Le traître (Uruha-Pata-Shinrei-Yoshiki-Terminé)

Sugizo revenait du village avec Uruha. Il ne lui avait pas encore parlé de sa décision de quitter la Tsuki pour aller reprendre son trône à Samoel et il faisait et défaisait sans cesse dans sa tête les phrases qu'il voulait lui dire pour le lui expliquer. Cependant sa décision était irrévocable, c'était son honneur qui était en jeu et il ne l'avait déjà que trop défendu.

Ils étaient presque sortis de la forêt lorsqu'il aperçut un homme assis sur une pierre au bord du chemin. Il était assez âgé, misérablement vêtu et blessé car il portait un bandage improvisé de tissus déchirés autour du crâne.

A leur approche, l'homme releva la tête et son visage se peignit d'une immense émotion :

- Sire...

Ce mot atteignit profondément Sugizo qui reconnut l'homme avec stupéfaction :

- Mael !! Mais par quel miracle...?

Il n'eut pas le temps d'achever parce que l'homme se jeta à ses pieds et lui prit la main, au bord des larmes :

- Enfin vous voilà ! J'ai marché pendant des jours, j'ai interrogé des centaines de gens pour vous retrouver ! Sire, je vous en conjure, vous devez revenir à Samoel ! Tout est devenu si dur depuis que vous êtes parti ! Nous vous regrettons vraiment...

Le malheureux semblait ne plus avoir de forces pour achever. Sugizo le prit par les épaules et le releva :

- Venez, vous allez vous reposer avant de me conter tout l'histoire.

Il l'emmena vers l'école. Mael n'aurait pas de mal à y entrer car le royaume de Sugizo faisait partie du monde magique.

Uruha avait pu passer la journée avec Sugizo, et dieu que c'était plaisant !
Elle n'avait jamais été aussi heureuse.
Sur le chemin du retour, ils firent une rencontre pour le moins étrange.
Sire ?
La demoiselle observa la scène sans rien dire, la tête pleine de question.
Sugizo semblait bien le connaître...
Ils retournèrent tous les trois à l'école, et son amant installa le nouvel arrivant dans ses propres appartements.
La nymphe se rapprocha alors des deux hommes, attrapant doucement le bras de Sugizo et chuchota :

- Qui est-ce ?

Sugizo lui répondit :

- Il s'agit d'un ancien serviteur. J'ignore complètement comment il a pu arriver jusqu'ici.

L'homme venait de boire un verre d'eau d'une traite et semblait pressé de raconter son histoire.

- Je vous étais resté fidèle sire et votre oncle me traitait bien mal. Je n'avais pas le droit de sortir de l'enceint du palais.

- Que se passe-t-il au pays ?

- Oh sire, c'est la catastrophe. Votre oncle est un véritable tyran. C'est la répression à la moindre tentative de protestation, les gens sont de plus en plus pauvres pendant que lui pille le pays pour s'enrichir. La sécheresse a déclenché la famine dans certaines provinces et il n'a pas levé le petit doigt pour aider les gens. Mais certains se battent sire. Une guérilla clandestine s'est formée mais ils ont peu de moyens. Tout le monde prie pour votre retour, pourquoi n'êtes-vous jamais revenu ? Nous n'attendons que cela.

Sugizo sentit son coeur se serrer à ce ton implorant qui le mettait encore une fois face à ses responsabilités.

- Restez ici, je reviens tout de suite. Je vais apporter de quoi vous soigner et de la nourriture.

Il entraîna Uruha dehors :

- Ma chérie...dit-il d'une voix sombre. Il faudra que je te parle de certaines choses quand j'en aurais fini avec ce pauvre homme.

Les paroles du serviteur lui firent froncer ses fins sourcils.
Il se tramait des choses bien dramatiques...
Plongée dans ses pensées, elle sentit Sugizo l'emmener à l'extérieur de la chambre.
Le ton qu'il prit ne l'enchanta guère, et c'est sans comprendre que son estomac se resserra sur lui-même.

- D'accord... Tu veux que je vous laisse tout les deux ?

Même si elle n'aimait pas se sentir à l'écart de cette histoire, elle ne pensait pas avoir le droit de faire de caprice à ce propos.

- Reviens si tu veux car je n'ai rien à te cacher.

