Le chantage (Uruha-Taliésin. Terminé)

Oui, Elinor était dans un piteux état.
Ces barbares n'avaient pas du la nourrir, ni même prendre la peine de la changer.
Taliésin observa rapidement le campement, puis fixa l'homme masqué qui venait de prendre la parole.
Son manque de respect lui fit resserrer ses doigts sur son sceptre, et Argolth sourit pour toutes réponses.
Alors qu'il tentait de réfléchir rapidement à un moyen de récupérer la princesse, les choses se précipitèrent et un coup de feu retentit.
C'était l'occasion rêvée !
Sugizo avait son bouclier, ils devaient en profiter !
Le mage se jeta sur les mercenaires, faisant jaillir une gerbe de flamme de ses mains.

- Votre majesté ! Récupérez la princesse et fuyez !

La balle était si bien ajustée que Sugizo se l'aurait pris en plein dans la tête s'il n'avait pas eu sa protection.

Sugizo réagit presque par instinct et profita de la confusion créé par Taliésin pour se précipiter sur Elinor.

Il prit à peine le temps de la regarder. Fuir ? Il n'irait pas loin avec Argolth aux trousses et que deviendraient ses hommes ?

Voyons un peu ce qu'ils valent face à un dragon !

Ni une ni deux, il fit appel à sa meilleure arme, Krisal, mais le temps que le dragon arrive, Sugizo fut obligé de se battre à une main avec son arme en tenant Elinor sur un bras. Pas bon du tout ça, ça ne pouvait que mal tourner.

- Oh Sugizo ! Mais t'es jamais tranquille ?

Krisal était arrivé, faisant pousser des cris de peur aux mercenaires.

- Tu crois que ça m'amuse ? cria Sugizo. Débarasse-moi d'eux !

Un coup de queue bien placé fit valser plusieurs hommes à la fois et Sugizo réussit à se rapprocher de Taliésin :

- Avez-vous un moyen de tous les paralyser ? J'aimerais bien trouver le moyen de les ramener prisonniers à Tuléar !

L'arrivée du dragon fit sourire le magicien, qui s'empressa de se rapprocher de son souverain.
Son regard s'attarda un instant sur la princesse, puis la voix de Sugizo le ramena à la concentration.
Les paralyser ?
Nul doute qu'il pouvait faire ce genre de chose, mais quelque chose l'inquiété.
Argolth n'avait toujours pas daigné lever le petit doigt pour aider les mercenaires, pire, il les observait avec un fin sourire moqueur.

- Je peux essayer, mais la sécurité de la princesse me semble primordiale. Argolth prépare quelque chose... C'est certain. Krisal ne peut-il pas transporter votre fille en lieu sûr ?

La situation était pressante, un poil désespérante et Sugizo ne savait plus quel parti était le meilleur. Il aurait voulu garder Krisal pour le combat mais que faire d'Elinor qui semblait si mal en point ? S'il la confiait à Krisal, est-ce que Argolth allait le laisser faire ?

Le bébé émit un léger pleur, si faible que le coeur de Sugizo se serra. Elinor semblait même avoir du mal à ouvrir les yeux. La tentation était grande de vouloir la garder avec lui comme si c'était plus sûr mais il ne pouvait lui donner aucun soin. Il avait déjà du mal à manier son épée en la tenant.

Il réfléchit à toute vitesse et prit une décision. Il trouva un peu de répit en se cachant derrière le dragon. Il utilisa sa bague pour entourer sa fille du bouclier de protection qu'il utilisait d'habitude pour lui-même et il attacha la bague au cordon qui fermait la grenouillère du bébé.

- Elle te revient de droit si tu dois devenir reine... plus tôt que prévu...

En tout cas, la protection tiendrait le coup aussi longtemps qu'il le faudrait en faisant comme ça.
Ensuite, il s'adressa à Krisal :

- Elinor est malade. Je voudrais que tu partes le plus vite possible et tu la ramènes à Uruha. Elle saura quoi faire.
-T 'es dingue ?! protesta le dragon qui en était encore à repousser les assaillants à coups d'ailes et de queues. Tu vas rester sans pouvoirs !!!
- Je n'ai pas le choix Krisal et puis j'ai encore Taliésin ! Mais j'ai peur qu'Elinor meure si on ne s'occupe pas d'elle très vite !

