Une rentrée triomphale (Uruha- Taliésin Terminé)

Cinq jour après la naissance des jumeaux, Uruha repartit enfin pour Samoel.

Quatre gardes du palais arrivèrent à la Tsuki où ils firent sensation à cause de leur uniforme rouge et des épées qui pendaient à leurs côtés. Ils venaient pour chercher leur reine et deux d'entre eux se chargèrent de porter ses bagages aisni que la caisse contenant les pièces détachées du berceau que Toshi avait démonté avec autant de talent qu'il l'avait monté ! XD

L'heureux et prévoyant nouveau grand-père avait offert à Uruha un couffin sur roulettes (le nom m'échappe complètement -_-" ) pour qu'elle n'ait pas à porter ses deux bébés. Il était tout-terrain ce qui serait bien pratique pour le sentier forestier ! Toshi s'était également occupé d'apprendre à Uruha à utiliser les potions contraceptives pour éviter qu'elle se retrouve avec une vingtaine d'enfants ! XD Elles étaient bien pratiques car une seule prise faisait effet pendant tout un mois.

Uruha était donc repartie avec ses gardes. Au sortir de la forêt, une grosse voiture l'attendait sur le bas-côté de la route et l'emporta tout droit vers le port. Sugizo n'avait pas fait dans la discrètion parce que ce n'était ni plus ni moins que le bateau d'apparat de la famille royale qui attendait dans la rade ! Uruha s'y embarqua. Le voyage durerait jusqu'au lendemain. Elle était loin de s'attendre à l'accueil qu'elle recevrait à Tuléar !

Oui, Sugizo n'avait pas lésiné sur les moyens...
C'est donc après de joyeux au revoir que la reine fut escortée jusqu'au bateau et que son voyage de retour put enfin commencer.
Il faisait beau et c'était d'autant plus agréable.
Une chance pour elle, l'air marin ne gênait pas le moins du monde les jumeaux.
Elinor s'endormit même rapidement, bercée par les remouds de l'océan.
Pour Azel, c'était plutôt l'inverse. L'embrun marin semblait avoir réveillé sa curiosité, et ses yeux dévoraient littéralement le paysage.
Quand à Uruha, une joie infinie bouillonnait dans ses veines.
Elle allait enfin revoir ce pays qui lui manquait tant !
Tout l'équipage fut aux petits soins pour elle, et elle reconnu bien là la gentillesse des gens de Tuléar.
La nuit passée, la reine se leva avec la plus merveilleuse des vues.
Au loin, on pouvait apercevoir les côtes... Ils n'étaient plus qu'à quelques heures de la capitale.
Ravie, elle retourna dans sa cabine et s'activa pour préparer les jumeaux.

- Il faut être beau aujourd'hui... On va retrouver papa, et vous allez enfin connaître votre vrai maison.

Par lettre, elle avait demandé à Sugizo de mettre dans le bateau qui viendrait la chercher, des habits pour bébé de Samoel.
Elle même avait revêtu les vêtements traditionnels pour son retour.

- Votre majesté, nous arrivons au port.
- J'arrive ! Vous entendez ça les enfants ? Nous sommes arrivés !

Ne tenant plus en place, elle souleva ses deux enfants et se précipita sur le pont.
Tuléar... Enfin.

Lorsque le bateau entra dans la rade, ce fut sous les applaudissements d'une foule joyeuse et colorée. Toute la ville s'était massée là pour voir le retour de la reine mais surtout pour tenter d'apercevoir les deux enfants dont la naissance avait réjouit tout le monde.

A la tête de tout cela, il y avait Sugizo qui attendait avec un inaltérable sourire en coin. Il savait qu'Uruha n'aurait jamais demandé un tel comité d'accueil mais il aurait trouvé dommage que ses enfants reviennent au pays en catimini. C'était une surprise un peu malicieuse qu'il avait voulu faire.

Le bateau arrimé, Uruha parut en tenant tant bien que mal les deux bébés dans ses bras et escortée des gardes. Sugizo la laissa profiter du vrai petit triomphe que lui firent les habitants de Tuléar et attendit qu'elle soit près de lui pour prendre l'un des jumeaux pour la libérer un peu. ( A ce moment-là, il n'aurait pas su dire lequel il avait pris ! XD)

- Bon retour chez toi mon amour...