Sugizo voyait bien qu'elle s'inquiétait. Il l'embrassa doucement avant de lui demander :

- Est-ce que tu peux juste aller voir en cuisine et leur demander de préparer quelque chose pour cet homme qui n'a pas l'air d'avoir mangé depuis un moment ?

La demoiselle répondit tendrement au baiser, et acquiesça d'un signe de tête à sa question.
Elle l'embrassa une dernière fois et se dirigea vers les cuisines.
Comme depuis quelques temps, le personnel avait l'habitude de voir Sugizo venir leur demander quelques petits plats (pour leurs pique-nique en amoureux ^^"), ils ne lui refusèrent pas cette simple mais finalement habituel demande.
Les bras chargés, Uruha repartie en direction de la chambre de son bien aimé, la tête encore remplie de question.
L'une d'elle revenait s'imprimer régulièrement devant ses yeux : Est-ce que Sugizo allait devoir retourner à Samoel ?

Pendant ce temps, Sugizo défaisait précautionneusement le vieux bandage autour de la tête de Mael qui semblait gêné de tant de sollicitude :

- Sire...je ne suis qu'un simple serviteur, ce n'est pas votre rôle de me soigner, sans doute il y a-t-il quelqu'un ici qui peut le faire.
- Allons laissez-moi faire. Entre ces murs, je ne suis qu'un simple professeur. Mais si la situation est aussi critique que vous le dites, sans doute devrais-je me décider à reprendre les choses en main. J'ai déjà trouvé un allié.

Il lui tourna le dos pour fouiller dans la mince trousse à pharmacie qu'il avait dans sa chambre. Pendant que Mael déjeunerait, il irait vite trouver Yoshiki pour l'informer de cette venue et il allait devoir lui parler de son projet.

Comme il réfléchissait, il ne vit pas l'homme se faufiler dans son dos. Il se retourna...et n'eut pas le temps d'éviter le poignard que l'homme lui planta dans la poitrine.

Il poussa un cri sous la violente douleur qui le traversa. Hébété, il regarda le poignard resté fiché dans la blessure et leva un regard effaré vers l'homme qui semblait à la fois effrayé et déterminé.

- Mael...?

Un flot de sang remonta dans la gorge et lui coupa la parole. Il avait du mal à respirer et la douleur était plus forte que tout ce qu'il avait jamais connue. Pourquoi avait-il fait ça ?

Il s'effondra évanoui. Aussitôt, l'homme lui vola sa bague et s'enfuit de la chambre.

Alors qu'elle allait poser sa main sur la poignet, la porte s'ouvrit violemment et le serviteur sortit des appartements en trombe, la bousculant au passage.
Le choc lui fit lâcher tout ce qu'elle tenait, et elle rouspéta à voix basse devant ce comportement peu respectueux.
Elle se pencha pour récupérer le bol, mais son geste s'arrêta net quand ses yeux tombèrent sur deux gouttes de sang.
Son coeur loupa un battement, et elle se précipita dans la chambre.

- Sugizo !

Elle manqua un arrêt cardiaque.
Uruha tomba à genoux devant le corps de son amant et releva sa tête en l'appelant :

- Sugizo ! Oh mon dieu... Sugizo !

Elle ne contrôlait plus sa peur, et un flot de larme lui innondait désormais le visage.
Le soigner, elle devait le soigner...
Mais... Une telle blessure... Et si elle n'y arrivait pas ?

A l'étage en-dessous, Pata passait tranquillement l'aspirateur. Un malaise le prit au même moment où Sugizo fut poignardé. Mais comme il sentait tout ce qui se passait dans l'école, sa perception était souvent confuse au milieu de tous les ressentis des élèves.

Mael, voyant qu'il lui barrait le chemin, crut pouvoir s'en tirer en dissimulant sa main ensanglantée et en marchant d'un air tranquille en saluant Pata de son air le plus aimable. Bien mal lui en prit. Dès qu'il eut posé les yeux sur lui, Pata devina tout : qui il était, ce qu'il avait fait et pourquoi.

Quand Mael passa à sa hauteur...

- Halte-là mon gaillard ! Vous n'allez pas vous en tirer comme ça !

Et Pan ! Pata l'assomma de toutes ses forces avec la seule arme dont il disposait : le manche de l'aspirateur ! XD Ceci fait, il lui attacha les mains dans le dos avec le fil qu'il avait débranché.
Il reprit également la bague qu'il savait volée.