Il retira l'espèce de cape à la mode de Tuléar qu'il avait sur lui et enveloppa Elinor comme dans un baluchon.

- Si je ne m'en sors pas, j'espère que tu resteras pour protéger mes enfants et mon épouse.
- Oh épargne-moi le discours du héros qui se sacrifie ! râla Krisal. Je ramène ta p'tite et ensuite je reviens. T'as intérêt à être encore vivant, que deviendrait ce pays avec une reine de cinq mois ?

Krisal attrapa dans sa gueule l'extrêmité du baluchon dans lequel se trouvait Elinor et s'envola à tire-d'aile sous les yeux de Sugizo qui était à la fois soulagé mais mélancolique de savoir qu'il risquait plus que jamais de se faire tuer désormais.

Taliésin fut soulagé de voir que Sugizo confier la princesse à Krisal.
Même si la suite promettait d'être risquée, la vie d'Elinor passait avant tout.
Le mage plaça une protection autour de son souverain, et souffla :

- Vous avez pris la bonne décision. A nous de faire tout notre possible pour que la princesse n'est pas à assumer son devoir trop tôt.

Argolth, qui avait observé la scène calmement, apparut devant eux en souriant.

- Vous êtes à la hauteur de votre réputation votre majesté.

- Vas-tu enfin nous dire quel est ton but Argolth ! Tempêta Taliésin en faisant rempart de son corps.

Le jeune sorcier éclata simplement de rire, et jeta un coup d'oeil aux mercenaires.

- Certainement pas le même que ces pauvres humains... Allons Taliésin ! Toi que les siècles n'ont pas atteint, tu ignorerais quel prodige se cache en ces terres ?

Agacé, le mage envoya une vague de magie sur le blond, et clama :

- Tu as toujours été trop avide ! Qu'importe ce que tu cherches, ce qui est à Samoel restera à Samoel !

- Tes valeurs te perdront ! Le roi que tu protégeais autrefois est tombé sous tes yeux, ce sera la même chose cette fois encore ! Allons mercenaires ! Du cran ! La princesse vous a échappé, mais le roi est toujours ici ! Tuez-le !

Sugizo n'avait pas la plus petite idée de ce que ce foutu Argolth pouvait bien chercher à Samoel. Mais il n'eut pas le temps de creuser la question parce que tous les mercenaires se jetèrent sur lui.

La protection de Taliésin était efficace mais il avait l'affreux sentiment d'être enfermé dans un bocal en verre avec des assassins qui tapaient dessus pour le briser.

De son côté, la pauvre escouade qu'il avait emmenée dans cette mission ne s'était pas tenue à l'écart. Il y avait des blessés et des morts dans les deux camps.

Sugizo frappait autant qu'il le pouvait en pensant à Elinor, est-ce qu'il l'avait bien attachée ? Et sa pauvre Uruha, qui devait angoisser...

- ARGOLTH ! J'en ai marre de ce petit jeu ! Dites-moi ce que vous êtes venu chercher ici !!!

A l'appel du souverain, Argolth envoya une puissante rafale sur Taliésin, qui vola quelques mètres plus loin.
Le jeune magicien se téléporta jusqu'à Sugizo, écartant violemment ses assaillants, brisa la protection du mage en un claquement de doigt, et attrapa le col du roi, ses yeux partant s'ancrer dans les siens.

- Votre dragon ne gardait pas qu'une poignée de diamants... Non, il protégeait aussi la porte d'Aphaël. C'est ça que je suis venue trouvé à Samoel.

Taliésin, qui s'était relevé avec difficulté, clama :

- Impossible ! Cette porte a été condamné ! Personne ne doit la retrouver !

Argolth laissa apparaître un sourire moqueur, et chuchota à l'oreille de Sugizo :

- Cette porte est un passage temporel. Elle peut vous conduire aussi bien dans le passé, que dans le futur...

Le mage s'élança vers les deux hommes, et écarta Argolth de son souverain.