Autant dire que notre chère nymphe fut terriblement surprise, et cet accueil chaleureux lui fit monter les larmes aux yeux.
Tuléar acclamait son retour, et c'est certainement le plus beau cadeau qu'on pouvait lui faire.
Passant à travers la foule, Uruha salua son peuple si chaleureux, puis se retrouva très vite devant son roi.
Sugizo attrapa Azel, et elle l'embrassa tendrement.

- Tu n'étais pas obligé... Si je m'étais attendue à ça. Murmura t-elle.

Elle était vraiment heureuse !

Sugizo sourit, heureux devant le bonheur qu'il voyait sur le visage d'Uruha.

Il se retourna vers la foule et accompagna Uruha le long du quai qui menait à la voiture qui devait les ramener au palais.

Il fallait bien avouer qu'il avait une raison toute politique pour se réjouir du succès de cet accueil. Il savait très bien qu'une opinion publique est plus changeante qu'une girouette, il en avait fait les frais une fois déjà.

Cette petite représentation visait également à entretenir l'affection du peuple car, en cas de crise, il n'était pas sûr que celui-ci ne se laisserait pas encore manipuler par un beau parleur. Si Taliésin voulait prendre Samoel mais qu'il était un minimum doué en paroles, qui sait si tous ces gens qui l'acclamaient aujourd'hui, ne seraient pas prêts à le vendre lui et sa famille pour avoir la paix ?

Sugizo était trop intègre pour s'accrocher au pouvoir par des méthodes de dictateur. Mais il avait une conscience aigue de sa lignée qui devait se prolonger avec Elinor. Il ferait tout ce qui était humainement acceptable pour éviter d'être encore trahi par le peuple.

Il fit exprès de tourner Azel vers la foule pour qu'elle le voit bien. Le bébé regardait toute cette agitation sans trop comprendre de quoi il s'agissait. Par contre Elinor, effrayée par le bruit, s'était mise à pleurer.

Ils finirent par entrer tous les quatre dans la voiture qui démarra au pas, gênée par les badauds.

Sugizo caressa la joue d'Elinor :

- Eh bien, on pleure quand on se fait acclamer ? Avec un peu de chance, tu en verras d'autres ! ^^

Arf, il fallait s'en douter.
Une fois dans la voiture, Uruha berça doucement Elinor pour la calmer, son papa finissant par la rassurer.
Elle n'était vraiment pas difficile...
Le sourire toujours pendu aux lèvres, la nymphe se pencha pour aller de nouveau embrasser son mari, et souffla :

- Le voyage s'est très bien passé, et aucun des deux n'a été malade. Ils ont le pied marin ! Ria t-elle.

Elle laissa sa tête retomber sur l'épaule de son amant, et soupira de bien-être.

- Ça fait du bien de rentrer chez soi.

Suizo embrassa son épouse et la serra contre lui, heureux de la retrouver pour de bon cette fois.

- Le palais était vraiment vide sans toi. Et avec nos deux anges, il y aura bientôt plus d'ambiance que jamais. Cela faisait bien longtemps qu'on n'y avait pas vu d'enfants.

Il posa sa tête contre la sienne :

- Ton jardin est encore en travaux. Tant mieux au fond car tu pourras y mettre ta touche personnelle. Quant à la chambre des petits, je n'ai pas pu résister à prendre les devants. Tu me manquais tellement que j'essayais de prendre patience en la faisant.

Le retour au palais fut plus calme heureusement mais tous les employés étaient là, poussés par la curiosité concernant les enfants.

Le couple fut salué par une révérence collective et il y avait bien entendu, Myriam. Sugizo vit son visage joufflu s'épanouir comme une fleur lorsqu'elle vit les bébés.

Sugizo avait déjà préparé la chambres des enfants ?!

- Ce n'est pas plus mal tu sais. J'étais persuadée que tu n'aurais pas le temps.

Elle lui embrassa doucement la joue, puis reporta son attention sur Elinor.

- Papa vous a fait une belle chambre.

La voiture se stoppa alors, et ils descendirent tous les quatre.
Les employés s'étaient eux aussi regroupés pour les accueillir, et Uruha sourit à pleine dent en voyant Myriam.
Ni une, ni deux, elle se précipita sur elle pour l'embrasser et dit :

- Comment allez-vous Myriam ? Je vous présente Elinor.

Elle fit signe à Sugizo de s'approcher et lui présenta également Azel.

- Je vais avoir besoin de vous pour m'en occuper. Vous êtes d'accord ?

Comme d'habitude, Myriam fut un peu destabilisée par cette familiarité de la reine à laquelle elle n'avait jamais été habituée avec les autres.

