Le calme avant... La tempête ? [Toshi] (terminé)

L'été touchait à sa fin, et le vent qui glissait dans ses cheveux était bel et bien celui de l'automne.
Les yeux perdus dans le vide, Uruha tentait de placer par ordre chronologique tous ses souvenirs.
Son apprentissage chez les nymphes, son arrivé ici, sa rencontre avec Emma, la découverte de la naïade, la mort d'une des siennes, la réunion avec Mana, Toshi et Yoshiki, les leçons de Mana... Et la vérité.
Cela faisait une semaine qu'il était parvenu à voir à travers la nature... Une semaine qu'il ne suivait plus les cours... Une semaine qu'il évitait les gens... Même Emma.
Son peuple s'était éteint sans qu'il puisse rien y faire...
Il était né d'un amour forcé entre une princesse naïade et un homme héritier... Un hermaphrodite qui plus est.
La guerre prenait sa source ici.
Mais sa mère avait menti, elle avait rejeté la faute sur les nymphes, et c'était elles qui avaient subi la colère des hommes.
Un massacre qui n'avait pas lieu d'être au final...
Au début, il avait pensé quitter l'académie... Mais après mûr réflexion, il avait constaté sa trop grande faiblesse.
Depuis une semaine, il travaillait à faire évoluer ses pouvoirs, animé par un désir de vengeance invisible.
Sa puissance avait déjà énormément augmenté, à tel point que les éléments lui obéissaient au doigt et à l'oeil.
Tous les éléments sauf peut-être l'eau... L'eau qu'il se refusait à apprivoiser par dégoût.
Ca lui rappelait trop les naïades, et il ne voulait plus avoir un quelconque lien avec elles.
Le jeune hermaphrodite se laissa tomber sur l'herbe fraîche, ferma les yeux, et se transforma en demoiselle.
Là... Il se sentait vraiment bien ainsi...

Toshi s'inquiétait pas mal pour Uruha depuis qu'il savait qu'elle avait découvert la vérité sur son peuple. En dehors du fait, qu'elle était aux abonnés absents en cours et qu'elle passait son temps à s'entraîner, il craignait un peu qu'elle ne fasse une bêtise. Elle était tellement impulsive ! Tout comme Emma d'ailleurs qui traînait avec Inoran mais qui était triste de l'éloignement volontaire de la jeune nymphe.

Il avait laissé passer quelques jours mais il se disait qu'il ne serait pas plus mal d'aller jeter un oeil à la jeune fille pour vérifier que tout allait bien. Aussi lorsqu'il la vit au bord du lac depuis sa fenêtre, il descendit dans le parc et s'approcha d'elle :

- Uruha ? On te voit de moins en moins ces temps-ci, est-ce que ça va ?

Ah tiens... Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu sa voix...
Uruha releva ses paupières pour regarder le nouvel arrivant, et un sourire étira automatiquement ses lèvres.
La jeune nymphe ramena un drap sur elle. Drap qu'elle avait pris soin d'emporter sachant pertinemment qu'elle finirait tôt ou tard toute nu. u_u

- Ah monsieur Toshi ! Cela faisait longtemps, oui... Pardonnez mes absences répétées, mais je n'arrive plus à tenir sur une chaise ces derniers temps...Comment vous portez-vous ?

Mine de rien... Ces petites discussions avec son professeur lui avaient manqué.

Toshi s'assit près d'elle, une ride d'inquiétude entre les deux sourcils :

- Encore toute nue ? Uruha, tu vas finir par te faire violer, tu devrais vraiment faire attention.

Ahlàlà cette gamine exhibitionniste ! Il poursuivit en se frottant les cheveux :

- Moi ça va come d'habitude. Je comprends que tu sois perturbée en ce moment mais tu vas finir par avoir un souci pour rattraper le retard si tu ne reviens pas en cours. En plus, tu restes toujours toute seule comme au début et ça m'inquiète un peu.

L'étudiante se contenta d'un haussement d'épaule.
Elle ne mettait pas toute nue devant les autres... Juste ici, et quand elle était seule.
Rattraper le retard ?

