Pourquoi il a fait ça ? [Yoshiki-Bou][Terminé]

C'était le surlendemain du départ de Kaoru.

Toshi rentrait de ses cours, l'air inquiet. Il avait beaucoup de choses à penser à cause de l'approche des examens : le stress des élèves à gérer, les devoirs à inventer, le travail quotidien par-dessus... Mais il avait remarqué qu'il n'avait pas vu Kaoru et Bou depuis un bon moment. Ce n'était pas normal. Kaoru ne s'était montré à aucun cours et n'était même pas venu chercher de photocopies.
Il passa chez Yoshiki pour déposer ses affaire et lui dit :

- Yoshiki, je vais aller voir comment vont Kaoru et Bou. Ca fait deux jours que je ne les ai pas vus, ce n'est absolument pas normal. Je m'inquiète peut-être pour rien mais je vais quand même passer les voir surtout que Hiro voudrait passer la nuit chez eux ce soir.

Yoshiki se reposait tranquillement dans son salon.
Les fins d'années étaient toujours épuisantes quand on était directeur!

Mais tout allait bien pour le moment, le calme semblait être revenu dans l'Académie ce qui n'était pas pour lui déplaire!

Néanmoins, l'apparition de Toshi lui fit froncer les sourcils.
Deux jours?
Effectivement, étrange...
Sans être un bourreau de travail, Kaoru se donnait du mal pour étudier et pouvoir ensuite offrir une vie convenable à sa famille...
Et puis, Bou sortait promener Amiyu régulièrement et, maintenant qu'il y réfléchissait, c'était étrange qu'ils ne soient même pas venir dire bonjour à Hiro qu'ils aimaient comme leur fils...

-Effectivement, c'est inquiétant. dit-il en se levant, embrassant doucement son amant. Allons-y.

Ils quittèrent donc les appartements de Yoshiki, allant jusqu'à ceux de l'autre couple.
Yoshiki frappa et n'eut aucune réponse.
Pourtant, il sentait parfaitement que les lieux étaient occupés.
Il refrappa, toujours rien... si ce n'est les pleurs d'Amiyu qui se firent entendre.

Réellement inquiet pour le coup, il tourna la poignée, constatant qu'étrangement, la porte n'était pas fermée alors que depuis que Sirius avait enlevé le bébé, ils fermaient systématiquement, qu'ils soient là ou non.

Un sentiment d'opression le pris quand il pénétra dans le petit apaprtement et il se dirigea tout naturellement vers la pièce où pleurait l'enfant...

-Bou!

Le petit corps gisait sur le sol, exactement là où il avait chuté, deux jours plus tôt...
Et Amiyu qui transpirait, tout sale et tout fatigué...

-Bou! répéta-t-il en se précipitant sur le petit homme, le soulevant délicatement. Bou... aller chaton, réveilles-toi...

Mais le blond semblait sourd.
Son esprit, torturé, maintenait son corps dans une étrange léthargie.
Il ne voulait plus jamais se réveiller...

Toshi se précipita vers Amiyu, le prit dans ses bras et constata qu'il était affamé et surtout, totalement déshydraté. Il ne pleurait plus que faiblement.

- Oh mon dieu ! Ne me dis pas qu'ls sont comme ça depuis deux jours ! Amiyu aurait pu mourir ! Et où est Kaoru ?

Il le chercha partout en pensant le trouver évanoui comme Bou mais il n'y avait personne. Pour parer au plus pressé, il prépara immédiatement un biberon d'eau pour Amiyu. Le pauvre petit se jeta dessus et se mit à boire jusqu'à manquer d'air.
Pendant que le bébé buvait, Toshi s'agenouilla près de Bou :

- Il n'est pas blessé...il n y'a aucune trace de lutte ni de Kaoru. Est-ce que Bou est malade ?

Une autre idée lui vint à l'esprit :

- Tu crois que...Kyo aurait pu revenir et entrer ici d'une façon ou d'une autre ?

