Et si les choses basculaient soudainement ? [Sugizo/Taliésin]

Au final, tout s'était passé comme elle l'avait pensé.
Au bout d'un mois, de nouveaux symptômes étaient réapparus, et elle et Azel avaient du embarquer pour le Japon.
Toshi était plus que ravi de les voir revenir, et à chaque fois, elle y était restée une semaine.
Son fils se régénérait aussi rapidement qu'elle, ce qui était plutôt une bonne nouvelle.
Cela faisait déjà quelques mois qu'elle était rentrée à Samoel, et aujourd'hui, son nouveau séjour à la Tsuki Academy touchait à sa fin.
Un bateau était venu la chercher le matin, et ils naviguaient déjà depuis plusieurs heures.
Samoel ne leur apparaîtrait que le lendemain.
Pour ce voyage, Uruha avait eu la charmante surprise de faire la connaissance d'un jeune garçon.
Son père n'était autre que le capitaine de la flotte de Tuléar, et il commençait son apprentissage depuis peu.
William, puisque tel était son nom, s'était pris d'affection pour la reine et avait donc décidé de veiller sur elle.
Bien que seulement âgé de quatorze ans, le jeune homme faisait preuve d'un grand sérieux et semblait bel et bien prêt à suivre les traces de son père.
Alors qu'ils discutaient tranquillement, une voix s'éleva sur le pont :

- Votre majesté ! La flotte d'Arkorath approche !

Ni une, ni deux, la nymphe se précipita hors de sa cabine et un large sourire illumina son visage quand elle aperçut les couleurs d'Arkorath.
William, qui avait Azel dans ses bras, regardait la scène avec un grand intérêt.
Uruha se rapprocha du bord, et leva un bras en reconnaissant le souverain.

- Shun !

Que pouvait-il bien faire ici ?
Était-il en route pour Tuléar ?
Elle espérait sincèrement que cela n'annonçait pas une mauvaise nouvelle...
Alors que les deux navires étaient bientôt côte à côte, le roi d'Arkorath leva le bras au ciel, prononçant un murmure inaudible, et sa lance apparut.
Une clameur s'éleva alors du bateau, et long frisson parcourut tout l'équipage.
Le capitaine saisit immédiatement le bras de la reine, et ordonna :

- Courrez vous mettre à l'abri votre majesté.
- Mais...
- Je vous en conjure, hâtez-vous !

Uruha ne discuta pas plus, entraînant William avec elle.
A peine eut-elle posé un pied à l'intérieur qu'une nouvelle clameur retentit.
Qu'est-ce que tout ça signifiait ? Shun n'était-il pas de leur côté ?
Et puis... La guerre n'avait pas encore éclaté ! Il n'y avait eu aucune déclaration.
Alors qu'une multitude de question venait lui embrouiller ses pensées, des bruits de combat lui firent relever la tête.
Le garçon serra un peu plus le bébé contre lui, et souffla :

- Père nous protègera, j'en suis certain.

Et si ce n'était pas le cas ? Si ils mourraient tous ?
Uruha se redressa brusquement, puis attrapa William par les épaules.

- Quoi qu'il arrive, ne sors pas d'ici. Je te confie le prince.
- Mais, père a dit...
- Je sais. Coupa t-elle sèchement. Mais je ne veux pas qu'il y ait de mort.
- Votre majesté...
- J'ai confiance en toi. Tu es courageux William.

Elle se concentra un instant, puis une bulle engloba le garçon.

- S'il devait arriver quoique ce soit, pense très fort à Tuléar et tu y apparaîtras. Une fois là-bas, préviens le roi de ce qu'il s'est passé.
- ... D'accord. Faites attention à vous majesté.

Pour toute réponse, elle lui déposa un baiser sur le front puis inspira un grand coup.
Azel semblait attentif aux bruits provenant de l'extérieur...
Elle l'embrassa tendrement, puis monta sur le pont.
C'était un véritable carnage... Pourquoi ? Pourquoi faisaient-ils ça ?
Ses prunelles se figeant sur la silhouette de Shun, Uruha se précipita sur lui pour arrêter son coup.
Une gerbe d'eau le repoussa, l'empêchant d'abattre sa lance sur le capitaine.

- Votre majesté ?! Je vous avais dis de vous mettre en sécurité !
- Voilà qui est parfait ! Je n'aurai pas à vous chercher !
- Shun ! As-tu perdu l'esprit ?
- Point du tout ma reine ! Disons plutôt que certaines choses sont inévitables.
- ... Qu'est-ce que tu veux ?
- Vous ramener dans mon beau pays très chère.
- ...
- Je vous en conjure ma reine... Fuyez... Implora le capitaine dont la jambe saignait abondamment.
- Les laisseras-tu repartir si je viens de mon plein grès ?
- Non !
- Très certainement. S'empressa de répondre le souverain en faisant disparaître sa lance.
- Votre majesté ! Ne faites pas une telle folie ! Le roi... Pensez donc au roi !

Un soupir passa les lèvres de la reine et elle se retourna pour faire face au commandant.