- Monsieur... Je suis très bien toute seule... Et puis, même si je ne vais pas en cours, j'évolue quand même ! Mes pouvoirs ont considérablement grandis ! Je suis capable de communiquer avec le vent, la terre, la nature ! J'ai appris plein de chose.

Un soupir passa ses lèvres, et elle regarda Toshi droit dans les yeux.

- Je n'ai plus aucune raison d'aller en cours...

Elle savait parfaitement que son professeur s'inquiétait pour elle... Mais ce qu'elle désirait, il ne pourrait jamais le lui apporter.

- C'est toujours le grand amour de votre côté ?

Ou comment faire dévier la conversation ! 8D
Parce-qu'elle savait la réponse finalement...

Toshi poussa un soupir las et sourit faiblement :

- Toi et ton goût pour les questions indiscrètes ! C'est toujours le grand amour oui. Et puisque tu me titilles là-dessus à mon tour ! Quand vas-tu profiter de ta jeunesse et te trouver un charmant garçon ou une charmante fille ?

Il n'osa pas trop dire que la chose était compliquée par le fait que Uruha pouvait passer d'un sexe à l'autre !

La jeune fille laissa échapper un petit rire.
Son professeur était toujours aussi sensible à la taquinerie !

- Ah ! Je l'ai trouvé, mais certaines circonstances font qu'il est inaccessible. Et puis... Je suis hermaphrodite... Croyez-vous que quelqu'un pourrait réellement me porter un intérêt ?

Non. Elle n'y croyait plus.
Elle n'était qu'une bête curieuse aux yeux des autres.

[Vais bosser. TT Bisoux !]

( Arf dommage bisous !!! )

Toshi la regarda avec tristesse et lui caressa doucement les cheveux :

- Ma pauvre puce, ton cas est un peu particulier mais tu es tellement jolie en garçon ou en fille que je ne doute pas que tu finiras par trouver quelqu'un. Il te suffirait de rester dans une forme donnée ! ^^ Es-tu sûre que ce garçon soit si inaccessible ? Tu devrais essayer de sonder le terrain avant de te décourager.

Bon en même temps, Toshi ne connaissait rien des détails mais il fallait bien qu'il console cette pauvre Uruha.

Sonder le terrain ?
Ah ! Ah ! Il en a de bonne lui ! u_u
Uruha laissa un joli sourire espiègle venir lui étirer les lèvres, et plongea ses prunelles dans celles de son professeur.
Lentement, elle se rapprocha de son aîné, laissant son visage à quelques millimètre à peine du sien.

- Laissez-moi suivre vos conseils dans ce cas...

La jeune nymphe fit appel à ses pouvoirs, et en quelques seconde à peine, l'atmosphère devint étrangement... Envoûtante.
Le draps qui recouvrait encore son corps glissa petit à petit sur le sol, et la jeune demoiselle se retrouva très vite à quatre pattes au dessus de ce cher Toshi.
Sachant qu'elle tirait son pouvoir de séduction des nymphes et des naïades, c'était tout simplement deux fois plus puissant. xD
Sa bouche frôlant pratiquement celle de son aîné, l'étudiante murmura :

- Me serez-vous accessible ?

Au moment où il vit le regard d'Uruha, Toshi comprit qu'il aurait, encore une fois, mieux fait de se taire.
Uruha s'avança vers lui, tellement que pour éviter un contact embarassant, Toshi fut obligé de reculer jusqu'au se retrouver couché sur le dos, avec cette diablesse au-dessus de lui.

- Uruha qu'est-ce que tu f....?

Le drap glissa, dévoilant le superbe corps juvénile de la nymphe et Toshi sentit tout à coup qu'il avait très chaud et qu'il ne pouvait plus détacher ses yeux de cette peau parfaite. Il sut qu'elle était en train de l'ensorceler.

C'est moi son amour inaccessible ?! Oh non, c'est pas vrai, c'est toujours sur moi que ce genre de problèmes retombent !

Uruha se pencha pour frôler ses lèvres avec les siennes et Toshi paniqua. Il était littéralement divisé en deux. Son esprit refusait catégoriquement ce qui se passait mais son corps lui, était déjà impatient de la suite. Il était taraudé par l'envie de saisir cette fille dans ses bras et de l'embrasser.