Yoshiki, terriblement inquiet, souleva délicatement Bou et le porta à son lit.
L'horreur qu'il lisait dans son cœur le faisait frémir.

Il laissa Toshi s'occuper du pauvre bébé négligé et borda tendrement le pauvre petit blond en lui caressant les cheveux.

La question de Toshi lui fit tourner la tête vers lui et il soupira.

-Kyo n'est plus un danger pour le moment. dit-il calmement. Mais Bou est... comment dire... anéanti...

Un nouveau soupir franchit ses lèvres alors que son visage semblait triste.

-On lui a brisé le cœur. rajouta-t-il simplement.

Et vu l'absence de Kaoru, il n'est pas trop difficile de comprendre, au moins dans les grandes lignes, ce qu'il s'était passé...

Seulement, cela le laissait perplexe.
Il avait lu un tel amour dans le cœur dans l'ancien bad boy, un tel bonheur d'avoir sa famille... comment aurait-il pu les abandonner?
Néanmoins, l'état de Bou ne laissait pourtant aucun doute quand à ce qu'il s'était passé... il lisait un abandon total de tout, de la vie même dans son cœur... une envie de disparaître et une douleur...
Il ferma les yeux un instant, il avait mal...

-Toshi tu as... tu as remarqué quelque chose, concernant Kaoru ces derniers temps? questionna-t-il. Je veux dire... Je crois que, qu'il a abandonné sa famille...

Et Bou est en train de se laisse rmourir à cause de ça...

Toshi ouvrit de grands yeux choqués en berçant Amiyu qui commençait enfin à se calmer :

- Quoi ?!!! Kaoru les a abandonné ?! Non c'est impossible ! Je n'ai rien remarqué du tout le concernant. La dernière fois que je l'ai vu, il gagatisait à mort parce qu'Amiyu commençait à dire "Papa".

Il jeta un regard au bébé, encore rouge et faible avec des larmes dans les yeux :

- Non...il doit y avoir une autre explication...Kaoru n'a pas pu faire une chose pareille...

Il était complètement désemparé. Kaoru n'avait pas tout à fait choisi cette vie mais il était persuadé qu'il avait fini par l'apprécier. Il aurait abandonné son fils comme ça ? Impossible... Pas de son plein gré...

- On n'a pas toutes les cartes en main...je suis convaincu qu'il y a quelque chose qu'on ne sait pas. Peut-être que Bou saura nous expliquer quand il se réveillera.
En attendant, je vais laver un peu ce pauvre Amiyu.

Il fila dans la salle de bain pour donner quelques soins au bébé.

Yoshiki ne répliqua rien.
Oui, cette histoire devait avoir un fond bien plus important que ce qu'ils en voyaient pour l'instant.
Mais cela ne changeait rien à la situation pour le moment.
Kaoru était parti, et Bou se laissait dépérir...

Il laissa Toshi s'occuper du bébé, décidant d'essayer d'en faire de même avec Bou.
Prenant ses petites mains dans les siennes, il se concentra très fort et parvint à atteindre son cœur, totalement déchiré.
Il eu un mal fou à le pousser à revenir vers la lumière et il lui fallut dix bonnes minutes pour parvenir à rasséréner assez le cœur du petit blond pour pouvoir le faire ouvrir les yeux.
Yoshiki haletait quelque peu, épuisé et douloureusement atteint par ce qu'il venait de faire et de ressentir mais sourit néanmoins délicatement à Bou qui papillonnait difficilement des paupières.

-Hey chaton. fit-il avec douceur. Comment te sens-tu?
-Ka... o...

Un simple murmure, rien de plus, et Bou détourna le regard en fermant douloureusement les yeux.
Kao... pourquoi tu n'es pas là?
Je me sens si faible mon amour, j'ai besoin de toi, tellement besoin...

Yoshiki soupira, caressant tendrement le front du plus jeune.

-On va le retrouver, ne t'en fais pas. murmura-t-il.

Une larme roula sur la joue de Bou...