Que faire maintenant ? Sugizo avait été poignardé, il fallait absolument qu'il avertisse quelqu'un et qu'il aille lui porter secours pendant que lui garderait un oeil sur le meurtrier.

Il se rendit dans la première salle de classe à portée de main. Celle de Shinrei.

- Excusez-moi professeur. Il vient de se passer quelque chose, pouvez-vous venir vite ?

Pas besoin d'affoler les gosses en leur disant ce qui s'était passé.

Son cours venait tout juste de finir, et il était en train de ranger ses affaires quand Pata fit irruption dans la salle.
Il s'était passé quelque chose ?
N'osant pas en demander davantage, il le suivit jusqu'aux appartements des professeurs, et plus précisément à ceux de Sugizo.
La porte était grande ouverte, et il pouvait distinguer des pleures.
Il se précipita aussitôt, trouvant son collègue entre les bras d'une élève en larme.

- Oh mon dieu ! Mais que s'est-il passé ici ?!

Uruha releva aussitôt la tête.

- Professeur... Aidez-moi... Il va mourir... Je vous en prie...

Shinrei se retourna vers Pata et lui demanda :

- Pouvez-vous aller chercher un médecin d'urgence s'il vous plaît ?

Et il reporta son attention sur Sugizo.

- Tenez bon Sugizo.
- Professeur... J'ai, j'ai retiré le poignard, mais... mes pouvoirs de guérisons ne sont pas assez puissants... Je... Je n'y arrive pas... Sanglota la nymphe de plus en plus paniquée.
- C'est parce-que tu es effrayée. Calme-toi et reprend le dessus sur ton angoisse. Arrête l'hémoragie au moins le temps qu'un médecin arrive.

Ce n'était pas juste l'inquiétude d'une élève pour son professeur... Il le sentait.
Il posa une main rassurante dans le dos de la jeune fille et serra la main de Sugizo.

- Allez... Fais-le pour lui.

Ravalant ses sanglots, la demoiselle se concentra une nouvelle fois, sa main brillant d'une lumière vive.

Pata savait qu'Uruha et Sugizo étaient ensemble. Alors avant de partir chercher du secours, il lui remit la bague qu'il avait prise au voleur.

- Tiens...c'était ça qu'il voulait. Garvin avait envoyé ce type le tuer pour la lui voler et obtenir son pouvoir.

Ensuite, il se précipita dehors. Un médecin... Juya ? Yoshiki ? Il y avait assez de pouvoirs de guérison puissants dans cette école.

Soutenant comme il pouvait la nymphe, Shinrei contrôlait en même le pou trop faible de son collègue.
Et dire que ce serviteur était venu jusque là...
Ses iris se déposèrent sur la bague que la main libre d'Uruha tenait fermement.
La situation était vraiment critique.
Samoel était tombée bien bas avec un roi comme Garvin. Il fallait à tout prix changer ça.

- Sugizo... Tenez bon.

Au vu de la gravité de la situation, Pata préféra faire d'une pierre deux coups en allant chercher Yoshiki.

- Monsieur le directeur, Sugizo vient d'être victime d'une tentative d'assassinat ! J'ai arrêté le criminel, il est assomé dans un couloir et ligoté. Je sais exactement ce qui s'est passé et je vous raconterai en chemin mais il faut que vous veniez, il est gravement blessé !

Yoshiki, assit derrière son bureau, soupira pour la millième fois de la journée au moins!
Il était... las, oui, c'était le terme.

La paperasse ne s'était pourtant pas tant accumulée que cela mais il se sentait fatigué.
Pourquoi les bribes de bonheur qui, inlassablement, se jetaient sur lui avec conviction,s'acharnaient à s'échapper aussi rapidement?

Il avait peur, réellement peur...

Pour Bou et Kaoru, pauvres petits dont l'avenir de leurs enfants dans le monde des mortels semblait bien incertain...
Pour Toshi, qui restait si fragile avec cette enfant qu'il lui avait mis dans le ventre... et leur avenir,à eux aussi...
Et puis aussi pour cette école qu'il sentait lui échapper...
Les élèves qu'on lui confiaient étaient tous de plus en plus puissants chaque année, les professeurs un peu étrange et lui sentait son coeur le tirailler entre sa famille et son devoir.
Et puis, il le sentait, les meutes de loups-garous pilleurs et assassins qu'il avait aidé à repousser plusieurs mois plus tôt se rapprochaient...