Non, non !

Il ferma étroitement les yeux pour échapper au moins à la vue de la tentation mais le pouvoir d'Uruha était si fort qu'il était cloué au sol.

- Uurha non ne fais pas ça...gémit-il. Yoshiki...peux pas faire ça...Il en mourra et moi aussi...

La vue était délicieuse...
Ce cher professeur avait le corps en ébullition, et il semblait lutter férocement pour ne pas céder à la tentation.
Alors qu'elle allait l'embrasser, les derniers mots de son aîné la stoppèrent dans son élan.
Vous en mouriez tout les deux ?
Une faible grimace vint crisper les traits de son fin visage, et il se retransforma en jeune homme.

- Soit... Alors je me contenterai simplement de vous voler ceci.

Et disant cela, Uruha déposa un frêle baiser sur les lèvres de Toshi.
Il se redressa sans plus un mot, et s'assit face au lac, comme si rien ne c'était passé.

- M'approcherez-vous avec autant de compassion et de pitié désormais ?

Me regarderez-vous de la même façon ?

Toshi sentit son coeur manquer un battement lorsqu'Uruha l'embrassa. Puis il se redressa comme si de rien n'était et lui tourna le dos. Le professeur sentit son pouvoir disparaître et se redressa, le front moite et chamboulé par ce qu'il avait failli se produire.

- Oh mon dieu, c'était de moi que tu parlais...Mais...Uruha, comment ? Je suis trop vieux pour toi et je...je croyais que tu parlais d'un garçon de ton âge. Jamais je n'aurais pensé que tu parlais de moi. Je suis tellement désolé....

Il ne savait plus du tout où se mettre, ni comment réagir. Comment s'était-il débrouillé pour qu'un gamin de seize ans tombe amoureux de lui ? Son élève en plus, quelle situation stressante !

Un soupir passa les lèvres de l'hermaphrodite, et il se retourna pour faire face à son professeur, son éternel sourire illuminant son visage.

- Il y a un proverbe humain qui dit : Quand on aime on ne compte pas. J'ai seulement écouté mes sentiments et fait abstraction de l'apparence. Vous avez toujours été tellement gentil avec moi... Mais vous ne pouviez pas savoir monsieur. Et puis...

Il reporta son attention sur le lac et continua :

- J'étais conscient de n'avoir aucune chance... Je suis loin de faire le poids face à notre cher directeur. Pardonnez mes gestes déplacés... Je ne vous embêterai plus, promis.

Après tout, vous non plus, vous ne contrôlez pas vos sentiments...

Et avec tout ça, Uruha était toujours nu !
Toshi ramassa le drap et vint l'en envelopper soigneusement puis il garda un bras passé autour de lui :

- Je me suis occupé de toi comme je me serais occupé de ma fille tu sais ? (oui Toshi avait plutôt l'habitude de voir Uruha comme une fille). Entre Yoshiki et moi, ce n'est pas un amour comme les autres. Nous sommes liés tellement fort que si l'un de nous mourait, l'autre le suivrait tout de suite. Une rupture serait aussi dangereuse pour celui qui serait toujours amoureux. J'ai déjà failli le tuer une fois en étant très en colère contre lui.
Mais ce que tu m'as dit ne changera rien mon enfant. Tu pourras toujours venir me voir en cas de problèmes.

( pourquoi tu as titré le calme avant la tempête ? Y'a un truc qui se prépare ?^^)

(Hummm... Bonne question en faite ! 8D Je pense que ça viendra après... J'écris tout au feeling xD)

Un long frisson le parcourut de la tête aux pieds quand Toshi ramena le draps sur lui, et il écouta attentivement ses paroles.
Votre fille ?

- N'est-ce pas un peu triste ? Dis comme ça, j'ai plus l'impression que vous êtes enchaîné par cette relation... Mais c'est certainement mon imagination. Vous l'aimez vraiment, n'est-ce pas ?

Un sourire amer étira ses lèvres et il murmura :

- Je n'ai jamais réussi à trouver ma place... Même avec les nymphes, il y avait cette différence incontestable. Mais savoir que même un temps soi peu, vous m'avez considéré comme votre enfant...

