La vie reprend ( Yoshiki ) [ Terminé ]

( Kaoru a fini. D'ailleurs là, il a déjà quitté l'école même s'il revient souvent ! ^^)

Toshi crut que son coeur tombait dans sa poitrine quand il se rendit compte qu'il ne pouvait plus toucher Yoshiki.

Il regarda la paume de ses mains, complètement affolé.

- Yoshiki...je ne comprends pas...dit-il d'une voix tremblante.

Pourquoi tu ne m'as rien dit?

- De quoi tu parles ?

Et puis, il eut une intuition sur ce qui s'était peut-être passé.

- Est-ce que...ta mémoire est revenue ?

Et quand bien même...pourquoi réagissait aussi violemment ?

(oki donc je vais le changer de catégorie ^^,du coup on a avancé de deux ans... y en a pleins qui vont se retrouver en dernière année!)

Yoshiki voyait trouble et avait un mal fou à respirer.
Du sang coulait doucement le long de son menton en un flot régulier qu'il alissait gouter au sol.

- Est-ce que... ta mémoire est revenue ?

Un sourire amer et un peu fou orna ses lèvres alors qu'ils plongeaient ses yeux dans ceux du brun.

-Je me souviens de tout. siffla-t-il. Tu... comment peux-tu faire... ça?

Tu m'as haït Toshi, je l'ai senti alors quoi?
C'est une vengeance?
Me faire croire que tout va bien pour mieux me détruire ensuite?
Me retenir prisonnier ici? Mais pourquoi?
Vous êtes tellement mieux sans moi...

Toshi était totalement paniqué et aussi au bord des larmes parce qu'il sentait la rancoeur de Yoshiki et qu'il trouvait ça profondément injuste.
Il ne comprenait vraiment pas sa réaction, il avait peur, il sentait un drame arriver.

En tremblant, il sortit du lit :

- Il faut...que tu te soignes...

Il remit promptement son boxer et disparut dans la salle de bain. Là, il se lava les mains, mouilla une serviette et retourna dans la chambre.

Il faillit prendre Yoshiki dans ses bras mais se retint à temps en se souvenant qu'il ne pouvait pas. A la place, il plaqua la serviette mouillé sur ses lèvres sanglantes.

- Yoshiki...Recouche-toi, c'est dangereux pour toi...Pourquoi tu m'en veux ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? J'étais...tellement heureux que tu reviennes à la vie...

Mais qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que j'ai fait de si grave pour que tu me regardes comme ça...?

Yoshiki souffrait comme rarement il l'avait fait.
C'était horrible, il ressentait toute la douleur de ses dernières semaines de vie, avant qu'il ne perde la mémoire, l'assaillir d'un bloc... Il aurait dû mourir...

N'écoutant pas vraiment Toshi, il tressaillit quand il l'essuya puis le regarda, intégrant peu à peu ses paroles.

-Arrêtes de dire n'importe quoi. souffla-t-il dans un grondement pourtant faible. Tu me détestes... J'aurais dû mourir... Pourquoi tu m'as caché tout ça? Je me souvenais pas... Tu crois que j'aurais pu vivre longtemps avec ça? Je me rappelle de tout maintenant! Tu m'as gardé ici... Pourquoi Toshi, pourquoi?

De nouvelles larmes roulaient sur ses joues blêmes alors qu'il craquait totalement.
Il venait de faire l'amour avec l'homme qui avait pris son coeur et réduit en miettes...
C'était absolument horrible.

Pendant un instant, Toshi fut traversé d'une irrésistible envie de frapper Yoshiki.
Tout recommençait...il retombait exactement dans sa crise d'avant son amnésie. C'était comme si l'apaisement des dernières semaines n'avait jamais eu lieu.

Un découragement comme il n'en avait jamais connu tomba lourdement sur ses épaules. Il lâcha la serviette et s'assit par terre, à cours de moyen et de solution.

- Et j'aurais dû faire quoi ? T'achever ? Te foutre dehors à ton réveil ? Je t'ai pardonné Yoshiki, c'est pour ça que je ne t'ai rien dit ! J'avais tourné la page...j'espérais que toi aussi, une fois ta mémoire revenue, tu aurais compris la connerie que tu as faite en m'abandonnant. Je croyais que tu serais heureux de m'avoir retrouvé... Et voilà que tu recommences comme avant...