- Je vais bien majesté et je me réjouis de vous voir de retour en bonne santé.

Elle avait les yeux qui brillaient en regardant les enfants. En tant normal, elle se serait déjà emparé d'eux pour les bercer.

Je vais avoir besoin de vous pour m'en occuper. Vous êtes d'accord ?

Myriam rougit jusqu'aux oreilles et un large sourire s'étala sur son visage.

- Comment pourrais-je refuser cela ? J'en serais si fière !
- Avec votre expérience en matière de maternité, nous sommes sûrs que vous saurez très bien y faire ! Vos six enfants sont parfaitement élevés ! dit Sugizo en souriant.

Myriam se confondit en remerciements. Après les retrouvailles et les salutations avec le petit monde du palais, Sugizo glissa à l'oreille d'Uruha :

- Viens, je vais te montrer la chambre des enfants.

Elle était immense. Un berceau supplémentaire s'y trouvait à côté du premier encore emballé dans sa caisse. Les jumeaux grandiraient vite et ils ne seraient pas longtemps possible de les faire dormir dans le même. Et plus tard, il y aurait bien assez d'espace pour y caser deux lits :

- Ils auraient pu avoir chacun leur chambre mais je pense que tant qu'ils sont petits, il vaut mieux qu'ils soient ensemble. Ca aiderait à ce qu'ils soient complices. Ils auront chacun leur coin plus tard mais dans la même pièce. La chambre individuelle viendra quand l'heure sera venue. Ca te plaît ?

Ah ! Qu'elle aimait la faire rougir cette gentille Myriam ! xD

- Merci du fond du cœur Myriam.

Ils saluèrent une nouvelle fois tout le monde, et Sugizo l'entraîna vers la chambre des bébés.
Et bien ! Uruha ouvrit de grands yeux étonnés, et dit :

- Elle est superbe ! Tu as vraiment bien choisi !

Elle regarda ses deux enfants, puis sourit.

- Quel chance vous avez tous les deux ! Votre papa vous gâtait déjà alors que vous n'étiez même pas encore nés !

Un petit rire s'échappa d'entre ses lèvres, et Azel émit un étrange gargarisme.

- Elle lui plaît ! Merci mon chéri, et bravo. Ajouta t-elle en le gratifiant d'un bisou sur la joue.

Sugizo était fier d'avoir su faire plaisir à la nymphe.

Dans les bras de sa maman, Elinor avait cessé de pleurer. Elle avait refermé son petit poing sur une mèche de ses cheveux et agitait les pieds.

- Posons-les dans le berceau. Ils doivent être un peu fatigués par le voyage, dit Sugizo en couchant lui-même Azel dans le berceau qui était sur pied. Nous repasserons les voir tout à l'heure.

Puis il prit Uruha par la main et l'embrassa dans le cou :

- Entre-temps, je pourrais profiter un peu mieux de ta présence.

Uruha acquiesça à la proposition de son amant, et ils laissèrent les deux bébés ensemble.
Main dans la main, le couple royal se mit à arpenter les couloirs, et Uruha se sentit étrangement légère.
L'odeur des murs du palais lui avait manqué aussi.
Inspirant doucement, elle demanda :

- Même s'il est encore en travaux, est-ce que je peux jeter un coup d'œil au jardin ?

Oui, oui, son jardin aussi lui avait terriblement manqué ! xD

- Allons-y mais je te préviens, il n'est pas très beau à voir.

En fait, il était carrément triste. Le gazon avait séché et bon nombre de plantes avaient déjà été retirées. Celles qui restaient étaient toutes mortes de n'avoir pas suffit à ressourcer Uruha.

Même la cascade était arrêtée pour l'instant. Quelques outils et échaffaudages indiquaient qu'on était en train de nettoyer les lieux pour mieux les replanter.

Sugizo caressa les cheveux de son épouse :

- J'ai demandé aux ouvriers de faire le plus possible pour que tu puisses te ressourcer avant de retomber malade. Ca ne devrait pas prendre trop de temps.

(Excuse si je mets du temps à répondre, mais c'est que je fais la cuisine en même temps. ^^ )

Effectivement, le jardin n'était plus aussi rayonnant que dans le temps...
C'était une bien triste vue, mais elle se disait que bientôt, ces fleurs mortes ne seraient plus qu'un mauvais souvenir.
Sugizo confirma ses pensées, et elle passa un bras autour le taille de son amant avant de dire :

- C'est gentil. Mais j'espère sincèrement ne pas retomber malade trop vite.