Toshi revint avec un Amiyu tout propre mais toujours affamé.
Quand il vit que Bou avait ouvert les yeux, il s'accroupit à son chevet :

- Bou...comment tu te sens ? Tu es resté inconscient pendant deux jours.

Il lui montra son bébé en souriant :

- Mais Amiyu va bien, je vais lui donner à manger. Est-ce que tu peux nous dire ce qui s'est passé ?

Tout en attendant que Bou réponde, il chercha et trouva les petits pots pour bébé et revint s'asseoir par terre, près de Bou et de Yoshiki en donnant à manger à Amiyu qui mangea goulument.

Juste à ce moment-là, une petite furie entra par la porte qui n'était pas fermée à clef :

- Maman, Papa ! Ze suis là !

Hiro s'arrêta net en apercevant Bou :

- Bah qu'est-ce qui se passe ? T'es malade ?

Deux jours...
Deux jours que Kaoru était parti alors?
Parti... il était parti...

Bou détourna la tête quand Toshi lui montra Amiyu.
Mon bébé...
Je te hais...
Tout ça, tout ça c'est ta faute!
Si je n'avais pas eu de bébé alors... alors Kaoru aurait eu moins de soucis et peut-être, peut-être qu'il m'aimerait encore?
Oui, il n'aurait pas été prisonnier de son rôle de père, il serait là, avec moi il... il aurait pris soin de moi, juste de moi et ça aurait été bien et...

Les larmes ravageaient désormais le visage de Bou qui avait tourné la tête sur le côté pour ne pas les voir, eux qui étaient si heureux...
Quand Hiro débarqua, ce fut la goutte de trop.
Hiro... encore un enfant, encore un mensonge...
Et ce "maman,papa"...
Non, jamais, plus jamais...

Si seulement il avait été normal...
S'il avait été une vraie fille, Kaoru ne serait pas parti hein?
Kaoru...

-Maman? s'inquiéta Hiro en rejoignant Yoshiki près du lit. Y s'passe quoi?

Yoshiki soupira et passa une main dans les cheveux du petit garçon.

-Ta maman est très triste. murmura-t-il doucement.
-Pouquoi?
-... Kaoru... est parti...

Un sanglot étouffé se fit entendre du côté de Bou.

-Pouquoi? répéta le petit garçon.
-Je ne sais pas mais... Bou est malheureux, il aime ton papa très très fort tu comprends?

Hiro gardait un air un peu interrogatif sur le visage.

-Ze l'aime aussi papa!
-Je sais poussin, je sais... on l'aime tous très fort...
-Maman... repris Hiro en grimpant sur le lit. Soit pas triste, on est là nous!

Bou tourna alors un regard quasi haineux vers le pauvre petit garçon qui tentait de lui faire un câlin.
Il le repoussa violemment, Hiro tombant du lit et se mettant à pleurer.

-Bou! s'indigna Yoshiki en prenant le pauvre Hiro dans ses bras. Nan mais ça va pas!

De nouveau, Amiyu s'était mis à pleurer, fichant de la purée de brocolis partout.

-Faites le taire! cria Bou en pleurant. Allez-vous en, je veux plus les voir, plus jamais!

Yoshiki resta choqué par cette phrase alors qu'Hiro sentait son petit cœur se biser.
Maman... veut plus de moi?
Le directeur reposa doucement Hiro à terre, près de Toshi auquel il s'agrippa, et rejoignit Bou.

-Pourquoi dis-tu tu cela? demanda-t-il doucement.
-C'est sa faute... Il voulait pas être papa... Amiyu aurait pas dû... Si... si Amiyu était pas là, Kaoru serait encore avec moi...

Des sanglots dévastèrent le pauvre Bou qui finit par pleurer amèrement dans les bras d'un Yoshiki totalement abasourdit.
Kaoru avait-il vraiment dit cela?

Toshi se retrouva avec un bébé et un enfant sur les bras. Tous les deux en larmes et lui, totalement choqué.
Jamais il n'aurait pensé que Bou était capable de prononcer des horreurs pareilles. Mais que se passait-il mon dieu ? Kaoru avait vraiment dit ça ?!