Il soupira encore, perdu dans ses tristes songe,quand une angoisse sourde lui tenailla les entrailles soudainement, un instant avant que la porte ne s'ouvre à al volée sur un Pata inquiet dont le discours n'aida absolument pas à le rassurer...

-Je te suis. fit-il simplement en se levant d'un bond.

Et merde merde merde merde MERDHEU!

Un instant plus tard, il arrivait à son tour sur les lieux du drame, se prenant de plein fouet les sentiments qui liaient les deux jeunes gens et dont il n'avait soupçonné l'existence plus tôt.

Je me fais vieux moi... songea-t-il. Et puis... ces couples... mais qu'est-ce qu'ils ont cette année à tous forniquer les uns avec les autres? Ca devient un vrai lupanard cette école!

Laissant là ces pensées, il écarta la jeune Nymphe rapidement et se pencha sur Sugizo qui se vidait allègrement de son sang avant de concentrer ses pouvoirs pour laisser ses ondes pénétrer le corps du professeur et tenter de le maintenir en vie...

Définitivement, cette journée est pourrie...

(bon, je sais pas trop ce que vous aviez prévu donc je ne m'avance pas trop ^^")

Alors que son courage recommençait à chuter, Pata réapparut accompagné du directeur.
Elle qui d'habitude rechignait tout le temps sa présence fut pour une fois bien soulager de le voir arriver.
Ses larmes reprenant le dessus, elle s'écarta pour laisser place à Yoshiki qui prit très rapidement les choses en main.
Désemparée à l'idée de perdre cet homme qui avait pris tant de valeur pour elle en si peu de temps, la demoiselle se contenta d'observer la scène.
Shinrei contrôlait toujours le pou du blessé, sentant toute la puissance du directeur se mettre en action.
C'était impressionnant...
Et puis, lentement, il sentit le pou de son collègue reprendre une légère intensité.

- Il revient... Souffla le professeur en fixant le visage encore pâle de Sugizo.

( C'est très bien t'inquiète ! ^^ Pauvre Yoshiki, il va finir par nous péter une durite à stresser autant ! XD )

Sachant les choses entre de bonnes mains avec Yoshiki, Pata le laissa là pour retourner auprès de son prisonnier. Ce dernier s'était réveillé et tentait vainement de libérer de son câble d'aspirateur. Ah oui...il n'avait que ça sous la main mais ça n'allait pas être pratique.

Son chat renifla l'homme et se mit à cracher de colère. Ce dernier fusilla Pata du regard :

- Libérez-moi !
- Vous rigolez ?! Vous allez me suivre plutôt, allez pas de discussion ! Je vous préviens, j'ai le pouvoir de la foudre alors si vous essayez quoi que ce soit, je vous grille !

Du pur bluff évidemment et Pata regrettait bien de ne pas être plus puissant. Mais l'autre n'en savait rien et le crut.

Pata, (en portant d'une main l'aspirateur et de l'autre en tenant le prisonnier), le fit remonter jusqu'à la chambre de Sugizo. Ca ne craignait plus rien avec tout ce monde avec lui et il ne savait quoi en faire d'autre.

- Voilà notre meurtrier ! Toi tu t'assois là et tu attends de savoir ce qu'on va faire de toi ! dit-il en poussant Mael sur le sol.


Il fallut plusieurs minutes encore pour que Sugizo remue les paupières et ouvre des yeux flous. Il était très faible à cause de la perte de sang mais il se souvenait de ce qui s'était passé.
Les premières secondes, il ne remarqua personne d'autre qu'Uruha. Il n'arrivait pas à parler mais au prix d'un effort, il déplaça son bras et lui prit la main.

(bon,je prends la liberté de répondre encore une fois ^^)
(oui, pauvre Yoshiki, je prévois une jolie petite crise existentielle dans peu de temps, demande à Uruha, en général, c'est sa spécialité XD)

La blessure de Sugizo était plus que profonde et le pauvre Yoshiki s'épuisa presque totalement pour le soigner.
Les pouvoirs de Sugizo étaient puissants, il avait sa propre force et la sienne avait du mal à s'harmoniser avec...
Néanmoins, au bout d'un long moment, il sentit le professeur revenir vers eux et le vit papillonner douloureusement des problèmes.
Un nouvelle fois, la rafale des sentiments que le Prince avait envers la jeune Nymphe le fit légèrement chanceler mais il tint bon et, peu à peu, ajusta le flux de ses ondes, beaucoup moins puissant, histoire de s'économiser un peu.