Sugizo se pliait réellement en quatre pour elle.
La nymphe l'entraîna alors jusque dans la salle du trône, et l'emmena jusqu'au balcon.
Il inspira fortement, puis leva les bras au ciel, faisant mine de s'étirer.

- Ah ! Ça fait du bien !

(Pas de problème ! ^^ )

Sugizo l'enlaça par derrière. De la ville montaient les bruits du quotidien sous un beau soleil. C'était une vision rassurante et familière. Uruha semblait l'aimer presque autant que lui désormais.

A ce moment-là, la porte du trône s'ouvrit brusquement et le premier ministre entra :

- Sire ! Une dépêche importante vient de nous parvenir de notre espion du Fargesthan. Il semble que le souverain se soit rallié à Taliésin !

L'homme se tut brusquement en voyant Uruha :

- Je suis désolé, je repasserai plus tard !

Sugizo l'avait oublié : il avait dit que si l'on recevait la moindre nouvelle, on pouvait venir le trouver à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Seulement, il aurait souhaité qu'Uruha n'entende pas ça.

- Ce n'est pas grave, donnez-moi cette dépêche et j'aviserai. Vous pouvez vous retirer.

Il la lut rapidement, les sourcils froncés pendant que le ministre se retirait. Voilà qui confirmait bien les intentions belliqueuses de son voisin. L'ennui c'est qu'on ne savait toujours pas où se cachait Taliésin.

( Je file au boulot après ce post ! Bisou ! )

Alors qu'ils savouraient ce petit moment de bonheur, leur premier ministre entra soudainement dans la salle.
Une dépêche importante ? Le souverain du Fargesthan rallié à Taliésin ?
Uruha haussa un sourcil inquiet, et attendit que Sugizo ait fini de lire pour demander :

- Le Fargesthan en veut à Samoel ?

Était-ce là l'annonce d'une guerre ?
Pourquoi Sugizo ne lui en avait-il pas parlé en lettre ?

- Est-ce que... Est-ce que la guerre se prépare ?

Faites que non !
Elle ne voulait plus de ça, et surtout pas maintenant qu'elle était mère.

( D'accord ! )

Et zut ! Uruha allait s'inquiéter maintenant !

Sugizo réfléchit deux secondes pour décider s'il devait faire comme si de rien n'était ou tout lui raconter. Uruha ne croirait jamais la première hypothèse après ce qu'elle venait d'entendre...

Il soupira et la prit par la main. :

- Allons dans notre chambre, je n'ai pas envie de te raconter ça ici.

Et puis surtout n'importe qui pouvait encore entrer avec une autre nouvelle pas joyeuse.

Au calme dans leur chambre, il s'assit sur son lit en froissant entre ses mains la lettre qu'il venait de lire.

- Samoel ne s'est jamais bien entendu avec le Farghestan. Il lorgne sur les mines de diamants. Je me suis longtemps demandé ce qu'il ferait s'il entendait parler de Taliésin. J'ai envoyé des espions sur place pour le savoir. J'avais raison de me méfier apparemment.

Il marmonna :

- Shinrei disait que Taliésin n'avait pas besoin d'une armée. C'est sûrement vrai mais apparemment, les coups de main sont les bienvenus.

Il avait pas mal de conclusions découlant de ce qu'il venait d'apprendre mais ce n'était pas la peine de les exposer maintenant. Comme il voyait qu'Uruha n'appréciait pas du tout ce qu'elle entendait, il l'attira dans ses bras :

- Ne t'angoisse pas d'accord ? Tu étais la première à savoir qu'il risquait de se passer quelque chose. Pour l'instant, rien n'est encore fait. Je m'occupe de ça, n'aie pas peur.

Uruha se laissa donc entraîner jusque dans leur chambre, une sourde angoisse grandissant au fond d'elle.
Elle écouta les paroles de son bien aimé sans rien dire.
Sugizo ne voulait pas l'inquiéter, mais elle savait pertinemment ce qu'il se dissimulait sous ce discours.
La guerre était là, plus menaçante que jamais.
La nymphe se blottit entre les bras de son mari, tentant de calmer son rythme cardiaque.

- Je le sais... Seulement... C'est encore toi qui prends des risques. Ne connaîtrons-nous jamais une paix durable ?