C'était intenable pour les enfants, il ne fallait pas qu'ils restent là :

- Yoshiki, je reviens tout de suite. J'emmène Amiyu et Hiro chez nous, il n'est pas question qu'ils continuent d'assister à tout ça.

Il posa Amiyu dans son landeau à roulettes après l'avoir vite nettoyé, dit à Hiro de le suivre et quitta la pièce.
Le petit faisait une mine à fendre le coeur.
Il entra dans l'appartement et posa le landeau d'Amiyu dans la chambre d'Hiro. Puis il prit sur ses genoux le pauvre enfant qui semblait avoir le coeur aussi brisé que Bou:

- Mon chat.., lui dit-il d'une voix douce, je ne veux pas que tu croies ce que Bou a dit. Essaie de comprendre. Il est totalement sous le choc.

- Il veut plus de moi...gémit Hiro avant de fondre en larmes.

Toshi le serra contre lui

- Ce n'est pas vrai ! Hiro, Bou ne pensait pas ce qu'il a dit ! Quand les adultes sont dans un état pareil, il leur arrive parfois de dire des choses sans réfléchir. Bou t'aime réellement, il faut absolument que tu le croies ! Et Amiyu aussi !
- Et Kao ? Pourquoi il est parti ?
- Je ne sais pas...je crois qu'il lui est arrivé quelque chose de très grave.

Il prit le visage de l'enfant et l'obligea à le regarder :

- Je te promets qu'on va le retrouver et que tout redeviendra comme avant. Tu me crois Hiro ? Je te le promets !

Hiro pleurait toujours mais il acquiesça quoi que sans conviction. Toshi ne pouvait rien faire de plus pour le moment.
Il le berça pendant plusieurs minutes avant de lui dire :

- Je dois y retourner pour essayer de comprendre ce qui s'est passé. Je veux que tu restes ici et que tu veilles sur ton petit frère. Est-ce que tu peux faire ça ?

Hiro renifla mais répondit "oui".

- S'il se passe quoi que ce soit, cours vite nous prévenir d'accord ?
- Oui...tu reviens vite ?
- Promis...mais il faut qu'on s'occupe de ta maman d'abord. Elle va vraiment mal...

Ce n'était pas l'idée du siècle que de laisser un bébé sous la surveillance d'un enfant de trois ans mais Toshi voulait absolument retourner voir Bou. Ils n'étaient pas bien loin et Hiro était très mature pour son âge.

Il l'embrassa longuement sur le front puis le posa sur le lit. Aussitôt, Hiro vint s'appuyer sur le landeau de Bou comme un mini-ange gardien. Le coeur de Toshi se fondit de tristesse à cette scène. Ces deux pauvres enfants ne méritaient pas de subir les dommages collatéraux de ce drame.

Il pensa à prévenir Tony qu'ils étaient là puis il rejoignit vite Yoshiki.

Bou pleurait, pleurait, pleurait!
Comme il n'avait jamais pleuré.
Oh certes, des larmes il en avait versé des centaines de fois mais aucune n'avaient eu ce goût si amer...

Et Yoshiki ne savait pas quoi faire pour l'apaiser, il ne pouvait rien faire!
C'était de Kaoru dont il avait besoin, et il semblait avoir totalement déserté... et pas de la meilleure façon qui soit...

Il songea que Toshi avait bien fait d'emmener les enfants à l'écart... le pauvre petit Hiro...
Amiyu, lui, aurait tout oublié mais son grand frère en garderait probablement un traumatisme durant un bon moment...
Après tout, il avait déjà eu une vie pas très gaie alors... se faire rejeter ainsi par celui qu'il considérait comme sa maman...
Pauvre enfant...

Néanmoins, il y avait un problème pour l'instant bien plus urgent à régler et lorsque Toshi revint, Bou pleurait toujours dans ses bras et il le berçait doucement.

Il lança un regard désespéré à son amant et soupira.