- Je préfère vous voir retourner au pays sains et saufs. Sugizo saura quoi faire pour me sortir de ce mauvais pas, j'en suis certaine.
- Non... Je vous en prie... Qui sait ce qu'il adviendra de vous une fois là-bas ? Arkorath est une cité connue pour être imprenable. Et si nous ne parvenions pas à percer leur défense ?
- Ne dites pas ça. La guerre n'est pas encore là. Shun n'est pas ainsi... Je parviendrai à lui faire retrouver la raison.
- Mais...
- J'ai assez attendu ! Coupa le souverain en emprisonnant le poignet de la nymphe.

D'un seul ordre, les marins regagnèrent leur navire, Uruha avec eux.
Pas vraiment rassurée, la reine serra les poings, soutenant le regard anéanti du capitaine.

- Finissez-les. Souffla Shun.
- Quoi ?!

Aussitôt, les membres de l'équipage se mirent à charger les canons.
Complètement désemparée, Uruha se retourna vivement et cria :

- Qu'est-ce qu'ils font ?! Nous avions un accord !
- Et vous pensiez sincèrement que je m'en tiendrais à ça ? Moins vite Sugizo sera au courant, et mieux ce sera pour moi.
- Non ! Shun !

Un coup de canon retentit alors, puis un craquement.
Puis encore un, et encore...
Désespérée, la nymphe tomba à genoux en pleurant.

- Azel ! Mon dieu ! Azel ! Mon bébé !

Alors que l'idée de sauter par dessus bord venait lui effleurer l'esprit, une main la força à se relever et Shun l'enferma dans une cabine.

Un peu plus loin, sous les coups des canons, William priait pour que ce vacarme cesse enfin.
Et puis, sans savoir pourquoi, le visage de son père s'imposa à son esprit.
Azel toujours entre ses bras, le garçon se leva pour courir sur le pont.
Le petit prince pleurait tout ce qu'il pouvait, alors que son bienfaiteur tentait tant bien que mal de garder son calme.
Seulement, la vue qui s'offrit à lui manqua le faire défaillir.
Le jeune homme se précipita sur le corps inerte de son père et se mit à pleurer à chaudes larmes.

- Père ! Père ! Ouvrez les yeux ! Père !
- William... Dieu soit loué... Tu es vivant... La reine vous protège...
- Père ! Je ne sais pas quoi faire ! Je vous en conjure ! Ne me laissez pas !
- Calme-toi William...

Se calmer... Oui. Seulement, c'était une chose bien ardue.
Les canons sifflaient toujours, brisant un à un les mats de leur bateau. Des débris de bois venaient de temps à autre lui griffer les joues, alors qu'il s'efforçait de protéger l'enfant toujours en pleur.
Que n'aurait-il pas donné pour retrouver le calme et la sécurité de Tuléar !
Tuléar... Mais oui...
Serrant la main de son père à s'en faire mal, le garçon cria :

- Je veux rentrer à Tuléar !!!

Un flash blanc les ébloui, et tous trois atterrir aux portes de la capital.

- Par quel... miracle ? Balbutia le capitaine avant de s'évanouir.
- Père ! Non ! A l'aide ! A l'aide !

L'appel du garçon fut bien évidemment entendu, et on les transporta tous les trois d'urgence au palais.
Le ministre qui les reçu fit immédiatement appel à un médecin, et s'empressa de courir jusqu'à la salle du trône.
Ne se souciant plus des formalités, il entra en trombe.

- Sire ! C'est une catastrophe ! Le bateau de la reine a été attaqué ! Le capitaine et un jeune garçon ont ramené le jeune prince sain et sauf. J'ai demandé à ce qu'on leur donne les premiers soins ici.

( A toi de jouer ma belle ! ^^ )

(Ouh je vois défiler ça comme un film c'est cool ! ^^ Dans trois quart d'heure je vais m'absenter. Mais puisque tu bosses pas ce soir, je reviendrai vers 18 h 30 et on pourra continuer.)

Le sang de Sugizo se figea lorsqu'il entendit la terrible nouvelle.
Uruha ? Attaquée ?

Ni une ni deux, il lâcha tout ce qu'il faisait et se précipita dans la salle où l'on avait amené son fils, le capitaine et William.

Azel pleurait et il le prit dans ses bras pour vérifier qu'il allait bien.

Il n'a rien merci mon dieu...

Mais pourquoi Uruha n'était pas là ? Elle n'avait quand même pas coulé avec le bateau ?!
Le coeur saturé d'angoisse, il se tourna vers les deux autres. Le capitaine semblait en mauvais état mais le jeune garçon semblait en meilleure forme.

- Que s'est-il passé petit ? Où est la reine ?

( Ça marche ! ^^ )

Alors que le médecin s'occupait du capitaine revenu à lui, le roi fit irruption dans la pièce.
Après avoir vérifié que le prince allait bien, il s'adressa à William.
Encore un peu sonné, le garçon releva doucement les yeux vers son souverain et balbutia :

- Elle... Elle m'a demandé de prendre soin du prince... Elle m'a dit... de penser très fort à... à Tuléar et que... je m'y retrouverai alors...

De nouvelles larmes dévalèrent les joues du garçon, et une voix faible s'éleva alors du lit :

- Votre majesté...

Le capitaine se redressa tant bien que mal, le médecin tentant tant bien que mal de le faire se recoucher.