- Personne ne doit l'utiliser ! Tu sais ce qu'il en coûte de la franchir ! Sans compter qu'il est interdit de modifier le court du temps. Tu le sais mieux que quiconque Argolth.

- Je ne crains plus les interdits depuis longtemps...

(Wouh ! C'est de plus en plus passionnant ! ^^)

Aphael ?!

- C'est une légende ! répliqua Sugizo en essayant de se dégager de la prise d'Argolth.

Oui enfin...Krisal était censé en être une aussi. Et d'après la réaction de Taliésin, cette histoire était à prendre au sérieux.

Il lança un regard soupçonneux à Argolth :

- Et alors ? Qu'est-ce qui vous empêchait d'aller chercher cette porte vous-même directement ? Qu'est-ce que je viens faire là-dedans ? Et vous comptez faire quoi avec ce voyage dans le temps ?

(Ca m'est venu hier soir en me couchant ! xD)

Argolth laissa échapper un rire mauvais, puis claqua des doigts pour figer les mercenaires.

- Seul un membre de la famille royal est en mesure de l'ouvrir. Ces mercenaires voulaient votre fille pour des raisons politiques, moi je vous voulais vous... Mais ça, ils n'avaient pas besoin de le savoir.

- Tu n'as pas répondu à la dernière question Argolth. Que comptes-tu faire une fois la porte d'Aphaël ouverte ?

- Ce que tu as voulu faire avant moi Taliésin.

(Bien trouvé ! ^^)

Il était le seul à pouvoir ouvrir la porte ? Première nouvelle...C'était quand même incroyable que son royaume ait encore tant de secrets pour lui.

Tu n'as pas répondu à la dernière question Argolth. Que comptes-tu faire une fois la porte d'Aphaël ouverte ?

- Ce que tu as voulu faire avant moi Taliésin.

Sugizo regarda le magicien avec l'impression que ça devait dater du temps où Taliésin était infréquentable.

- De quoi parle-t-il ?

Taliésin fronça les sourcils à la réponse du blond.
Si c'était bien ce qu'il pensait...
Sugizo prit alors la parole. Oui... C'est vrai que tout ça devait paraître un peu flou vu de l'extérieur.
Le mage tourna son regard vers lui, et souffla :

- Je pense que Argolth parle de ce que j'ai tenté de faire il y a peu... Sire, si nous le laissons emprunter cette porte et qu'il parvient à ses fins, rien de ce que vous avez connu jusqu'ici ne subsistera. Il nous est interdit de toucher au court du temps, même pour nous qui sommes magiciens.

Alors Argolth voulait modifier le temps à ses propres fins ? Sugizo ne savait pas exactement ce qu'il voulait changer mais une chose était sûre, il n'allait pas apprécier le nouveau futur. Peut-être même qu'il n'allait même pas naître !

Il croisa les bras et toisa Argolth autant que pouvait le faire un homme qui risque sa peau :

- Et qu'est-ce qui vous fait croire que je vais ouvrir cette porte pour vous ?

La réplique du roi fit doucement sourire le jeune homme.

- Pensez-vous avoir réellement le choix ? Savez-vous seulement qui payera à votre place si vous refusez ?

Taliésin pointa son sceptre vers Argolth et clama :

- Personne ! Je ne t'en laisserais pas le temps. La famille royal de Samoel est sous ma protection désormais. Ose lever ne serait-ce qu'un doigt sur eux, et je t'enterre vivant sous le sable brûlant de ce royaume !

- Ah ! Ah ! Ce sont des menaces ? Sache que je ne te crains pas Taliésin ! J'atteindrai mon but quoi qu'il arrive, et si je dois toucher à certaines personnes pour y parvenir, alors je ne me gênerais pas.

Et disant cela, il envoya un jet de flamme sur eux, en profitant pour disparaître.

Sugizo bondit sur le coté pour éviter le jet de flamme mais sans sa protection habituelle, sa manche prit feu. Il se dépêcha d'étouffer les flammes mais son bras souffrit quand même de la brûlure. Cependant, quelque chose de bien plus grave que cette douleur l'angoissa :

- Taliésin ! Et s'il était parti s'en prendre à Uruha et aux enfants ?! Il faut que je rentre immédiatement !