-Bou... chaton... Il faut que tu nous racontes ce qu'il s'est passé... dit-il avec délicatesse. Je sais que tu as mal mais dis-moi... où est Kaoru?

Rien que l'évocation de ce nom sembla faire étouffer le petit blond.

-'Sais pas...
-D'accord... et, il t'a dit pourquoi il est parti?

Bou crispa ses petites mains sur la chemise du directeur et sa voix ne fut qu'un murmure désespéré... mais lorsqu'il commença à parler, il ne put s'arrêter.

-Il a dit... qu'il avait sacrifié sa vie pour moi et le bébé... qu'il m'aimait plus... que j'étais qu'un cul à baiser et qu'on l'étouffait que... Qu'il allait faire ce qu'il aurait dû faire... sans nous, qu'il voulait pas de nous il...

Sa voix était déchirante et il s'agrippa un peu plus à Yoshiki.

-Il me déteste... il... Yoshiki... Je...

Je veux mourir...

Le cri de son cœur, Yoshiki l'entendit parfaitement et il serra Bou à s'en étouffer.
Kaoru... mais qu'est-ce que tu as fait?

Toshi arriva pour constater qu'on avait pas progressé d'un poil.
Bou se vidait de ses larmes dans les bras d'un Yoshiki dépassé. Il s'assit à côté de lui et caressa les cheveux de Bou en l'écoutant parler.

Il fut stupéfait d'entendre ce qu'avait fait Kaoru.

- C'est pas possible...répéta-t-il. Kaoru ne peut pas être un tel salaud...il avait tellement changé par rapport au début !

Oui mais chassez le naturel et il revient au galop. Et si c'était vrai ? Et si Kaoru s'était senti étouffé et l'avait toujours caché ? Il avait peut-être gardé trop de choses en lui et ça avait fini par exploser...

Mais Toshi se sentit beaucoup plus en colère qu'apitoyé envers Kaoru. Pour lui c'était clair : il devait revenir ! Et il était déjà bien décidé à tout faire pour !

- Bou...tu ne me croiras peut-être pas tout de suite mais on va te le ramener. Je sais pas comment on va faire mais il est hors de question que Kaoru s'en tire comme ça ! J'irai le chercher et je le ramènerai par la peau des fesses s'il le faut ! Il n'a pas le droit de vous faire ça !

Et j'espère de tout mon coeur qu'il a une raison valabe et excusable pour avoir commis cette ignominie. Sinon je le grille et Bou ne s'en remettra jamais...

C'était tout ce qu'il pouvait faire. Penser à la suite, agir et croire que tout n'était pas perdu. Il fallait que Bou garde un semblant d'espoir pour ne pas sombrer.

Yoshiki ne comprenait plus rien.
Il devait y avoir une explication, une horrible explication à tout ça!
Il ne pouvait pas se tromper en lisant le cœur des gens et il savait que Kaoru aimait Bou et ses enfants plus que tout au monde!
Il n'aurait pas pu les abandonner et les blesser ainsi volontairement.

Un sortilège quelconque?
Non, tous les mouvements magiques de l'école étaient répertoriés et il savait absolument ce qu'il s'y passait.
Et puis, il ne voyait absolument pas qui aurait eu un tel pouvoir...
Même Kyo en était bien incapable et de toutes façons, ce n'était absolument pas son genre!
Il aurait laissé Kaoru ici, pour le voir se détruire...
Et puis, Kyo avait disparut pour l'instant, explosé par l'amour de Sirius donc bon...

Non, il devait s'être passé autre chose... mais quoi?
La seule explication que Yoshiki arrivait vaguement à envisager, c'est que Kaoru avait voulu protéger sa famille d'une bien maladroite façon...
Oui mais, les protéger de quoi?
De lui?
C'était stupide!
Et puis,Kaoru savait bien qu'en cas de problème, Toshi et lui étaient là!

Non, décidément, il ne comprenait pas...

Et l'état de Bou lui fendait le cœur...