La guerre était sans doute ce qu'elle redoutait de plus.
C'était elle qui lui avait enlevé sans hésitation ce qu'elle avait de plus cher...
Si Sugizo partait en guerre, il serait forcément la cible à abattre.
Elle ne voulait pas le perdre. Elle avait encore temps besoin de lui.
Et maintenant qu'elle était mère, les choses se compliquaient.
Qu'adviendrait-il de Samoel s'il perdait la guerre ?
Serait-elle seulement capable d'assumer une aussi lourde responsabilité ?
Non, elle ne voulait même pas y songer.
De part le fait qu'il soit roi, Sugizo avait des devoirs contre lesquels elle ne pouvait pas luter...
Cela l'angoissait terriblement.
Tentant de refouler sa peine, Uruha se redressa lentement, puis embrassa longuement son amant.

Sugizo sentit l'angoisse de la nymphe dans le baiser qu'elle lui donna.
Il ne pouvait pas la rassurer davantage parce qu'il ne voulait pas lui mentir ni lui donner de faux espoirs.

En s'embrassant, ils basculèrent doucement sur le lit. Les mains de Sugizo parcoururent patiemmennt le corps de la nymphe sous ses vêtements. Depuis des mois qu'il en était privé, il avait envie d'elle. Mais il devait attendre encore un peu. L'accouchement ne datait que de quelques jours et même s'il n'y connaissait pas grand-chose, ce n'était sûrement pas une bonne idée de refaire déjà l'amour.

Il remonta les mains dans les cheveux d'Uruha et s'appuya sur les coudes pour la regarder en souriant :

- Si jamais ça tourne mal....si un jour tout est perdu...je veux que tu me jures de t'enfuir avec les enfants sans regarder en arrière. N'essaie pas de te battre. Je veux que tu vives et que tu t'occupes des jumeaux. Si la Tsuki n'est pas assez sûre, tu trouveras peut-être un autre groupe de nymphes. Je sais que tu t'en sortiras toujours.

Les caresses de son amant lui faisaient un bien fou.
Depuis combien de temps n'avait-elle pas eut droit à ces élans de tendresse ?
Et puis, Sugizo cessa ses douces attentions pour laisser échapper quelques mots.
Des mots qui la propulsèrent dans un sombre futur.

- Alors... Tu me demandes d'abandonner Samoel ? Je sais bien que tu désires avant tout notre sécurité, mais... mon devoir n'est-il pas de protéger notre peuple ? Que pensera t-on si je m'enfuis en les laissant à leur détresse ?

Son regard exprimait toute son inquiétude.
Elle voulait croire qu'ils ne connaîtraient jamais ce futur.

Sugizo la regarda avec une certaine fierté. Elle avait acquis l'esprit d'une reine encore plus vite qu'il ne l'avait imaginé et elle parlait de Samoel comme si elle y était née.

- Si Taliésin gagne la partie, tu ne pourras absolument rien faire quelque soit ton courage. Le seul devoir qu'il te restera à accomplir sera de rester en vie et de protéger nos enfants. Qui sait si quelqu'un n'essaiera pas de s'en prendre à eux pour éliminer toute trace de la famille royale ?

Là il sentit il allait trop loin dans l'alarmisme. A quoi bon continuer ? Ils auraient bien le temps de voir tout ça en temps et en heure si jamais la catastrophe arrivait vraiment.

Il posa sa tête à côté de la sienne et l'embrassa sur la tempe :

- Je ne devrais pas parler de tout ça, tu vas t'attrister pour rien. J'arrête là, nous sommes ensemble en paix pour le moment. Profitons-en seulement.

Son devoir serait donc de rester en vie ?
La demoiselle poussa un soupir intérieur, puis releva les yeux vers son amant :

- Je ne permettrais jamais qu'on fasse du mal à nos enfants, et surtout si tu venais à ne jamais revenir... Ce serait alors la seul chose qu'il me resterait de toi.

Il était sincère, et une détermination sans nom brillait dans ses prunelles.
Il piqua un baiser à son mari, puis ajouta :

- Tu as raison. La guerre n'est pas encore à Samoel. D'ici là, nous avons le temps d'être heureux.

Sugizo hocha la tête et resserra ses bras autour d’elle.
La journée se passa ainsi sans trop d’angoisses supplémentaires et leur vie de famille put commencer.