Il se mit à pleurer silencieusement :

- Jamais vu quelqu'un d'aussi borné...je te comprends plus...je sais plus quoi faire...

Cette fois, ce fut réellement la colère qui pris le dessus et Yoshiki se mit à crier.

-Mais j'étais mort bordel! MORT tu entends?! Je t'ai jamais demandé de me me pardonner quoi que ce soit! J'ai rien à me faire pardonner, j'ai agit pour vous! Pourquoi m'avoir forcé à revenir à la vie?! Je voulais pas, j'étais mort pour vous, parce que je vous aime espèce de crétin!

Sa voix se fit soudainement plus faible et il se mit à trembler.

-T'as rien compris... murmura-t-il. J'aurais plus la force maintenant... plus la force de partir, encore et vous... vous allez souffrir, par ma faute...

Épuisé et à bout, il chuta gracieusement au sol, les yeux clos et son souffle se faisant terriblement mince.
Son coeur avait un mal fou à tenir.

Toshi, à demi couché sur le sol s'approcha de lui et lui dit d'une voix lasse et saturée de sanglots :

- C'est ça que je ne comprends pas...Pourquoi faut-il absolument que tu meurs pour qu'on soit heureux ? Tu dois sûrement me cacher quelque chose parce que ça n'a pas le moindre sens pour moi. On t'a menacé ? On nous a menacé ? Il y a quelque chose de dangereux chez toi ? Si tu nous avais vu tous....pendant ton coma. Tes parents étaient anéantis, les jumeaux pleuraient tous les jours et moi...moi j'ai failli mourir de désespoir et ce n'est pas une image !!!!

Il tremblait de tout son corps à présent :

- Alors essaie de comprends ça Yoshiki : je me fous de savoir pour quelle prétendue raison tu as envie de partir. Mais je préfère 1000 fois souffrir parce que tu es là que parce que tu n'es pas là !! Arrête avec tes sacrifices de merde dont personne ne veut !!!

Yoshiki entendait à peine ce que lui disait Toshi mais il ressentait sa douleur.
Pouruqoi 'maimes-tu autant encore maintenant,mon ange?

Il soupira, papillonnant difficilement des paupières pour tenter de le regarder.

Comment lui répondre alors que lui-même ne comprenais pas vraiment.
Il savait juste que sa vie ne servait à rien ici, qu'il n'était plus bon à rien et que tout le monde se portait bien mieux sans lui.
Oui mais voilà... et s'il avait tord?

Un nouveau soupir alors que la vision de Toshi ainsi lui déchirait le coeur et il ne retint pas ses larmes.

-Je t'aime tellement... murmura-t-il d'une voix quasiment inaudible. Pourquoi n'acceptes-tu pas que je le fasse à ma façon?

- En mourant, c'est comme ça que tu veux m'aimer ?!!! cria Toshi ulcéré. T'es complètement dingue ! Alors je préfèrerais que tu m'aimes moins !!! Tu parles d'une preuve d'amour, tu vas me tuer en faisant ça ! Quand on aime quelqu'un, on vit pour lui ! Et quand on a un enfant, c'est une double raison !!! Putain Yoshiki, je n'ai pas besoin de ta mort !!!

Il se coucha par terre, brisé par les sanglots et l'impression de parler à un mur.

- J'en peux plus...j'ai déjà livré cette bataille une fois, j'ai pas envie de recommencer. Si tu n'arrêtes pas ce délire tout de suite.... Je vais vite m'occuper de trouver une famille d'adoption pour Léara. Des couples en manque d'enfants, c'est facile à trouver. Elle est trop petite pour se souvenir de nous. Elle ne souffrira pas de notre absence. Et quand ce sera fait, je viendrai joyeusement me foutre en l'air avec toi puisque tu as tant de mal à vivre avec moi !!!!

Yoshiki aurait vraiment voulu répondre.
Oui, vraiment, parce qu'il avait des tas de choses à dire mes les paroles de Toshi furent si cruelles qu'il n'y arriva pas, sentant son coeur déjà dans un sale état se briser totalement.

Toshi? Mourir?

Non... Non non non! Ça jamais!

Il n'avait pas la force de parler mais il fit un effort surhumain pour se redresser et le serrer contre lui.