Et puis, la rancœur de Toshi ne l'aidait pas trop non plus ^^"
Néanmoins, il avait raison... ils ramèneraient Kaoru, quoi qu'il arrive!

-Bou... reprit-il doucement. Écoutes-moi chaton... Je sais, que tu souffres horriblement... Je sais que tu aimes Kaoru plus que tout au monde mais... Tu as aussi des enfants, des enfants qui t'aiment et qui comptent sur toi...
-J'en veux pas!
-Bou ça suffit maintenant! Tu es une maman oui ou non? Amiyu n'est qu'un bébé, TON bébé! Il a faillit mourir parce que personne ne s'est occupé de lui pendant deux jours!
-C'est sa faute...
-Oh que non! Il est totalement innocent Bou! Il n'a pas demandé à venir au monde! Si tu veux t'en prendre à quelqu'un pour sa présence ici, râle contre Kyo mais certainement pas contre ton fils, ce n'est qu'un bébé!
-Mais... mais...

Il ne savait pas quoi dire, les paroles de Yoshiki le blessant encore plus.
Au moins, il avait trouvé une sorte de bouc émissaire à tout ça mais là...
Il était si... perdu...

-J'ai pas la force... murmura-t-il.

Plus le courage de me battre, plus la force d'être maman.
Je vous en prie, laissez-moi mourir... vous vous en occuperez,vous hein?
Je veux pas, je peux pas... je peux plus, pas sans Kao...

Toshi ajouta d'un ton véhément :

- Bou, tu ne peux pas rendre ton bébé responsable de ça, tu ne peux pas ! Tu ne vas pas me faire croire que tu aimais Amiyu uniquement à cause de Kaoru ?! Ce n'est pas seulement son fils, c'est le tien aussi !! Et il le sera toujours avec ou sans Kaoru, tu n'as pas le droit de l'abandonner !!

Il prit ses petites mains dans les siennes :

- Il faut que tu te reprennes !!

Il ne savait pas comment lui faire reprendre espoir. Lui ramener Kaoru ne signifiait pas qu'ils allaient de nouveau être en couple et il n'osait pas lui promettre ça tellement il doutait des motivations du jeune homme. Alors que dire pour lui donner espoir ?

Il soupira. C'était tellement affreux de se sentir aussi impuissant !

- Si vraiment, tu n'en pas la force, on s'occupera d'Amiyu le temps que tu te reprennes. Mais tu dois y arriver ! Tu es maman, il te reste encore deux excellentes raisons de vivre, Kaoru n'était pas la seule !

Bou était à bout de forces et ses nerfs avaient lâché depuis bien longtemps.
Néanmoins, il avait arrêter de pleurer... plus assez d'énergie pour ça...
Il en restait plus que le vide... rien d'autre.
Oh certes, il aimait toujours ses enfants mais... pour l'instant, seul le manque et le cruauté de Kaoru restaient gravés dans son cœur...

Il ne regarda pas Toshi, ne l'écouta pas vraiment non plus, semblant simplement... perdu, le regard vide, les joues pâles.
Épuisé et au bout du rouleau...

-On va le transporter dans mes appartements. dit Yoshiki à son mari. Il lui faut une surveillance constante...

Ou j'ai peur qu'il ne fasse une bêtise...

-Amiyu et Hiro seront en sécurités avec nous, Tony s'en occupera quand nous ne le pourrons pas... Et je compte bien sur Kaoru pour revenir prendre la place qui est la sienne par la suite!

On n'abandonne pas ses enfants comme ça!

-Toshi, tu veux bien aller prévenir Tony qu'il prépare une chambre? Je l'amène.

Toshi acquiesça et fila dans leur appartement. Tony, en serviteur modèle, aménagea vite une des nombreuses chambres d'amis pendant que le professeur allait voir comment se portaient les enfants.

Amiyu s'était endormir et Hiro ne semblait pas loin d'en faire autant et il pleurait encore.

Toshi le prit dans ses bras :

- Chaton, on va emmener Bou ici parce qu'il ne peut pas rester seul. Mais ne va pas le voir tout de suite d'accord ? Il a besoin de repos.