- Arkorath... Arkorath nous a attaqué... La reine... Ils l'ont prise... Je... Je n'ai rien pu faire... Pardonnez-moi sire...

Arkorath ?!!!

Sugizo en resta muet de stupéfaction. Il fit quelque pas au hasard en berçant sans y penser Azel qui se calmait peu à peu.

- Non ce n'est pas possible...Arkorath est notre allié, ils n'auraient jamais pu faire une chose pareille !

Le ministre qui se trouvait toujours là risqua un démenti :

- Sire...je suis désolé mais il semble que ce soit bien le cas. Le capitaine et son fils sont les seuls survivants mais il se trouve que le pavillon d'Arkorath a été aperçu par des pêcheurs juste avant l'attaque et que le roi Shun se trouvait à bord.

Sugizo lui lança un regard effaré. Le choc était rude.
Shun...un traître ?

Non je ne peux pas y croire. Il n'a pas pu faire ça...il doit y avoir une explication.

Le capitaine et son fils attendaient anxieusement sa réaction à leur échec. Sugizo leur dit d'une voix un peu égarée :

- Puisque vous êtes les seuls survivants, l'attaque a dû être vraiment terrible. Je suis sûr que vous avez fait de votre mieux.

En attendant, Uruha était prisonnière. Mais pourquoi ne l'avaient-ils pas tuée d'ailleurs ? Que cherchaient-ils à faire en l'enlevant ?

- Sire...que comptez-vous faire ? Déclarer la guerre à Arkorath ?
- Pas question. Je ne laisserai pas Samoel sans armée à l'heure où nous sommes menacés de toutes parts !

Et puis il lui fallait plus d'informations. Il fit quérir Myriam et lui confia Azel en lui recommandant de bien veiller sur lui et sa soeur. Ensuite, il s'assit, l'air grave devant les deux blessées :

- Je sais que vous avez besoin de repos mais il me faut tous les détails. Comment ça a commencé ? Est-ce que le roi Shun a dit quelque chose ?

( Je vais bientôt y aller. A tout à l'heure ! )

Alors que le roi ne semblait pas vouloir croire les dires du capitaine, le ministre appuya sa déclaration.
Oui, après tout, qui l'aurait cru ?
Les paroles du souverain fit douloureusement fermer les yeux au blessé.
S'il n'avait pas été blessé, il aurait certainement pu empêcher la reine de courir un tel risque...
La main de William se resserra sur la sienne, et la voix de Sugizo lui fit rouvrir les yeux.

- Nous avons vu un navire approcher et quand nous avons reconnu les couleurs d'Arkorath, nos craintes se sont dissipées. Seulement, une fois les navires côte à côte, le souverain d'Arkorath a donné l'ordre d'attaquer...

L'homme reprit une inspiration, ses blessures l'empêchant de respirer correctement.

- J'ai ordonné à la reine de se mettre à l'abri... Même si nous étions inférieur en nombre, elle était en sécurité. Mais, elle est revenue sur le pont et a voulu engager le dialogue avec le roi... J'ai... Mes blessures me clouaient au sol, et elle refusait de m'écouter. Elle... La reine a voulu négocier... Elle le suivait à condition que nous rentrions sains et saufs.

Une douleur le fit grimacer, et il se laissa tomber sur le lit.

- Je n'ai rien pu faire... Ils l'ont emmené... Et une fois la reine sur leur bateau, ils ont ouvert le feu... Il n'avait jamais eu l'intention de tenir son engagement...

- Shun s'est conduit comme un pirate...c'est tellement différent de ce qu'il fait d'habitude, soupira Sugizo.

Il resta plusieurs secondes comme abattu. Uruha...comment allait-elle ? Qu'allaient-ils faire d'elle ?

- Monsieur le ministre, vous allez tout de suite écrire de ma part au prince Shinrei pour lui raconter ce qui s'est passé. Demandez-lui s'il sait quelque chose.

- Sire, ne pensez-vous pas qu'il soit impliqué dans cette histoire ?

Une trahison de Shinrei paraissait encore plus improbable que celle de Shun aux yeux de Sugizo.

- Peut-être...nous ne devons négliger aucune hypothèse. Ecrivez-lui quand même, nous verrons bien ce qu'il répondra.

Il se leva et dit aux deux blessés :

- Reposez-vous et ne vous reprochez rien. Vous m'avez ramené mon fils, c'est déjà bien. Sans vous, il aurait coulé avec le navire.

- Quels sont vos ordres sire ?
- Ecrivez à Shinrei et pour le reste, laissez-moi tranquille. Je dois réfléchir à ce qu'il faut faire. Il n'est évidemment pas question de laisser la reine entre leurs mains.

Là-dessus, il se retira et alla s'enfermer dans ses appartements. Il était complètement chamboulé par le double malheur de la trahison de Shun et de l'enlèvement d'Uruha.