Non Toshi... Non...

Toshi pleurait et s'en remettait aux évènements en cessant toute lutte. Yoshiki avait sa vie entre ses mains. Ce n'était pas du chantage car Yoshiki l'aimait encore. Il n'avait pas le sentiment de le retenir contre son gré, il essayait juste de le guérir de sa folie. Et si ça ne marchait pas tant pis alors...

Il laissa Yoshiki le prendre dans ses bras sans réagir.

- Fais gaffe, je peux pas te toucher...marmonna-t-il d'une voix faible. J'suis au moins aussi têtu que toi à ce jeu là alors voilà tes options : tu restes et je vis, tu pars et je meurs. Débrouille-toi avec ça. Choisis et arrêtons cette comédie une bonne fois pour toutes...

-Tais-toi... souffla-t-il péniblement.

Oui, tais-toi, ça me fait trop mal ce que tu dis...

Ta vie tient-elle autant à la mienne?
Tu ne mens pas, je le sais... et ce qu'on m'a dit sur mon long sommeil...
Et puis, je me souviens, tu étais si faible quand j'ai ouvert les yeux.

Tout ça... Tout ça était-il du à mon état et mon départ?

Et si au lieu de te sauver, je t'avais tué?

Un long frisson d'horreur le pris à cette pensée et il le serra plus fort avant d'agripper ses mains pour qu'il en fasse de même.
Tu vois, ça ne me fait plus mal...

Toshi, serres-moi contre toi, s'il te plaît...

Toshi n'essaya pas de demander comment il se faisait qu'il pouvait le toucher maintenant.
Il n'avait plus ni la force, ni l'envie de parler maintenant qu'il avait vidé son sac.

Il vint se serrer contre Yoshiki, lové, blottit contre lui le plus possible, le nez collé à sa peau et il resta les yeux fermés attendant que ce soit Yoshiki qui décide leur avenir.

Le besoin de Toshi était... indescriptible.
Il ne trouvait pas les mots pour le décrire.
Il ressentait juste son amour, sa faiblesse et... Il voulait le garder près de lui, ça il en était sûr.

Alors, même avec Léara tu ne tiens pas sans moi, mon amour?

Il soupira et le serra contre lui, retrouvant une force nouvelle qui s'insuffla dans ses veines.

Je te protégerais, mon amour...

Enfouissant son nez dans ses cheveux, il le câlina tout doucement avant de murmure un léger "pardon" du bout des lèvres.

Toshi sentit son chagrin s'apaiser peu à peu à mesure que les tourments de Yoshiki se calmaient aussi.

Et quand il lui murmura "pardon", l'espoir revint en lui. Il leva la tête et le regardant d'un air suppliant :

- Dis moi que tu as compris...jure-moi de ne pas m'abandonner encore...

Si les conditions n'avaient pas été aussi horribles, probablement que Yoshiki aurait rit à la mine de chien battu de son amant.
Mais cela ne fit que lui fendre un peu plus le coeur...

Il pris son visage en coupe et posa ses lèvres sur les siennes avec une infinie douceur.

-Si réaliser égoïstement tous mes rêves de bonheur et être heureux avec toi est la seule chose qui puisse réellement te protéger... alors oui mon amour, je te le promets. Quoi qu'il arrive, je serais toujours là.

- Soit égoiste dans ce cas, répondit Toshi. Soit le plus égoiste des hommes et je serai heureux en même temps que toi.

Yoshiki s'éloigna de ses lèvres mais il revint les cueillir longuement entre les siennes.

C'était fini cette fois ? Le cauchemar était terminé pour de bon ? Ils allaient pouvoir enfin rester un peu en paix, sans crise, sans amnésie et sans souffrance ?

Égoïste?
Oui mais pas trop je... je ferais tout ce que je peux, pour vous protéger mais si je dois faire attention à ma vie pour la tienne, il va falloir que je sois cent fois plus prudent...

Le baiser que lui offrit alors Toshi valait bien toutes ses résolutions.
Oui, je serais un foutu égoïste et je t'aimerais, pour l'éternité...

-Et si on remontait sur le lit? souffla-t-il avec un sourire.

Pas que le sol soit inconfortable mais bon ^^"

Toshi acquiesça et il se redressa, un peu vacillante pour s'étendre à nouveau sur le lit dans les bras de son amant.