Et surtout, je ne veux pas prendre le risque qu'il te repousse encore.

Hiro hocha la tête et Toshi le coucha dans le lit :

- Allez dors un peu, on est là tu n'as plus besoin de surveiller Amiyu. On va le mettre avec moi et Yoshiki pour qu'il ne te réveille pas.

Hiro mit son pouce dans la bouche et se tourna sur le côté pour s'endormir. Toshi prit le landeau d'Amiyu et alla le porter dans la chambre conjugale. Bon, de ce côté-là, ça risquait rien.

Quand Yoshiki arriva, il l'aida à coucher Bou qui paraissait totalement prostré.

-Je veux pas... partir... murmura Bou.
-Tu n'as pas le choix, on ne va pas te laisser seul ici.

Bou ne dis rien mais n'en pensait pas moins...
Je veux être seul, je veux m'endormir et ne plus jamais me réveiller...

Raison de plus! pensa Yoshiki.
Ils pourraient au moins l'empêcher de faire une connerie s'ils l'avaient à leurs côtés...

Soulevant délicatement le jeune homme, le directeur sorti de l'appartement et amena Bou jusque chez lui, le déposant doucement dans le lit que Tony avait préparé.
Il posa ensuite une main sur son front et lui envoya assez d'ondes pour le voir plonger dans un sommeil calme et sans rêves.

-Comment vont les enfants? demanda-t-il à Toshi quand ils furent retournés dans le salon.

Toshi soupira :

- Pour Amiyu ça va. Je l'ai mis dans notre chambre. C'est surtout Hiro qui est sous le choc. J'ai fait ce que j'ai pu pour le convaincre que Bou ne pensait pas ce qu'il lui a dit mais je suis pas certain d'avoir réussi. Tant que Bou ne va pas mieux, il ne faut pas qu'il le voie.

Il passa les bras autour de la taille de son amant :

- Je comprends pas et j'arrive pas à y croire...Comment a-t-il pu faire une chose pareille ? Il faut qu'on le retrouve mais après deux jours, il est sûrement déjà loin et nous n'avons pas le moindre indice. Je vais commencer par interroger le luthier. S'il n'y a rien, on ira voir en ville. On pourrait lancer un avis de recherche ?

Yoshiki acquiesça.

-De toutes façons, je pense que les voir ne serait pas bon pour Bou... Il a besoin de temps pour se remettre au moins un minimum.

S'il se remet...
Il est vraiment... arf...
J'ai vraiment peur pour lui...

-Je pense que... je vais aller en ville. répondit-il. Je connais des gens qui pourront probablement me renseigner... Ne t'en fais pas, on va le retrouver et le mettre en face de ses responsabilités... Il faut au moins qu'il s'explique avec Bou, calmement, sinon, il ne s'en remettra jamais...

Et je doute que, aussi salaud soit-il redevenu, Kaoru souhaite sa mort...

Soupirant, il embrassa doucement la tempe de Toshi et déposa sa tête sur son épaule.

-C'est bizarre quand même... souffla-t-il, perdu dans ses pensées. Aussi brusquement... Enfin, je sais que Kaoru les aime... Il a dû se passer quelque chose de grave pour qu'il fasse ça... Tu crois qu'il aurait été assez stupide pour ne pas venir nous parler de ses problèmes?

Toshi fit la moue en réfléchissant :

- Franchement, ça m'étonnerait pas ! Si vraiment c'est un problème grave qui est à l'origine de ça, Kaoru est bien capable d'avoir voulu régler ça tout seul. Il est trop fier pour crier au secours. Mais qu'est-ce que ça peut être ? Si vraiment c'est ça, on dirait qu'il a essayé de se faire hair...ça doit être extrêmement grave. Et franchement, j'espère que cette hypothèse est bonne. Parce que s'il a vraiment abandonné sa famille dans le seul but d'aller s'amuser, je ne pourrai pas lui pardonner même s'il est jeune !