L'étudiant laissa tomber son front contre ses genoux relevés et souffla :

- C'est agréable...

[ Oki]

Vous l'aimez vraiment, n'est-ce pas ?

Toshi sourit :

- Je ne me sens pas enchaîné. Ce lien s'est créé parce que nous l'avons bien voulu après tout. Et je l'aime plus que toutes les langues du monde ne pourraient l'exprimer.

Uruha était vraiment d'une force de caractère incroyable. Toshi admirait sa capacité à supporter la solitude et même à encaisser une déception amoureuse sans verser la moindre larme. Et par-dessus ça, il y avait la perte de son peuple. Cette gamine était un véritable roc sous son apparence fragile.
Uruha avait la tête sur ses genoux relevés. Toshi l'entoura de ses bras et murmura :

- Tu as ta place ici. N'oublie pas qu'il y a des gens sur qui tu peux compter. Et je sais qu'en grandissant, tu deviendras plus forte encore et que tu te construiras une vie où tu te sentiras bien. C'est pour ça que je veux te dire : ne quitte pas cette académie. Je suis certain que ça t'a traversé l'esprit.

Il hésita un instant puis demanda :

- Quels sont tes projets pour l'avenir ? As-tu l'intention d'aller venger ton peuple quand tu seras assez puissante ?

Oui, bien sûr que vous l'aimez... Un aveugle l'aurait deviné.
Rester ici ? Ais-je seulement une autre alternative ?
Non... Je ne crois pas...
Uruha releva la tête aux questions de son professeur, et réfléchit un instant.

- Vous affirmer le contraire serait vous mentir... J'ai l'impression que deux êtres se battent à l'intérieur de moi... L'un portant les couleurs de la raison, et l'autre celui de la vengeance. Je sais bien que la vengeance n'est pas bonne... Mais une colère que je n'arrive pas à extérioriser gronde au plus profond de moi...

Elle me ronge...
Et je sais que tôt ou tard, toute cette fureur finira par ressortir... Et de la plus violente façon qui soit.

- Que suis-je supposée faire ?

Toshi lui caressa doucement les cheveux comme s'il avait voulu pouvoir apaiser cette colère rentrée :

- Le conseil le plus raisonnable que je puis te donner serait d'oublier tout ça et d'ouvrir une nouvelle page. Que feras-tu si tu te venges ? Tu iras exterminer les hommes qui ont fait du mal aux nymphes ? Je ne suis pas sûr que tu sauras vivre avec autant de sang sur les mains, laisse ça aux vrais criminels. Et ça ne te ramènera pas ton peuple.
Ecoute ton côté raisonnable.

Mais au fond de lui, Toshi craignait ce qui grandissait en Uruha. Si elle pétait les plombs, qu'est-ce qui se passerait ? Pouvait-il seulement l'en empêcher ?

Finalement ce n'était pas tant contre les hommes qu'elle en avait... Mais plus contre les nymphes et leur mensonge.
Un nouveau soupir dépassa ses lèvres, et elle laissa tomber sa tête contre l'épaule de son professeur.

- Je le sais bien... Mais c'est tellement plus simple de se laisser aller à la colère.

Rester ici... Pourquoi pas ?
Mais dans quel but ?
Elle devait savoir.

- Monsieur Toshi... Vous n'avez jamais eu d'enfant ?

- La colère est plus simple c'est vrai, dit Toshi. Mais elle n'arrange rien du tout. Une fois que tu te seras défoulée, il ne te restera rien.

Il sourit à la question suivante :

-Non, je n'ai pas d'enfant. Et pourtant, j'ai été marié de longues années mais je crois que j'étais stérile. Mon ex-femme s'est retrouvée vite enceinte après m'avoir quitté.
Aujourd'hui, ça ne me manque pas, je suis suffisamment comblé. Mais j'ai toujours des tendances paternelles avec les enfants d'ici. Et avec toi surtout ! dit-il en lui ébouriffant gentiment les cheveux.

Suffisamment comblé...
Le jeune homme quitta l'épaule de son professeur et remit ses cheveux en place.

- Que feriez-vous d'un enfant de toute façon...