Entre temps, Pata était revenu avec un homme... dont le coeur semblait bien sombre ce qui fatigua un peu plus le directeur.
Néanmoins, il sourit légèrement en le voyant prisonnier d'un aspirateur... Et bien, plein de ressources le petit Pata ^^

-Quelqu'un aurait-il la bonté de m'expliquer tout ce qu'il vient de se passer? demanda-t-il d'une voix fatiguée.

( Je confirme ! xD Il va falloir que quelqu'un le calme rapidement... ^^" Toshi à la rescousse ? xD)

Sentant la main de son amant se resserrer sur la sienne, Uruha laissa apparaître un sourire sous ses larmes d'inquiétude et souffla :

- Merci...

Yoshiki semblait à bout, et si elle ne s'était pas contrôlée alors elle se serait certainement jetée sur ce serviteur de malheur.
A la question du directeur, la demoiselle tourna son regard vers lui, ravala ses sanglots et expliqua la voix tremblante :

- En revenant du village... Nous, nous avons rencontré cet homme. Sugizo l'a tout de suite reconnu et l'a conduit ici parce-qu'il était blessé... Il, il disait que Samoel était sur la décadence, qu'il avait besoin de lui... Sugizo m'a demandé d'aller lui chercher quelque chose à manger et, et quand je suis revenue... Son serviteur s'enfuyait...

Bon sang ! Pourquoi l'avait-elle laissé seul avec lui ?

( J'aime les crises existentielles ! XD Et comme ça, Toshi pourra assumer le rôle de soutien et montrer qu'il a plus de force mentale qu'il n'en a l'air.)

Pata donna une tape sur la tête du prisonnier :

- Et si tu nous racontais les détails toi ? Je les sais déjà mais je te laisse le plaisir de nous raconter par toi-même ! Et pas de mensonges, ça ne sert à rien ici.

Mael savait qu'il était fini car il avait eu vent de la réputation de Yoshiki. Si ce dernier ne le vidait pas de son sang, en tout cas ce soir, il allait dormir en prison. Et aucun moyen de s'échapper, aucun... Alors il raconta :

- Garvin doit faire face à deux problèmes. La contestation augmente à Samoel, une petite guérilla s'est formée et il doit faire face à un risque d'attentats à chaque fois qu'il sort du palais. Mais en plus, il a l'intention de déclarer la guerre au royaume d'Arkorath pour prendre sa revanche sur la dernière guerre perdue. Pour faire face à tout cela, il a besoin de la bague des rois. Elle ne peut fonctionner avec lui que si Sugizo meurt puisque c'est encore lui le roi légitime. Alors il m'a envoyé le tuer et voler la bague.

Il baissa la tête, l'oeil sombre :

- Au fond, peu m'importe à présent de ne plus pouvoir retourner là-bas car Garvin me tuera s'il sait que j'ai échoué.

Sugizo entendait tout et son esprit, lucide en dépit de sa faiblesse, se trouva terriblement agité par ce qu'il entendit. Ses yeux s'adressèrent silencieusement à Shinrei ; Garvin voulait attaquer son pays. Est-ce qu'il n'allait rien oser faire sans la bague ?

Garvin voulait attaquer le royaume d'Arkorath ?
Shinrei plongea ses iris dans ceux de Sugizo et soupira discrètement.
Il n'y avait plus à hésiter.

- Les choses vont plus mal que ce que j'avais imaginé... Il va falloir agir maintenant.

Il se tourna vers le directeur et demanda :

- Serait-il possible que je m'absente pour quelques temps ? J'ai quelques problèmes à régler à Arkorath... Nous devons stopper la guerre avant qu'elle n'éclate. Je crains pour l'avenir de Samoel. Si le dirigeant actuel d'Arkorath se sent menacé, il n'hésitera pas à lancer l'assaut en premier.

Tout ça était peut-être précipité, mais il fallait faire au plus vite.
Yoshiki n'était en rien au courant de sa situation, et laisser partir un professeur sans même avoir cherché de remplaçant... Oui, tout ça s'annonçait terriblement compliqué.
Si seulement son frère voulait bien gouverner ! Une fois le corps de Shun retrouvé, lui pourrait continuer à enseigner...

