il laissa là la famille pour se rendre dans la salle avec Uruha et Taliésin. Il s'en fichait du banquet mais ils avaient bien des choses à se dire :

- Je commence à penser que je n'aurais pas dû emmener Elwyr ici. Il a eu un choc.

(Je vais faire aller Elwyr dans les jardins du palais. Je propose que Sylvia l'y rejoigne et qu'ils tentent le "dialogue". XD Je ferais intervenir Vadius à la suite de ça. ^^)

Elwyr remercia le roi d'un hochement de tête et fila plus loin.
Taliésin quand à lui, suivit le couple vers le banquet et souffla :

- Il fallait s'y attendre. Mais Elwyr a pris la décision de le faire. J'espère juste que le roi ne va pas insister... La princesse se doute de quelque chose. C'est certain.

Uruha piqua un fruit sur la table, et l'enfourna dans sa bouche.

- Je ne l'aime pas du tout ce Vadius. Ce n'est qu'un gros malpoli ! Bougonna la nymphe.

(Pas de soucis ! )

Je ne l'aime pas du tout ce Vadius. Ce n'est qu'un gros malpoli

Sugizo sourit :

- Il a été assez désagréable effectivement. C'est probablement un jeune homme qui a été surcouvé, trop gâté et bien conscient de son importance. Ca me conforte dans l'idée qu'il ne doit rien savoir pour Elwyr.

De son côté, Sylvia réussit à fausser compagnie à sa mère et son frère qui devaient s'occuper des invités. On lui avait conseillé de retourner dans sa chambre pour qu'elle ne perturbe pas la réception mais elle se faufila à l'extérieur à la recherche d'Elwyr.

Et finit par le trouver mais s'arrêta soudain comme hésitante à l'approcher de nouveau. Mais ses yeux ne le lâchaient pas.