( J'avance de quelques jours, histoire de faire venir Shinrei ^^ )

La lettre qu'il avait reçu lui avait fait l'effet d'une claque.
Shun aurait trahi l'alliance faite avec Samoel ? Et il aurait même enlevé la reine ?
C'était tout simplement impensable.
Mort d'inquiétude, il avait demandé à Yoshiki la permission de s'absenter pour rejoindre Tuléar et en savoir un peu plus.
Après un peu plus d'un jour de bateau, Shinrei accosta enfin et se précipita jusqu'au palais.
Il sentait de lourds regards peser sur lui, comme si on s'attendait à ce qu'il sorte un poignard de nul part.
Il ne pouvait pas leur reprocher... La confiance qu'ils avaient placé en Arkorath n'était plus vraiment intacte, et il remerciait la sagesse de Sugizo, car sans ça, la guerre aurait déjà éclaté.
Bien encadré, le jeune professeur entra dans la salle du trône où Sugizo semblait débattre avec ses ministres.


A des kilomètres de Tuléar, Uruha avait été mis au fer, un sceau lui ayant était posé pour brider ses pouvoirs.
Shun se trouvait en face d'elle, la mine sombre.
Elle avait fini par connaître le fin mot de l'histoire, et elle en venait à regretter sa décision.
Si elle avait une chance de raisonner Shun, elle n'était par certaine que ses paroles atteignent le mage.
Taliésin, de son côté, avait fait parvenir un courrier à Ossian pour le prévenir de la présence de la reine à Arkorath. Une fois cette affaire réglée, il pourrait faire bouger son armée.

Si Sugizo s'était écouté, il aurait immédiatement sauté sur Krisal pour aller à Arkorath et délivrer son épouse tout seul. Mais il savait très bien que c'était du suicide de s'y rendre seul.

Le problème est que sans cette solution, il ne savait absolument pas quoi faire. De sombres nouvelles parvenues d'Arkorath l'avait informées que Shun avait vraiment changé. Il y avait peu de chances de pouvoir délivrer Uruha sans déclarer la guerre à son ex-allié. Mais si jamais les autres royaumes attaquaient Samoel pendant ce temps-là, ils étaient perdus. Son armée ne pourrait jamais tenir plusieurs fronts à la fois. Et une attaque d'Arkorath était la tuile à laquelle il n'aurait jamais pensé.

C'était une véritable catastrophe qui divisait même son conseil. Une dispute venait d'éclater entre les partisans d'une guerre ouverte et ceux qui voulaient qu'on enquête, qu'on espionne et qu'on trouve quelque chose de plus discret. Car il restait une grande inconnue dans cette histoire : Taliésin. Sugizo était persuadé qu'il était mêlé d'une façon ou d'une autre à cette affaire.

Un garde vint le prévenir que Shinrei était là. Sugizo ne s'attendait pas à ce qu'il se précipite ici et ne sut pas comment le prendre. A force d'entendre des soupçons à longueur de journée, il avait fini par considérer l'hypothèse que Shinrei était peut-être un ennemi, aussi dure que cette pensée soit pour lui.

Evidemment, on ne laissa pas Shinrei entrer tout seul. Ce fut sous bonne garde qu'on l'amena devant Sugizo. Le roi attacha sur lui un regard fixe et pénétrant pour essayer de deviner s'il devait se méfier de lui ou pas.

- Si je peux me permettre un conseil sire, je ferais mettre le prince Shinrei aux fers pour éviter qu'il prête main-forte à son frère.

Le visage de Sugizo se teinta de tristesse :

- Shinrei, je n'ai vraiment pas envie de te soupçonner. Qu'as-tu à dire sur cette histoire ?

-------------------

Pendant ce temps, Ossian était arrivé à Arkorath pour récupérer son dû. Il observa Uruha par l'interstice de sa prison et frissonna de plaisir anticipé à l'idée que cette si belle jeune femme serait bientôt sienne que ça lui plaise ou non.

- Seigneur Taliésin, me permettez-vous de la droguer et de l'emmener avec moi ?

Il profiterait d'elle après, il voulait attendre de l'avoir à lui tout seul.

Qu'on le mette aux fers ?!
C'était la cerise sur le gâteau !
Shinrei soupira fortement, et prit la parole :

- Sugizo, la dernière fois que vous êtes venu au Japon, vous m'avez conseillé d'écrire à mon frère pour le prévenir de la menace... C'est ce que j'ai fais, et je n'ai eu aucune nouvelle. Je prie de me croire, je ne suis pas un traître et je suis certain que Shun n'en n'ait pas un non plus ! Nous avons conclu une alliance, si Shun l'avait brisé de son plein gré alors la bague qui orne votre doigt aurait disparu.

Il pensait sincèrement que cet argument suffirait.
Bon sang... Pourquoi les choses tournaient-elles ainsi ?


On ne l'avait pas informé du sort qu'on lui réservait, mais la nymphe se sentit pâlir en entendant les paroles du nouvel arrivant.
Le mage jeta un coup d'œil aux deux prisonniers et souffla :

- Fais comme bon te semble... J'ai déjà scellé ses pouvoirs.

Sans quoi, ce pauvre Ossian aurait dégusté.
Par réflexe, Uruha recula jusqu'à toucher le mur et Shun gronda :

- Lâche...

La bague en onyx oui...Sugizo n'arrêtait pas de la regarder. Shun semblait tellement sincère le jour où ils avaient scellé cette alliance ! Il avait vraiment envie de croire qu'il n'avait pas commis ce rapt de son plein gré.

Autour d'eux, les conseillers ne savaient visiblement plus trop à quoi s'en tenir mais ils étaient toujours méfiants.