Sauf que puisque Argolth était parti, les mercenaires reprirent leurs mouvements mais, fort heureusement, les hommes de Sugizo aussi. Une bataille d'une grande violence reprit et Sugizo, dépassé de tous côtés, ne savait plus quoi faire entre son inquiétude pour sa famille et sa volonté de ne pas abandonner ses hommes.

- Taliésin maintenant qu'Argolth n'est plus là, est-ce que vous pouvez nous débarasser d'eux ? Tant pis si je ne les arrête pas aujourd'hui, le plus dangereux c'est Argolth !

Tout comme Sugizo, le mage n'évita les flammes que de peu.
La voix paniquée de son souverain lui fit lever les yeux au ciel, ses doigts se resserrant sur son bâton.
Bien sûr qu'il était parti s'en prendre au reste de la famille royale... C'était plus qu'évident.
Le jeune magicien avait bien grandi depuis leur dernière rencontre... Sa puissance égalait presque la sienne.
Alors qu'il remuait de bien sombres pensées, son souverain le ramena à la réalité.
Le mage se téléporta alors en plein milieu de la bataille, frappa le sol de son sceptre et entonna quelques paroles ancestrales.
De puissantes racines jaillirent du sol et emprisonnèrent leurs ennemis.
Taliésin se retourna vers le roi, et demanda :

- Dois-je les tuer ? Si je pars d'ici, ces racines ne m'obéiront plus et retourneront sous terre.

En gros, ces sales mercenaires seront de nouveau libre.

- Nous devons nous hâter. Argolth est certainement déjà en train d'agir.

Sugizo hésita pendant quelques secondes. Les tuer règlerait bien le problème mais...

- C'est peut-être une forme de faiblesse...mais je voudrais en finir avec ces façons barbares...Il n'y a plus de peine de mort à Samoel et ce que je veux c'est qu'ils soient jugés et emprisonnés.

Il ajouta à contre-coeur en s'adressant davantage aux mercenaires qu'à Taliésin :

- Laissez-les. Je les ferai rechercher par toute la police du pays. Et la garde sera considérablement renforcée autour de ma famille. Ils ne s'approcheront jamais plus de mes enfants.

Il espérait ne pas avoir à le regretter. Mais maintenant qu'il avait rétabli des lois et une certaine éthique dans le pays, il ne devait pas passer par-dessus pour sa propre vengeance.
Il jeta un regard noir aux mercenaires pour les avertir qu'ils n'avaient pas intérêt à recommencer puis il leur tourna le dos.

- Allons-y vite. J'ai peur qu'il n'ait déjà causé des dégâts.

Une faiblesse ?
Non. Taliésin l'avait appris avec le temps et c'est ce qui l'avait poussé à rester à Samoel.
Un sourire approbateur étirant ses lèvres, le mage traça un symbole à même le sol et aida les hommes de Sugizo à se placer à l'intérieur.

- Rentrons....Souffla t-il avant de prononcer une nouvelle incantation.

Un flash de lumière les éblouis, et ils se retrouvèrent sur la place de la mairie où régnait un beau désordre.
Un homme se précipita alors sur eux en haletant :

- Votre majesté ! Un homme s'est introduit dans l'hôtel ! La reine tente de le repousser, mais je crains pour sa sécurité et celle de vos enfants !

Sugizo ne perdit pas un moment.

Il fonça droit devant lui, arme en main et courut en direction des appartements privés. Il se demandait si Krisal était déjà arrivé avec Elinor ou s'ils étaient encore en route.

- Uruha !!

Sûr qu'elle devait se battre avec ses pouvoirs de nymphe mais ça ne suffirait peut-être pas.

Taliésin suivit le roi dans sa course, appréhendant déjà la futur situation.
Tout l'hôtel était sans dessus, sans dessous et les gens encore à l'intérieur semblaient totalement paniqués.
Alors qu'ils parvenaient enfin à la chambre, la porte vola littéralement en éclat devant eux.
A l'intérieur, Uruha luttait de toutes ses forces contre le magicien, ses enfants derrière elle protégeaient par des boucliers d'eau.
Des gardes avaient perdu la vie en voulant la protéger, et gisaient à présent aux pieds du blond bien déterminé.
Voyant les nouveaux arrivants, Argolth clama :

- Vous avez fait bien vite sire !