Sugizo avait décidé de rappeler les espions qu’ils avaient envoyés au Farghestan de peur qu’ils finissent par être découverts, ce qui précipiterait la guerre. Mais il passait de longues heures à s’entretenir avec eux pour savoir tout ce qu’ils avaient vu et appris là-bas. Les renseignements sur les méthodes de batailles de ces géants s’avéraient surtout précieux pour mettre au point de nouvelles armes.

Malheureusement pour lui, un autre royaume était lui aussi tenté par le pouvoir de Taliésin. Le pays de Morven était une toute petite nation mais teigneuse et agressive. Ses habitants étaient tous des humains normaux mais qui avaient conservé un esprit barbare qui n’avait pas changé depuis des siècles. Le roi Ossian avait beau avoir soixante ans, il restait un guerrier solide, impitoyable dont il disait qu’il avait tué ses femmes les unes après les autres parce qu’elles étaient toutes mortes mystérieusement.

Il détestait Samoel depuis que le père de Sugizo avait mis un embargo sur Morven pour une histoire d’armement illégal. L’embargo durait toujours et sa haine s’était reportée sur Sugizo. Il ne supportait pas la prospérité de Samoel alors que l’économie de son pays restait dans les abysses. Et quand il avait vu la beauté de la reine, un sombre désir de vengeance s’était emparé de lui.

La rumeur du retour et des projets de Taliésin l’avait beaucoup intéressé. Il se sentait prêt à laisser son trône moyennant quelques arrangements. De toutes façons, il avait tout intérêt à collaborer parce que le magicien ne portait pas les humains dans son cœur.

L’endroit où se cachait le magicien était un secret qui se transmettait entre ses sympathisants. Il l’obtint du souverain du Farghestan et partit avec lui pour le trouver et lui proposer son aide.

(Je coupe là sinon je vais pondre un roman. Je précise pas où ils vont pour éviter de marcher sur tes plates-bandes si jamais tu sais déjà ! XD )

Taliésin avait donc fini par retrouver son pays natal.
Sa cité avait bien changé, et elle portait désormais le nom d'Arkorath.
La rumeur de son retour s'était répandue un peu partout, et déjà, plusieurs royaumes voulaient se rallier à lui.
Il lui avait fallu un petit bout de temps avant de réussir à s'infiltrer dans la capital, mais finalement, il y était parvenu.
Ne voulant pas réveiller l'inquiétude des royaumes voisins, il avait opté pour une stratégie disons... pacifiste.
Usant de ses pouvoirs psychiques, c'est sans peine que le mage prit le contrôle de l'esprit du souverain.
Il avait touché le cœur d'Arkorath et personne n'en saurait rien.
Shun n'étant désormais qu'une simple marionnette à son service, Taliésin révéla enfin sa position aux seigneurs désirant se lier à lui.
Aujourd'hui il devait recevoir le souverain du Farghestan et celui de Morven. Les consignes étaient simples : Ils devaient entrer dans la cité en toute discrétion.
Pour l'instant, personne ne devait soupçonner sa présence à Arkorath.
Arkorath qui retrouverait bientôt son ancien nom : Kymry.

(Voilà, tu sais le plus important ! ^^)

(Ah oui d'accord ! Remarque c'est une stratégie plus intelligente que celle de débouler comme un bourrin et de tout casser. Et vu ses pouvoirs, ça aurait été étonnant qu'il ne puisse pas manipuler Shun ! Shinrei va avoir une bien mauvaise surprise quand il va revenir au pays ! )

Les deux rois se rendirent à Arkorath sous l’apparence de simples voyageurs et parvinrent sans peine jusqu’à Taliésin.

Gorod, le géant du Farghestan faisait bien deux mètres cinquante de haut et était large comme une armoire. Ossian était humain. Mais l’un comme l’autre se sentirent écrasés par l’incroyable puissance qui émanait de Taliésin alors même qu’il les regardait sans bouger, assis sur un grand siège qui ressemblait à un trône. Pour Ossian, cela ne fit aucun doute : mieux valait l’avoir comme allié que comme ennemi. Et peu lui importait que Taliésin veuille écraser le genre humain dont il faisait pourtant partie.

- Salut à toi Taliésin ! dit Gorod en s’inclinant. Nous sommes venus mettre nos forces et nos royaumes à ton service.

Ossian renchérit :

- Bien que je sois humain, je soutiens ton projet. De plus, Gorod et moi avons des comptes à régler avec Samoel. Nous serions heureux de t’aider à anéantir ce royaume arrogant qui travaille en ce moment même à rassembler des forces pour te combattre.