- Laissez-moi seul avec lui, ordonna Sugizo.
- Sire c'est dangereux.
- Vous l'avez désarmé non ?
- Oui.
- Alors que craignez-vous ? Moi j'ai toutes mes armes. Mais je suis sûr que le prince Shinrei n'est pas coupable.

Devant son entêtement, il fallut bien que tout le monde cède. Une fois seul, Sugizo put descendre de son trône et prendre Shinrei par les épaules :

- Pardonnez-moi pour ce traitement mon ami mais je ne savais plus que croire. Je suis tellement inquiet pour Uruha et je n'arrive pas à trouver la mondre hypothèse pour expliquer le comportement de Shun. Je veux aller la délivrer.

----------------

Ossian ne voulut pas perdre de temps. Muni d'une puissance potion de somnifère, il entra le soir-même dans la cellule d'Uruha et de Shun et força la nymphe à l'avaler sous les cris et les injures de Shun.

Il ne se gêna pas pour toucher le corps de la nymphe, se délectant du moment où il la ferait sienne. Il attendrait qu'elle se réveillle sinon ce serait moins drôle.

Après quoi, il la fit transporter jusqu'à son bateau et installer dans sa cabine, sur son lit. Oh elle allait avoir une bonne surprise en se réveillant pensait-il tout en promenant sa main le long de ses jambes fuselées.

Alors que ses ministres craignaient pour sa sécurité, Sugizo se fit plus ferme et ils se retrouvèrent seul.
Quel ne fut pas son soulagement quand il le prit par les épaules !

- Ce n'est pas votre faute. Shun et moi aurions certainement agi de la même manière s'il s'était passé la même chose de notre côté.

Son regard se fit alors plus sombre, et il murmura :

- Mon frère n'aurait jamais fait ça de son plein gré. Je vous prie de me croire... Il faut creuser plus loin. J'y ai réfléchi vous savez. Qu'est-ce qui nous prouve que ce n'est pas Taliésin qui tire tout ça ? Il y a de la magie là-dessous Sugizo.

Shun ne pouvait pas avoir agi par lui-même...


Uruha n'avait pas fermé l'œil de la nuit de peur de se faire surprendre dans son sommeil.
Elle avait vu juste en quelque sorte, mais restée éveillé ne lui avait pas pour autant permis d'échapper à son sort.
C'est donc sans pouvoir y faire grand chose qu'elle se retrouva plongé dans un lourd sommeil.
Sommeil dont elle ne se réveilla que plusieurs heures plus tard.
L'esprit quelque peu embrumé, la nymphe souleva difficilement ses paupières, tentant de savoir où elle avait bien pu atterrir.
C'était beaucoup moins sombre et humide que les prisons d'Arkorath...
Sa tête était étrangement lourde, et son corps semblait s'être transformé en coton.
Sa main chercha quelque chose à quoi se raccrocher, puis tomba finalement sur une autre main posé sur sa cuisse.
Était-elle rentrée ?

- Sugizo... Appela t-elle.

- C'est ce que je pense aussi, dit Sugizo. Les coincidences sont trop fortes pour que Taliésin ne soit pas mêlé à tout cela d'une façon ou d'une autre. Mais nous n'avons reçu aucune nouvelle de lui donc je ne comprends toujours pas ce qu'il compte faire d'Uruha. Se servir d'elle pour m'obliger à me rendre probablement.

Et ça, c'était le choix qu'il ne voulait pas avoir à faire. Son royaume contre la femme qu'il aimait. Son honneur ou son amour, c'était trop dur. Il allait vraiment falloir qu'ils fassent quelque chose avant que Taliésin ne lui impose ce dilemme.

- Shinrei, j'ai envie de me mettre en route et d'essayer d'aller à Arkorath. Mon armée doit absolument rester ici pour protéger le pays en cas d'attaque. Si j'y vais seul, avec un peu d'habileté, je trouverai peut-être le moyen de la tirer de là. Je ne supporte plus l'idée de la savoir entre leurs mains.

-------------------

Ossian observa sans bouger le réveil de la nymphe et se mit à ricaner lorsqu'elle appela Sugizo :

- Oh non ma belle, ton cher mari n'est pas là. Tu es sur mon bateau. Je me présente Ossian, roi de Morven. Tu étais le prix de mon allégeance envers Taliésin.

Il se pencha sur elle et la coinça avec son poids :

- Je te conseille de te montrer très très obéissante si tu veux prolonger ta vie. Autrement, je pourrai t'envoyer rejoindre ton petit bâtard qui doit être en train de nourrir les requins à l'heure qu'il est. Mais ça m'embêterait d'avoir à faire ça avant d'avoir pu...profiter de ta présence ici...

Avec un sourire horrible, il insinua ses mains sous sa tunique. Elle avait un grain de peau absolument parfait. Et une bonne surprise l'attendait :

- Mais qu'est-ce que je sens ? Pas de sous-vêtements ? Tu te tenais prête pour moi ma belle ? Nous verrons si ton roi arrive à te faire couiner aussi bien que moi !