Il reprit :

- Je voudrais vraiment pouvoir le chercher avec toi. Mais il va falloir que quelqu'un reste là pour veiller sur Bou et les enfants. C'est frustrant. Tu y vas dès aujourd'hui ?

Le raisonnement de Toshi tenait parfaitement la route.
Mais cela fit encore plus peur à Yoshiki.
Un problème nécessitant autant de douleur...
Bon sang, mais dans quel pétrin était-il allé se fourrer?
Il espérait de tout cœur qu'il n'y a rien de trop trop grave... et qu'il allait vite retrouver ce petit voyou au grand cœur qui, si l'hypothèse de Toshi était juste, devait souffrir un martyre incommensurable d'avoir fait subir ça à sa famille...

-Oui, je vais y aller... Il est déjà tard mais j'aurais probablement plus de facilité à obtenir des renseignements pendant la nuit... Essaye de faire manger quelque chose à Bou, au pire, fais lui avaler une potion revigorante mais il faut qu'il garde des forces... Je pense que dans quelques jours, au plus tard, nous l'aurons retrouvé... Il faut que Bou tienne le coup d'ici là...

Toshi hocha la tête :

- Compte sur moi, je vais bien m'occuper d'eux. Et toi fais attention surtout...

Il le prit dans ses bras et l'embrassa.

- Je suis sûr que tu le retrouveras. J'espère seulement qu'il sera en bon état et que tout va s'arranger.

Yoshiki lui sourit tendrement en lui rendant son baiser.

-Ne t'en fais pas, je vais le ramener...

Et quelques instants plus tard, il quittait l'école en direction de la ville...

Ce qu'il ne savait pas encore, c'est que cela serait bien plus difficile que ce qu'il avait pensé et retrouver Kaoru lui pris finalement pas mal de temps.

Il revenait à l'école dont il avait laissé les rennes à Seiji et Toshi une ou deux fois par jour... parfois, il restait deux nuits d'affilée à l'extérieur ,suivant des pistes qui ne menaient finalement à rien...

Bou, lui, restait enfermé dans un étrange mutisme.
Le regard vide, fixe, il ne pleurait plus... mais ne réagissait plus non plus.
Il refusait de s'alimenter et ne dormait que sous somnifères...

Pauvre enfant, totalement anéanti...

De leur côté, les enfants supportaient l'absence de leurs parents comme ils pouvaient.
Amiyu manifestait une certaine angoisse. Il répétait "pa" ! plus souvent et pleurait fréquemment sans raison.

Hiro veillait sur lui avec une incroyable constance. Plus d'une fois, Toshi l'avait trouvé endormi avec Amiyu dans les bras. L'enfant était devenu taciturne et beaucoup moins bavard qu'avant. Mais il ne prononçait jamais le nom de Kaoru et Toshi n'osait plus en parler devant lui.

Le seizième jour, Yoshiki revint d'une ses investigations et Toshi sentit qu'il y avait du nouveau:

- Ca y est ? Tu sais enfin où il est ?

Yoshiki était rentré totalement épuisé cette fois-ci mais un maigre sourire sur le visage.
Et Toshi s'en rendit bien vite compte.

-Oui, je le sais. dit-il simplement. Et ça ne va pas être simple de l'en faire sortir...

Il sembla perdu un instant dans ses pensées, s'étalant dans son canapé.

-Toshi... si j'arrive à le ramener ce soir, il aura probablement besoin de soins et de beaucoup de soutien... Je sais que tu as déjà fait énormément pour t'occuper de tout ce petit monde mais ça ne va pas s'améliorer tout de suite... tu tiendras le coup?

Toshi vint s'asseoir et se caller tout contre lui pour lui communiquer du réconfort car il savait que cette histoire épuisait son amant.

- Moi ça va tu sais. J'ai assez de forces pour les soutenir. Ramène vite Kaoru et je ferais tout ce qu'il faudra. Où est-il ? Dans quel pétrin s'est-il encore fourré cet idiot ?