(a mais Yoshiki ets bien en pleine déperdition là, je sens que ça promet de très très jolies crises XD)
(et bien quel joyeux bordel tout ça! Bon, j'ai plus le net chez moi donc mes réponses vont se faire très espacées je le crain... Gomen ^^")

Yoshiki, fatigué, écouta néanmoins les explications houleuses de son personel... et soupira.
Bon dieu mais c'est pas vrai!
Non seulement il avait une école de fous à diriger mais en plus, il allait probablement devoir laisser partir ses professeurs pour sauver des royaumes en périls... Voir participer à tout ça, il se connaissait trop bien, jamais il ne pourrait s'empêcher de leur venir en aide.
Après tout, certes ils étaient ses employés, mais aussi ses amis...

-Je vois... soupira-t-il, définitivement las de tout cela. Je... je pense que votre place n'est plus ici, il vous faut reconquérir votre royaume mais... Prenez le temps de la réflexion, si vous débarquez là bas sans un plan bien définit, vous ne survivrez probablement pas...

Et une petite armée ne serait pas de trop ^^"

( Arf j'espère que tu retrouveras vite Internet ! )

Sugizo fit un gros effort et réussit à articuler péniblement :

- Yoshiki...je ne peux pas te laisser dans un tel embarras...Je...vais me remettre et continuer d'assurer les cours jusqu'aux vacances si Garvin ne bouge pas. Je crois qu'il n'osera pas agir immédiatement sans la bague. Ca me donne le temps de m'organiser.
Je partirai quand l'année sera finie...et tu auras le temps de trouver quelqu'un d'autre.

Shinrei acquiesça les paroles du directeur d'un signe de tête.

- Nous avions réfléchis à un plan... Je n'ai pas besoin de Sugizo pour le moment. Si je parviens à récupérer le corps de mon frère, je pourrais revenir enseigner ici et lui laisser gérer le problème d'Arkorath.

- Une... Une seconde ! Coupa une voix tremblante.

Uruha s'était mise à serrer la main de Sugizo sans s'en rendre compte.

- Vous... Vous allez partir tout les deux ?

Et revenir ? Est-ce qu'il allait revenir au moins ?

Mal à la tête...
Ouais, il avait mal à la tête...

Tout était carrément confus et les sentiments extrêmement forts des uns et des autres lui donnaient mal au coeur.

-Ça suffit. fit-il d'une voix pourtant assez calme. Tout ce la mérite réflexion et ce n'est pas le moment... Sugizo, vous avez besoin de repos, il va vous falloir un peu de temps pour vous rétablir. Shinrei je... Je crois que vous devriez reconsidérer les choses calmement également et ne pas vous précipiter... Quant à toi Uruha...

Il soupira.

-Toujours aussi tête brûlée à ce que je vois... souffla-t-il avec un léger sourire. Je suppose que Toshi s'opposera à ce que tu te mêles de tout cela mais nous ne pourrons t'en empêcher, comme toujours... Fais attention à toi et viens me voir avant de faire quoi que ce soit ok?

Il se retourna ensuite de nouveau vers Sugizo.

-Que voulez-vous que je fasse de cet homme? demanda-t-il en désignant le prisonnier.

Sugizo regarda longuement Mael. Que devaient-ils faire de lui ? Il ne pouvait pas le relâcher sinon il irait directement prévenir Garvin de son arrivée prochaine. Faute de mieux, il dit à Yoshiki :

- Ne vous embêtez pas davantage avec lui et livrez-le à la police. Laissez-les s'occuper de lui et dites-leur bien de ne pas le laisser s'échapper sinon il préviendra Garvin.

- Bon je me charge de les appeler, déclara Pata. Allez viens par là toi ! Sinon c'est pas pour dire mais faudrait penser à mettre ce pauvre monsieur Sugizo ailleurs que sur le sol non ?

Là-dessus, il sortit de la pièce en traînant toujours Mael et son aspirateur.

Sugizo sourit légèrement en le voyant sortir puis il se tourna vers Uruha à laquelle il n'avait pas répondu :

- Ma puce, je t'expliquerai tout à l'heure. Ne t'inquiète pas, je n'ai pas l'intention de te laisser tomber.