( Il faut que j'aille dormir. Comme je suis en stage, je reviendrai dans l'après midi. Bisous ! )

( Alors bonne nuit ! Je ne travaille pas demain midi, donc je serai là l'après-midi. ^^ Bisou ! )

L'inquiétude de ce pauvre Sugizo était plus que palpable, et il ne comprenait que trop bien sa position.

- C'est dangereux... Mais je ne vois pas d'autre solution.

Il réfléchit rapidement, puis proposa :

- Laissez-moi vous accompagner. Je vous ferai entrer dans notre cité et vous guiderai jusqu'à l'intérieur du château sans que vous n'ayez à combattre.

Et puis, il devait vérifier l'innocence de son frère par lui-même.


Un... prix ?
Elle n'en croyait pas ses oreilles...
Le somnifère ne s'était pas encore totalement dissipé, et ses maigres forces ne lui permirent pas de repousser ce fameux Ossian.
Ses mots la poignardèrent en plein cœur, et elle souffla :

- Mon fils n'est pas un bâtard, et il vit.

Elle voulait s'en persuader...
Parce-qu'elle ne le supporterait pas.
Les mains qui glissèrent sous sa tunique lui firent échapper un hoquet de surprise, et cette fois, elle sentit clairement la panique lui resserrer l'estomac.
Que devait-elle faire ? Que pouvait-elle faire ?
L'insolence lui coûterait certainement la vie, et l'obéissance...
Non ! Il était hors de question qu'elle se laisse ainsi malmener !
Ses pouvoirs étaient scellés... Et son corps n'était pas tout à fait apte à l'écouter...
Ce n'était qu'une question de minute, mais tout cela lui semblait terriblement long.
Serrant les dents de rage, Uruha concentra ses forces pour repousser cet être abjecte. Les mains quittèrent sa peau, et elle se retrouva sur le sol. Son équilibre était loin d'être parfait visiblement.
Maintenant, elle devait se relever... Plus facile à dire qu'à faire... Elle ne se rappelait même plus par où commencer !

Sugizo poussa un soupir de soulagement. Il se sentait mieux maintenant qu'ils avaient un plan d'action. Il était fou mais tant pis, il ne pouvait plus attendre.

- Merci d'être là. Nous partirons dans la nuit avec mon dragon. D'ici là, j'ai des affaires à régler et vous devriez aller prendre un peu de repos.

Il fallait qu'il prenne des dispositions pour le cas où il ne reviendrait pas. Il confia ses enfants à Myriam en lui recommandant de fuir aux premiers signes de guerre. Il lui indiqua l'emplacement de la Tsuki et lui confia une lettre pour Toshi et Yoshiki en les priant de prendre soin de ses enfants et de leur trouver une famille sûre et aimante qui accepterait de les prendre tous les deux.

Ensuite, il alla voir l'amiral et le chef de son armée de terre pour leur dire, à eux seuls, ce qu'il allait faire. Il leur donna le commandement pour qu'ils mènent la guerre sans lui s'il n'était pas là.

------------------------

Lorsque Ossian se retrouva au sol, il éclata de rire. Il n'avait pas de mal à bouger contrairement à Uruha !

- Et tu comptes aller où comme ça ? La porte est fermée !

Définitivement excité par sa résistance, il se jeta sur elle et lui arracha ses vêtements en encaissant les faibles coups qu'elle lui destinait. Et il lui disait des paroles affreuses :

- Après ton fils, c'est ta fille que nous jetterons à la mer. Sugizo ne nous résistera pas longtemps. Nous lui trancherons la tête après lui avoir fait endurer mille morts !

Son corps était aussi beau qu'il le désirait et il finit par plonger en elle avec brutalité en poussant un râle de triomphe.

Sugizo semblait soulagé à présent... Et qui ne l'aurait pas été à sa place finalement ?
Il était resté tellement longtemps dans le doute et l'inquiétude.
Un sourire quelque peu crispé étira ses lèvres quand le souverain lui annonça le programme.
Ils allaient voyager à dos de dragon...
Bon sang, mais ça devait encore tomber sur lui ?!
Pas très fier à cette idée, Shinrei salua son ami et partit rejoindre la chambre qu'il avait l'habitude d'occuper quand il venait à Tuléar.
Cette opération était risquée, et revenir à Arkorath de cette façon le rendait terriblement triste.
Le jeune professeur se glissa sous ses couvertures et ferma doucement ses yeux.
Sugizo avait raison. Il devait prendre des forces.


Elle n'eut même pas le temps de se relever que Ossian l'écrasa de tout son poids, lui arrachant ses vêtements sans aucune douceur.
Elle avait beau frapper, se débattre, griffer, rien ne parvenait à lui faire lâcher prise.
La lueur qu'elle pouvait voir dans les yeux de ce roi la terrifiait réellement, et les mots qu'il cracha n'arrangèrent pas les choses.

- C'est faux ! Mes bébés sont en sécurité... Sugizo me retrouvera ! Il vous fera payer !