Le magicien envoya un coup plus puissant qui déstabilisa la nymphe, puis dit :

- Je vais devoir écourter notre duel votre altesse. Votre mari semble pressé d'en finir.

Et disant cela, il frappa le sol de son pied, créant un violent séisme.
Les murs comme le plafond se craquelèrent de partout, et le parquet se fissura brusquement.

- Sugizo !Appela Uruha qui avait récupérer les jumeaux dans ses bras.

Sugizo faillit dégringoler par une grosse fissure qui s'ouvrit sous ses pieds. Il parvint à sauter juste à temps et se précipita vers sa famille.

Elinor devait juste venir d'arriver parce qu'elle était dans le même état qu'il l'avait laissée. Elle avait encore la bague magique attachée à son vêtement. Sugizo la récupéra et l'utilisa pour protéger tout le monde.

- Uruha je suis désolé...C'est de ma faute s'il est venu ici, j'ai refusé de faire ce qu'il voulait.

La nymphe manqua faire un arrêt cardiaque en voyant son mari dégringoler.
Mais Sugizo sauta plus loin, les rejoignant rapidement.
Uruha resserra son étreinte sur les jumeaux, et souffla :

- Ne sois pas ridicule... Je suppose que tu n'avais pas le choix. Et puis, je sais me défendre.

Argolth envoya alors une puissante bourrasque sur la famille royale.
Bourrasque que Taliésin stoppa de justesse en s'interposant.

- Sire ! Partez vous mettre à l'abri ! Je me charge de le retenir.

Uruha, qui avait les enfants dans ses bras, jeta un coup d'œil inquiet à son mari.
Est-ce que Taliésin était de taille ?
Avec les bébés, elle ne lui était d'aucun secours, et la situation était dangereuse pour Sugizo qui ne détenait aucun pouvoirs...

Sugizo détestait l'idée de ne servir à rien mais la priorité était de faire sortir Uruha et les enfants d'ici.

Alors il laissa Taliésin se charger d'Argolth et prit Elinor pour faciliter la tâche à Uruha.

Ils filèrent tous les quatre et Sugizo réfléchit à toute vitesse.
Dehors c'était évidemment l'attroupement et les gens, affolés, se demandaient ce qui se passait. Tous les gardes semblaient hésiter à intervenir contre ce type doté de pouvoirs magiques.

Et, à la grande surprise de Sugizo, Krisal apparut, visiblement décontenancé lui aussi :

- Mais t'es déjà là ?! J'étais en train de retourner sur le champ de bataille quand je me suis rendu compte qu'il y avait du grabuge ici.

Bon...Sugizo venait de trouver une idée.

Il rassembla tous les gardes qu'il trouva et dit à Uruha :

- Ma chérie, je sais que tu te défends mieux que je ne saurais le faire mais je voudrais que tu te rendes à l'hôpital pour Elinor. Regarde-la, elle n'est pas bien et elle ne doit pas rester plus longtemps sans soins. Moi je vais régler quelque chose avec Krisal et je t'expliquerai tout ça après.

Azel pleurait tout ce qu'il pouvait tant la détresse de ses parents se ressentait.
Alors qu'ils parvenaient à atteindre la place, Krisal se posa près d'eux.
Bon, la situation était critique. La vie de nombreuses personnes étaient en danger, et Sugizo ne resterait pas à l'écart bien longtemps.
A peine eut-elle pensé à ça, que son mari lui expliqua rapidement son projet.
Oui... Il fallait s'en douter...
La nymphe soupira discrètement, puis récupéra Elinor.

- Tu sais ce que tu fais... Et je ne pourrais pas t'empêcher d'y retourner, mais... sois prudent.

Elle l'embrassa tendrement, puis dit au dragon :

- Je te le confie Krisal. Veille bien sur lui s'il te plaît.

Sugizo hocha la taille et regarda sa famille partir avant de se tourner vers Krisal :

- Pourquoi tu ne m'as jamais parlé d'Aphael ?!
- Aphael ? répéta le dragon d'un air interdit. Comment t'es au courant ?
- Parce que ce cinglé d'Argolth veut que je lui ouvre cette porte afin qu'il modifie le passé à sa convenance !