Uruha se releva, et attacha le draps autour de lui, de façon à se confectionner une sorte de tunique.
Très vite, il reprit son apparence de jeune demoiselle et s'avança vers le lac.
Les gens n'ont pas besoin d'elle... Non, c'est elle qui a besoin d'eux.
Mais elle était tout simplement bien trop fière pour oser demander une quelconque aide.

- Sensei... Et Yoshiki ? Il n'en veut pas d'enfant ?

Toshi passa une main embarassée dans ses cheveux, toujours assis dans l'herbe :

- Au bout de mille ans, je crois qu'il regrette beaucoup de ne pas avoir d'enfant. Du coup, il reporte son affection sur les gosses d'ici. Rien ne nous empêcherait d'en adopter un mais... rha c'est compliqué ! soupira-t-il. En l'aimant, j'ai acquéris un gros défaut : je suis devenu très possessif et même égoiste sur un point : je ne peux pas concevoir que quelque chose vienne perturber cette union parfaite que nous avons. Et là- dedans, j'inclus aussi un enfant. J'ai trop peur qu'on s'aime moins, que Yoshiki reporte une partie de son amour pour moi sur un enfant.

Il posa son menton dans une main en tournant vers le lac un regard pensif :

- On en a déjà parlé ensemble. J'ai mauvaise conscience parfois parce que j'ai le sentiment de le priver. Je sais qu'il considère Kaoru et Bou et même leur petit comme sa famille et j'encourage ça parce que j'espère que ça suffira à combler son manque. Ca ne me gêne pas parce que Kaoru et Bou sont presque adultes. Que Yoshiki les considère comme ses enfants n'affectera en rien notre vie de couple. C'est l'arrivée d'un bébé ou d'un jeune enfant qui me plairait beaucoup moins. N'empêche, j'ai honte de penser comme ça parfois...

Bon autant de ne pas développer davantage ce sujet un peu délicat pour lui. Il leva les yeux et regarda Uruha toujours debout.

- Où vas-tu donc comme ça ? Tu vas te baigner ?

C'était... Si compliqué que ça ?
Uruha haussa un sourcil et posa ses pieds sur la surface limpide.
De toute façon... Je n'avais pas l'intention de vous partager non plus...

- Si Yoshiki vous aime, il pardonnera votre égoïsme.

Ses yeux se rivèrent sur l'eau, et elle tourna sur elle-même pour faire de nouveau face à Toshi.

- Non... C'est juste que depuis la dernière fois, je n'ai pas osé retourner sur ce lac. Cette académie... Elle est agréable, mais qu'est-ce que ça m'apportera d'y rester ?

Monsieur Toshi... Si vous saviez ce que je désire réellement, me l'accorderiez-vous ?

( Uruha fait pitié, je me demande ce qu'elle a en tête )

Toshi se leva pour la prendre doucement par les épaules :

- Et qu'est-ce que ça t'apportera de partir ? A ton âge, toute seule, que feras-tu dehors ? Ici au moins, tu as des gens pour s'occuper de toi, un lieu paisible pour te remettre de ton chagrin. Et dans quatre ans, tu auras mûri et tu verras peut-être les choses d'une façon moins sombre. Tu partiras et tu feras ta vie comme tous ceux qui sont partis d'ici avant toi, il n'y a pas de raisons pour que tu n'y arrives pas. Et si tu te retrouves un jour au fond du gouffre, tu n'auras qu'à m'appeler.

Au contact des mains de Toshi, une myriade de frisson vint recouvrir son corps, et elle sourit doucement à ses paroles.

- Plus rien ne m'attend dehors... Je ne sais même plus par où je dois regarder pour avancer. Avant, j'avais une motivation. Celle de retrouver les miens. Mais maintenant, je cours après un but invisible.

Ses yeux s'ancrèrent à ceux de son aîné, et elle souffla :

- Que ce soit aujourd'hui ou dans quatre ans... Il me semble que vous avez d'autres préoccupations... Vous ne devez pas vous sentir obligé de prendre soin de moi. J'ai vingt ans... Je suis une grande fille. Et vous... Vous n'avez pas besoin d'une charge supplémentaire.

(Elle est insondable... Même pour moi xD)