Le mieux aurait été qu'il débarque maintenant, mais le destin fut beaucoup moins clément.
A peine eut-elle le temps de comprendre qu'elle le sentit s'insinuer violemment en elle.
La douleur qui la parcourut alors lui fit pousser un cri de souffrance, et elle enfonça ses ongles dans les poignets de son bourreau.
Plus que le geste, ce fut la signification de cet acte qui lui fit monter les larmes aux yeux.
On profitait d'elle sans son consentement, on se fichait éperdument de sa douleur, pire, on s'en régalait. Un autre homme que Sugizo la touchait.
Bizarrement, un souvenir choisit cet instant pour ressurgir.
Elle se rappelait de ce moment où elle et Toshi étaient dehors. Il l'avait grondé parce-qu'elle se fichait complètement de se balader toute nue dans l'école.

Bon très bien, reste toute nue si ça t'amuse mais moi je m'en vais ! Je veux pas être surpris avec toi, ma réputation en prendrait un sale coup. Seulement fais attention de ne pas te faire violer !

Une réputation ça se reconstruit ! Et puis, je ne veux pas me faire violer... D'après votre ton, ça n'a pas l'air très drôle.

Le viol est l'une des pires choses qui pourraient t'arriver mon enfant. Alors fais bien attention à toi et ne te promène jamais nue comme tu le fais là.

Son cœur se serra douloureusement et elle ferma les yeux pour ne pas en voir plus, ses jambes tentant tant bien que mal de se resserrer.

Ossian ne prit pas beaucoup de temps à jouir dans le corps d'Uruha.
Il se retira aussitôt avec un sourire satisfait et enchaîna la pauvre nymphe aux montants du lit.

- C'était bon tu sais ? Tu vas rester là bien sagement, à portée de main. En fait, je ne doute pas que ton roi va se précipiter pour te délivrer et j'ai hâte qu'il arrive. Comme ça tu pourras le voir mourir !

En ricanant, il se releva, remonta son pantalon et laissa Uruha nue et attachée dans la cabine. Il la laisserait en vie tant qu'elle lui donnerait du plaisir et une fois qu'il en serait lassé, il s'en débarasserait.

( Tu veux qu'on fasse le départ de Sugizo et de Shinrei pour Arkorath ?)

( Oh oui ! =w= )

Voir mourir Sugizo ?
Elle n'osait même pas se l'imaginer.
Bien consciente que ses mots ne feraient pas avancer les choses, la nymphe se contenta de baisser les yeux et de ramener ses jambes contre elle.
Ce cauchemar devait cesser rapidement... Mais si cela signifiait, mettre son mari en danger, alors elle préférait mourir.
Elle devait trouver une solution par ses propres moyens.


En plein milieu de la nuit, Sugizo le tira de son sommeil et tous deux grimpèrent dans la plus haute tour du palais.
Quand le dragon se posa devant eux, Shinrei sentit son estomac se tordre, et il souffla :

- C'est réellement le transport le plus rapide ?

Sous entendu, n'existe t-il pas quelque chose d'encore plus rapide mais de moins dangereux ?

(Mdr Shinrei toujours aussi adepte des sensations fortes ! XD)

En dépit de son inquiétude et de la gravité de l'heure, Sugizo fit un sourire en coin à Shinrei :

- C'est ce que nous avons de plus rapide et de plus pratique. Ne vous inquiétez pas, je ne suis jamais tombé de Krisal ! XD

- On va à la Tsuki ? demanda le dragon.

- Non mon ami. Peux-tu nous emmener à Arkorath ? Uruha a été enlevée et elle est retenue prisonnière là-bas.

- Oooooh ! Je peux y aller mais je vous préviens que ça va quand même nous faire un très long chemin.

- Je sais mais nous n'avons pas le choix. Préviens-moi lorsque nous approcherons, personne ne devra remarquer notre arrivée, il faudra se faire très discrets.

- Ben d'accord. Montez.

Ils s'installèrent sur l'animal et Sugizo cala Shinrei derrière lui. Krisal ouvrit ses ailes et décolla. Sugizo sentit Shinrei s'accrocher à lui comme à une bouée et retint de se moquer de lui.

Ils s'éloignèrent en direction du nord.

Pourvu qu'ils ne lui aient rien fait de mal...

( C'est un trouillard, un vrai ! xD )

Oui, il s'en doutait au fond....
Pas vraiment rassuré, Shinrei grimpa sur leur moyen de transport avec l'aide du souverain, puis s'accrocha à lui.
Pas question de jouer les héros comme Shun.
Il était mort de trouille, et quand Krisal décolla, il manqua échapper un cri de frayeur.
La guerre il voulait bien, mais un voyage à dos de dragon, c'était vraiment trop pour lui.
Le jeune professeur pencha tout de même sa tête vers le sol, et avala nerveusement sa salive.
C'était vachement haut quand même...

- Sugizo... Quand nous rentrerons sur les terres d'Arkorath, Krisal devra se poser dès qu'il apercevra une forêt. Il n'y en a que très peu chez nous. Notre royaume est fait de vaste plaine... Nous devrons continuer à pied.

Il en aurait pour deux bonnes heures de marche, mais c'était nécessaire s'ils ne voulaient pas se faire repérer.

Sugizo acquiesça et ils ne dirent pas grand chose de plus, le vent gênant considérablement toute tentative de conversation.

Le voyage fut effectivement très long. Plus de quarante-huit heures, ponctuées d'arrêts mais ils ne dormirent pas du tout.