Les gros yeux de Krisal s'arrondirent de surprise :

- Oh je vois...et qu'est-ce que tu veux faire ?
- On va retourner dans ton ancienne grotte. Il faut qu'on trouve le moyen de sceller cette porte !

Aussitôt dit, aussitôt fait, Sugizo sauta sur le dos de Krisal et en chemin, le dragon lui apprit qu'il ne lui avait jamais parlé d'Aphael parce que cette porte était taboue et interdite à tout le monde.

Sugizo n'avait pas la moindre idée de comment tournait le combat entre Taliésin et Argolth et il espérait pouvoir agir avant que ce dernier ne rapplique.
Il retourna à la mine de diamants dans laquelle il avait découvert Krisal et s'engouffra avec lui dans la partie que plus personne n'avait creusé de peur de mettre Krisal en rogne.

Tout au fond, à moitié couverte d'une couche de boue solidifiée, Sugizo distingua la fameuse porte.

- Si cette mine n'était pas importante, je la ferai dynamiter...on devrait au moins sceller cette partie.

Il s'approcha de plus près et effleura la poignée. Etait-il vraiment le seul à pouvoir l'ouvrir ? Il se demandait ce qu'il verrait derrière s'il l'ouvrait....

Mais Krisal le repoussa doucement du bout des ailes :

- Halte-là ! Interdiction de modifier le passé même pour toi !
- Mais je n'en ai pas l'intention ! protesta Sugizo. Et puis c'est le futur qui m'intéresse. Je ne peux même pas aller voir quel sera mon avenir et celui de mes enfants ?
- Et s'il est mauvais ? Tu essaieras de le modifier ? répliqua le dragon sèchement. Non, non, je dois t'interdire de t'approcher de cette porte. Sugizo...l'un de tes ancêtres à déjà changé le cours du temps.

Sugizo haussa un sourcil :

- Comment ça ?
- Il n'avait pas d'enfants et la lignée allait s'éteindre. Alors il est remonté dans le passé pour tout changer. C'était une grave infraction...à laquelle tu dois ton existence.
- Tu veux dire...que je ne serai jamais né s'il n'avait pas fait ça ?
- Exactement. J'espère que tu mesures à présent l'ampleur des conséquences qu'un geste malheureux pourrait avoir sur toi et sur tous les gens qui vivent aujourd'hui peut-être ? Alors va chercher de la dynamite ou ce que tu voudras mais empêchons Argolth d'atteindre cette porte !

( Désolée pour la longueur mais j'avais ça en tête depuis longtemps. Je ne vais pas plus loin parce que j'ignore commet ça va tourner entre les deux magiciens.)

( T'inquiète ! Je trouve ça chouette ! ^^ )

Un peu plus loin, Taliésin tentait tant bien que mal de retenir Argolth.
Ses blessures ne lui facilitaient pas vraiment la tâche, et il commençait à sérieusement fatiguer.
Depuis quand Argolth avait-il acquis une telle puissance ?
A bout de force, le mage posa un genoux à terre, puis leva un regard assassin vers son adversaire.

- Oh ! Ne me regarde pas ainsi Taliésin ! J'ai le droit de réclamer vengeance moi aussi. Toi aussi tu l'as fait...
- Non... Je me suis arrêté avant qu'il ne soit trop tard. J'avais tord. On ne restaure pas la paix, ni même l'honneur en faisant couler le sang.
- Foutaise ! Je ne resterai pas de marbre devant la cruauté avec laquelle nous avons été traités !
- Mais les hommes d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec la guerre que nous avons connu Argolth !
- Silence !

Et disant cela, il emprisonna le mage dans une solide enveloppe de glace.
Les yeux brillants de colère, Argolth disparut aussitôt, se téléportant dans la caverne.
Les voix qui lui parvinrent aux oreilles le firent doucement sourire, et il souffla :

- N'est-ce pas tentant ? Voir le futur... Vous pourriez le faire ? Sans le modifier... Juste pour voir. Ne vous en sentez-vous pas la force ?