- Yoshiki, tu sais de quoi j'ai envie ? Je voudrais qu'on prenne des vacances tous les deux. Tu ne t'occupes pas de l'école en ce moment, ce serait l'occasion. Je voudrais qu'on s'en aille loin d'ici avec Léara. Je te laisse choisir l'endroit. Un coin superbe où on se promènerait, on visiterait des trucs, on s'amuserait comme des fous et surtout, on oublierait le temps et tout ce qui vient de se passer.

Deux amants paisibles sur leur lit qui parlaient tranquillement de leur avenir heureux, ensemble...

Voilà bien une chose dont il n'arrivait plus à se passer, cela faisait bien trop longtemps...

Il sourit et déposa un baiser dans son cou.

-Tout ce que tu voudras. murmura-t-il. Partons, loin... Où tu veux, quand tu veux et aussi longtemps que tu veux...

Pour toujours si tu le désires, je te suivrais.

Des vacances avec Yoshiki...Toshi le voulait depuis tellement longtemps !

Mais au fait, ils avaient un plan qu'ils avaient laissé en suspens..

- Hé on va enfin pouvoir aller en Egypte alors ! On y avait renoncé à cause de ma grossesse mais maintenant c'est bon ! ^^ Et puis je n'en démords pas, j'veux y aller ! Je suis sûr que Léara va adorer !

Bon Toshi avait définitivement retrouvé bonne mine et bonne humeur !

Yoshiki sourit tendrement et acquiesça;

-D'accord mon ange,va pour l'Égypte... Ma mère va encore nous faire une syncope mais ce sera un beau voyage ^^

Il embrassa le bout de son nez puis remonta le drap sur eux.
Il avait un peu froid...

-Toshi... reprit-il le regard un peu vague. Tu n'as jamais douté de mon amour hein?

Toshi baissa les yeux et passa doucement la main sur le torse parfait de son amant avant de répondre :

- Je me suis vraiment posé des questions quand tu m'as laissé tomber alors que j'étais encore enceint. Je ne comprenais pas comment tu avais pu me faire ça en disant que tu m'aimais. Ensuite tu es revenu et tu t'es fait tuer pour me protéger. Là j'ai compris que je m'étais trompé. Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai pu regretter la façon dont je t'ai accueilli pendant mon accouchement...

Yoshiki fit une moue aux paroles de Toshi puis posa sa joue contre la sienne.

-Quand tu m'as demandé de partir ce jour là. souffla-t-il. Je... Mon coeur... Il s'est arrêté tu sais... Je n'ai jamais eu, aussi mal... Tu m'en voulais tellement...

Il s'arrêta une seconde, puis repris.

-J'aurais tellement voulu, être là quand elle est née... Tu sais, avant, je pensais que je serais le premier, à la tenir dans mes bras, je me suis trompé mais... Je suis heureux, que vous alliez bien...

S'il vous était arrivé quelque chose...

-J'ai fait, tout ce que j'ai pu et quand je l'ai vu monter, ce loup garou... Je sais pas comment j'ai trouvé la force de le suivre, j'aurais dû être mort depuis longtemps déjà mais je ne pensais qu'à toi, et à notre fille alors... Je l'ai suivit... J'ai cru que jamais je ne pourrais vous protéger de lui mais... Mais j'ai réussit...

Il eut un petit rire amer une larme roula sur sa joue.

-Ton visage... C'est la dernière chose dont je me souviennes avant mon réveil... Tu avais l'air si... paniqué... J'aurais tellement voulu te consoler...

Toshi le serra contre lui et posa un petit baiser sur son épaule.
Bien sûr qu'il lui en avait voulu, il ne pouvait nier ça mais les mots à chaud avaient dépassé sa pensée, il disait tellement de bêtises quand il était en colère...

- C'était dur l'accouchement, heureusement que ta mère était là, raconta-t-il. Léara est née prématurément. Elle était si petite et si faible que pendant les premiers temps, j'avais tout le temps peur qu'elle meure. En plus, comme j'allais mal, elle allait mal aussi. Et puis ça s'est arrangé quand tu t'es réveillé.

Il ferma les yeux et posa confortablement sa tête sur l'oreiller :

- Qu'est-ce que tu as fait pendant ces deux mois ? Où es-tu allé ?