Ensuite la température se rafraîchit et le vent se renforça. Ils atteignirent un pays sauvage recouvert de landes, aux côtes déchiquetées et battues par les vagues. Aucun doute, ils étaient à Arkorath.

Krisal se posa dans une forêt déserte et s'étira longuement :

- Oh bon sang, je me fais vieux pour ce genre de trajet...

- Merci Krisal, nous devons continuer à pied maintenant.

Ils avaient prévu de quoi arriver discrètement : de longues capes chaudes à capuches sous lequelles ils pouvaient dissimuler toutes leurs armes. Elles étaient un peu râpées pour qu'on les prennent pour des voyageurs modestes. Shinrei avait particulièrement intérêt à cacher son visage, trop connu dans le pays. Sugizo aurait plus de chance de moins se faire remarquer.

- A présent Shinrei, à toi de me guider parce que je connais pas du tout le chemin. Connais-tu un moyen de rentrer discrètement dans le palais ?

Équipés pour entamer la dernière partie de leur voyage, les deux amis se mirent en marche.

- Eriath n'est pas une cité imprenable pour ceux qui y ont grandi. Nous allons dévier un peu à l'Est et suivrons la côte. Eriath est placée en haut d'une falaise qui donne directement sur la mer. La façade rocheuse nous couvrira. Le plus dur sera de l'escalader, mais fort heureusement pour nous, je connais quelques passages plus sûrs. Shun et moi y jouions quand nous étions enfants.

Les temps était loin d'être de la partie, mais Shinrei avait l'habitude. La pluie, le vent, c'est ce qui avait bercé toute son enfance.

- C'est la première fois que vous venez à Arkorath, n'est-ce pas ?

Sugizo avait froid ! XD Lui qui avait grandi au soleil était plus sensible que son ami à tout ce vent.

- C'est la première fois oui. C'est tout à fait comme je l'imaginais. Un peu trop venteux à mon goût mais ces grandes plaines ne manquent pas de charme.

Elles donnaient même une superbe impression de liberté et il se serait bien vu faire du cheval au grand galop sur ces étendues. Rien n'indiquait qu'une sombre menace était à l'oeuvre dans ce pays.

Ils évitèrent le plus possible les endroits fréquentés mais Sugizo remarqua que les rares habitants du coin qu'ils croisèrent étaient tous vêtus de noir ou de gris. Encore une grosse différence avec Samoel où l'on aimait les couleurs vives !

Bientôt, ils arrivèrent en vue de la cité. Elle devait être réellement très ancienne car il y avait encore une haute enceinte de pierre qui l'entourait. Le château, posé en hauteur, était impressionnant. Un coin idéal pour résister aux attaques alors que Tuléar était plus vulnérable.

- Ce pays est à l'image de votre peuple ou peut-être est-ce le contraire...sauvage, fier et je suis sûr que vous aimez la bagarre ! XD

Enfin Shinrei peut-être pas mais Shun en tout cas en était le pur produit !

( Tu as un nom pour la capitale ?)

( Nop ! Mais je vais en trouver un ! xD )

Il était vrai qu'entre Samoel et Arkorath, il y avait tout de même un sacré changement de climat ! Pauvre Sugizo. xD
Le château leur apparut bientôt et le souverain fit une remarque amusante.

- Vous avez raison. C'est notre pays qui nous a façonné tel que nous sommes. Il y a un temps où nous étions hostiles et barbares. Mon grand-père n'était pas vraiment très diplomate. Mais heureusement, notre père a su dialoguer et notre royaume s'est ouvert sur l'extérieur. Il aimait la guerre, mais ne la déclarait qu'en cas de nécessité. Notre belle Eriath est devenue une capitale de plus en plus visitée et nous savons su apprécier la paix à sa juste valeur.

Un sourire éclaira son visage et ses pensées allèrent vers son frère.

- Nous sommes fiers et ne reculons devant rien. Shun est un roi juste et j'ai confiance en lui.

Il n'aurait jamais trahi Sugizo.

Sugizo sourit. Oui la trahison était quelque chose de lâche et de méprisable, pas du tout dans la mentalité de quelqu'un comme Shun.

Ils firent comme avait dit Shinrei et contournèrent le château par la falaise. L'escalade n'allait pas être de tout repos mais heureusement, la paroi offrait pas mal de prises et l'ascension ne serait pas longue.

- C'est un peu dingue ce qu'on fait...marmonna Sugizo. J'espère vraiment que nous n'allons pas croiser Taliésin.

Car là, il ne savait pas du tout comment tout ceci allait tourner. Il allait vraiment falloir qu'ils trouvent Uruha le plus vite possible.

Dingue... Oui, le mot était clairement bien choisi.
Après plusieurs longues minutes d'escalade, ils s'engagèrent dans un renfoncement.
Ce passage était là depuis bien longtemps, et seul les membres de la famille royal connaissaient son existence.
Shinrei guida donc Sugizo à travers ce tunnel humide, une de ses bagues leur éclairant le chemin.
Au bout de cinq minutes, une grille apparut au dessus de leurs têtes, et Shinrei la poussa pour qu'ils puissent remonter.

- Nous sommes dans les cachots du château. Murmura t-il en remettant la grille en place. Uruha est peut-être enfermée ici.

Il fallait juste qu'ils ne tombent par sur des gardes.